José Bové et son père répondent aux « attaques » du procureur de la République de Bordeaux


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José Bové et son père répondent aux "attaques" du procureur de la République de Bordeaux

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/08/2008 PAR Nicolas César

Ce matin du 29 août, au tribunal, à l’occasion des plaidoiries de la défense, José Bové et son père n’ont pas manqué de réagir à ces propos par l’intermédiaire de leur avocat.
« C’est choquant, je ne vois pas ce que cette psychanalyse vient faire dans une audience de tribunal. C’est sans aucun doute le réquisitoire le plus dur envers les anti-OGM depuis notre première action, il y a 10 ans », s’insurge José Bové, en réaction aux déclarations du procureur qui évoquait un « Oedipe mal négocié ». Des accusations que son père a lui-même récusé. Ce matin, au tribunal l’avocat de José Bové, Me Roux a ainsi relaté aux juges l’échange téléphonique qu’il a eu avec son père, actuellement à l’étranger. Ce dernier lui a indiqué avoir toujours soutenu son fils dans sa démarche et n’avoir jamais « bidouillé » d’OGM contrairement aux allusions faites par le procureur de la République de Bordeaux.

Un réquisitoire politique du procureur ?
De leur côté, les Verts d’Aquitaine estiment que la demande du procureur de priver José Bové de tout droit civique pendant quatre ans est « une provocation au moment où l’ensemble des écologistes veulent se rassembler dans la perspective des prochaines élections européennes ». « C’est bizarre. Cela intervient alors que nous venons d’obtenir un moratoire sur les OGM. On a eu le sentiment que le procureur prenait fait et cause pour les OGM », ajoute José Bové. Selon lui, l’enquête a été bâclée et partiale. « L’agriculteur, Marc Giblet, nous a tiré dessus, mais on n’a même pas pris la peine de faire une reconstitution », note t-il.

« En écoutant les réquisitions du procureur, j’ai eu l’impression que Marc Giblet avait un deuxième avocat. Il nous a manqué de respect et traité comme des criminels, alors que nous ne faisons que défendre l’intérêt général, et ce, au péril de notre intégrité physique », s’emporte Marc Bienne, 43 ans, directeur d’une école de cuisine bio dans l’Aude, un des 11 faucheurs volontaires inculpés dans ce procès. Le parquet a requis une peine de dix mois de prison avec sursis contre l’exploitant agricole, Marc Giblet, chez qui, les faucheurs volontaires avaient versé un mélange d’eau et de brou de noix dans un silo, rendant impropre à la consommation 2 320 tonnes de maïs transgénique. Enervé par leur action, ce dernier avait tiré un coup de fusil en direction des militants avant de foncer avec son véhicule sur les voitures garées devant son exploitation. Une action pouvant relever de la légitime défense, selon le parquet.

Deux poids, deux mesures ?
Pour Josy Riffo, porte-parole de la Confédération paysanne en Gironde, « il y a deux poids deux mesures.D’un côté, nous avons Marc Giblet qui a été condamné à multiples reprises pour violence conjugale, non respect du droit du travail, escroquerie… De l’autre, des faucheurs volontaires au casier judiciaire vierge, qui militent pour l’intérêt général. Et, le procureur veut faire de nous des criminels ? Le procureur veut-il se payer la tête de José Bové ? », s’interroge t-elle. On en saura plus dans deux mois. Le tribunal correctionnel de Bordeaux prend le temps de se plonger en profondeur dans le dossier et rendra sa décision le 22 octobre.

Nicolas César

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