Interview : Patrick Volpilhac directeur de l’ARPEL : le Salon du Livre de Paris est un grand moment de rencontres professionnelles pour les éditeurs d’Aquitaine


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Interview : Patrick Volpilhac directeur de l'ARPEL : le Salon du Livre de Paris est un grand moment de rencontres professionnelles pour les éditeurs d'Aquitaine

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 06/03/2009 PAR Joël AUBERT

@qui.fr! :Cette année encore l’Arpel est présente aux cotés des éditeurs aquitains au salon du livre de Paris. Est-ce que ce n’est pas encore plus difficile aujourd’hui pour les éditeurs d’y participer, compte tenu de la situation économique ?
Patrick Volpilhac : Evidemment, la situation de l’édition, de la librairie, est fragilisée. On n’est pas un territoire hors du champ de l’économie, on doit tenir compte des problèmes de pouvoir d’achat. La chaîne du livre est d’ailleurs traditionnellement précaire, ce qui justifie d’autant plus les moyens publics mis pour soutenir la venue à Paris des éditeurs.
Le Salon du livre a une double vertu à leurs yeux; c’est la vitrine la plus conséquente sur la production éditoriale régionale, le lieu de rencontres avec les lecteurs nationaux, parisiens… C’est autant une grande librairie ouverte à Paris qu’un espace de rencontres professionnelles. Nos éditeurspeuvent y rencontrer, qui leurs auteurs, qui leurs diffuseurs. C’est unvrai moment de dialogue professionnel où, pendant cinq jours, ils se retrouvent tous. Chaque année c’est aussi le lieu où naissent des projets d’édition. Le stand est conçu de telle sorte que les éditeurs peuvent y avoir, par exemple, des rencontres de travail
Le Conseil régional, comme il œuvre pour que les agriculteurs montent au Salon de l’agriculture se bat pour que nos éditeurs aient une vitrine à la hauteur de leur production. Cette aide est d’autant plus légitime qu’on est « loin » de Paris.

Une logistique au service de l’éditeur

@! :Avez-vous de nombreuses sollicitations ?
P. V. : La sollicitation d’éditeurs est toujours forte pour aller au salon du Livre de Paris. Mais il faut tenir compte de la réalité économique de chaque éditeur. Car une présence à Paris, ça a un coût. Les stands sont loués à un prix accessible,mais il y a tout l‘environnement à la charge des éditeurs, les chambres d’hôtel, la restauration…. Et la communication propre que doit mener l’éditeur; nous on le pousse à faire cela, à organiser desrendez vous et la présentation d’auteurs. Le travail de l’agence est de proposer un environnement, une logistique au service de l’éditeur.

@! :Le choix de la présence est possible pour chaque éditeur ?
P. V. : L’offre de venue à Paris est variée : sur le grand stand, sur le petit stand , en présence complète ou temporaire ; on s’efforce de trouver une solution adaptée à chaque éditeur. Pour nous c’est un gros travail en amont. Cette année on amène tout : les livres sont envoyés à l’Arpel qui s’occupe de l’envoi à a Paris ; c’est toute unelogistique à mettre en oeuvre !

Soutenir dans la durée le livre

@! : Cette présence renouvelée, ce soutien constant sont la marque d’une politique qui a placéd’Aquitaine en pointe auprès des éditeurs et des libraires.

P. V. : Nous avons été, je le rappelle, à l’initiativede nombreux dispositifs ,et notamment d’un contrat de plan Etat-Région de soutien à la librairie indépendante et à l’édition régionale.

@! : L’Etat a donc suivi suivi …
P. V. : Chacun peut revendiquer la paternité de la demande ; c’est l’Etat et la Région qui ont considéré les éditeurs, les libraires, comme des opérateurs sur lesquels on peut flécher des moyens publics pour les accompagner vers le développement et l’organisation stratégique de leurs statuts. Pour ce plan cela fait trois ans maintenant. Nous allons entrer dans une phase d’évaluation intermédiaire sur le protocole d’aide au livre et au disque aussi car il y a un volet label indépendant. Nous allons mettre en place cette évaluation en 2009 pour envisager les inflexions à apporter lors des trois dernières années du projet.

Le portail des libraires indépendants en devenir

@! : Qu’en est-il du soutien que vous avez apporté au Syndicat de la Librairie française (SLF) engagé dans une réflexion pour partager un portail spécifique d’informations et de vente du livre, via internet ?
P. V. : C’est surtout face à la grande surface aux gros diffuseurs qu’on a travaillé avec le SLF. Le sujet est complexe. Quel positionnement est possible pour les libraires indépendants de France sur le net ? Ce travail a déterminé quel type de prestations pouvait proposer ce nouveau portail. Logiquement, à la fin de l’année 2009, le Syndicat ,qui a crée une entreprisele « Portail des Librairies Indépendantes », devrait proposer les premiers projets ; on en est à la phase d’appels d’offresur le process industriel du portail. La constitution du capital est en cours et il est possible que « Les Librairies Atlantiques », le réseau très actif de libraires indépendants d’Aquitaines, entre au capital de ce portail pour permettre à des petits libraires, soutenus par le Conseil régional d’accéder directement à cette structure, ce qui sera plus difficile dans une région où il n’y a pas de dispositif de soutien à la librairie. Les coûts d’entrées sont tout de même élevés.

Le 11 mars Bruno Patino présente son rapport sous l’égide d’AEC et de l’ARPEL

@! : Cette approche du livre numérique va donner lieu à la présentation le 11 mars, au Conseil régional, par Bruno Patino, du rapport qu’il a dirigé et rédigé sur le livre numérique…

P. V. : Le débat autour du livre numérique lorsqu’il est posé, en région, est à priori complexe. En quoi, le territoire est-il pertinent pour aborder des enjeux qui dépassent nos frontières habituelles. Notre souci, celui d’Aquitaine Europe Communication et de L’Arpel, c’est d’accompagner la réflexion des les acteurs professionnels. Et, quoi de mieux que d’inviter l’acteur quia écrit ce rapport ? Des professionnels vont lui poser des questions : un libraire, un écrivain, un éditeur, un fournisseur d’accès, une bibliothécaire, un juriste. On veutainsi couvrir le champ du débat et, après, celui-ci s’engagera avec toutes les personnes présentes. Après cette journée on a l’intention de mettre en place un cycle de travail institutionnel pour savoir quelle peut être, à terme la politique publique portée par le Conseil régional dans le domaine du livre numérique. On abesoin de cette étape pour avancer vers une proposition innovante.

Quand le livre et l’image font bon ménage

@ ! : Et le cinéma…Où en est-on de la fusion de l’Arpel et d’Aquitaine Image Cinéma, AIC ?
P. V. : En concertation avec le Conseil régional, l’ARPEL et Aquitaine Image Cinéma, se rapprochent pour créer une même agence. Ce n’est pas une fusion-absorption. Demain dans une même agence travailleront la filière du livre et celle de l’image et du cinéma. La politique du Conseil régional de soutien aux industries culturelles aboutit à une synergie encore plus importante entre livre et image. Le rapprochement des deux structures était une opportunité; on en est au stade de la préparation statutaire. La nouvelle agence devrait voir le jour en juin. Que les professionnels du cinéma et du livre se rassurent ; ça ne diluera en rien les missions des deux agences qui sont maintenues. A nous d’imaginer les champs de coopération futurs.

@! : Du livre à l’image, il y a d’ailleurs plus que des proximités.
P. V. : En effet. Le débat sur le numérique est abordé différemment dans les deux secteurs ; pour le livre c’est la dématérialisation des fonds, comment on constitue des nouvelles bases de données à partir de l’écrit avec quel modèle économique pour en garantir l’accès en s’assurant que la chaîne du livre puisse continuer à fonctionner ? Pour le cinéma on a un phénomène similaire pour la diffusion et la distribution. Se pose, dès aujourd’hui, la question de l‘équipement d’un certain nombre de salles qui, demain, proposeront une projection numérique des films. Et, même réflexion : quel sera le processus économique derrière cette organisation ? Là, l’Aquitaine va, dans le domaine du cinéma, être une région expérimentale et cela dans un certain nombre de salles de ses cinq départements.

Propos recueillis par Joël Aubert

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