Plus d’une centaine de personnes réparties en sept ateliers dont les titres révèlent les ambitions de la rénovation urbaine : insertion, diversification, écologie, réussite éducative… C’est le 4° forum régional organisé en France par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) et l’Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (l’ACSé). Au-delà de la remotivation des équipes sur le terrain, le principal objectif de la rencontre est de rappeler l’effort du gouvernement envers les quartiers défavorisés : 2,2 milliards d’euros au total par an, selon Dominique Dubois, directeur adjoint de l’Acsé. Des sommes très souvent issues de redéployement de moyens et à mettre en regard avec les 13 milliards d’euros annuels du « paquet fiscal » voté l’année dernière par le Parlement.
« Les Shadock de l’insertion »
Le maire de Cenon, Alain David, a fait une synthèse des efforts en cours pour rompre avec le cercle vicieux de la concentration des difficultés sociales qu’ont pu connaître les quartiers HLM des Hauts de Garonne. Selon lui, la rénovation urbaine est nécessaire pour repartir sur une nouvelle dynamique et arrêter de « pomper la misère sociale comme des Schadocks de l’insertion ». La mixicité sociale est donc bienvenue mais le problème du manque de logements sociaux demeure. Et quand on pose la question : « Où seront-ils construits sur la CUB ? », les responsables de l’ANRU manifestent leur impuissance. Mandatés pour améliorer la vie dans les banlieues en difficultés, ils sont démunis pour obliger les villes, telle Bordeaux, qui ne respectent pas le taux de 20 % de logements sociaux imposé par la loi Solidarité et Renouvellement Urbains de 2000. Ainsi, malgré tout son intérêt et un financement conséquent, la loi Borloo pour la rénovation urbaine manque son véritable enjeu : organiser, à la fois de manière concertée et contraignante, des politiques de logement social au niveau des communautés d’agglomérations.
Vincent Goulet