« Impertinente » : Douze expos l’émail sur métal


L’exposition « Conversation » est présentée au Musée des Beaux Arts de Limoges jusqu’au 7 novembre.

L’exposition « Conversation » est présentée au Musée des Beaux Arts de limoges jusqu’au 7 novembre.Serena Nacarrow

L’exposition « Conversation » est présentée au Musée des Beaux Arts de limoges jusqu’au 7 novembre.

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 12/07/2022 PAR Corinne Merigaud

Le programme est riche et varié pour partir à la découverte de l’art de l’émail sur métal à Limoges ainsi que dans plusieurs villes de Haute-Vienne. Durant tout l’été, douze expositions sont présentées sur des sites ponctuées d’animations, de conférences et d’ateliers jusqu’en novembre.

Près de trente ans après sa dernière biennale à Limoges, le Syndicat professionnel des émailleurs français propose l’exposition « Impertinente » dans la capitale des arts du feu pour entraîner le public sur les pas des émailleurs disparus ou contemporains. Ce sont pas moins de douze expositions qui mettent en avant la rencontre entre l’émail et le métal, ouvrant un nouvel espace d’échanges entre les différents acteurs de ce métier, des émailleurs aux usagers, des amateurs aux collectionneurs à travers une pluralité de manifestations organisées à Limoges et en Haute-Vienne.

L’objectif de l’équipe du SPEF est de rompre avec l’isolement de ce métier et d’impulser un esprit collaboratif, tout en proposant une mise en lumière de ce savoir-faire. « Comment cet art du feu, pourtant si riche de ses diverses applications et pratiques, de ses couleurs flamboyantes et de son passé millénaire florissant depuis le XIIe siècle à Limoges a-t-il pu vivre un si long désintérêt? » s’interroge Lise Rathonie, présidente du SPEF. « L’art de l’émaillage sur métal doit se révéler sous un visage régénéré. Tel est le constat d’une nouvelle génération de professionnels qui, au sein de notre fédération a repris le flambeau de cette structure limougeaude presque centenaire face à un réel déclin de la filière. Paradoxalement, la demande se fait de plus en plus forte dans différents secteurs professionnels de l’artisanat d’art. »

Cette manifestation invite les haut-viennois et les estivants à découvrir ou redécouvrir ce savoir-faire ancestral qui a fait la renommée de Limoges durant des siècles au gré d’un itinéraire artistique. 

Des pièces qui cassent les codes de l’émail

Au Musée des Beaux-Arts, l’exposition internationale « Conversation » confronte le travail de neuf artistes avec les collections historiques (jusqu’au 7 novembre). Des œuvres contemporaines sont présentées auprès de pièces patrimoniales du musée, questionnant esthétiques, formes, usages, cultures et techniques. Cette exposition se veut un reflet de la variété et de la dynamique de la création dans l’art de l’émaillage sur métal à travers le monde.

A la Galerie des Hospices, l’exposition « Un beau capharnaüm ! Émaux et collections » met en scène des œuvres issues de collections privées, des objets, œuvres d’art émaillées de toute époque et des curiosités (jusqu’au 3 septembre). Plus d’une centaine d’œuvres en émail sur métal allant du XIIe au XXIe siècles sont associées à des objets d’art, ethnologiques et éléments mobiliers issus de collections privées limousines ou nationales.

Diversité des pratiques

Au Pavillon de l’Orangerie, la photographe plasticienne Sophie Zénon présente « De métal, de couleurs et de feu : gestes, savoir-faire et créations » (jusqu’au 3 septembre). A la demande du Syndicat des émailleurs, elle a rencontré des émailleurs sur métaux. Ses photos restituent la diversité des pratiques. Elle invite les visiteurs à pénétrer dans les ateliers, découvrir des gestes techniques et des créateurs. Une véritable ode à la chorégraphie de la main.

Au Pavillon du Verdurier est présenté « Le grand atelier » jusqu’au 3 septembre, une exposition-vente d’une sélection d’œuvres éclectiques créées par plus de 60 émailleurs venant des quatre coins de France et de l’étranger.

Sophie Zénon a poussé la porte des ateliers pour saisir les gestes de ce artistesSophie Zénon

Sophie Zénon a poussé la porte des ateliers pour saisir les gestes de ce artistes

A la BFM « En terre de Feu » rassemble les travaux expérimentaux d’émaux sur porcelaine et métal réalisés par des écoliers de Limoges et des environs. Au Four des Casseaux, les visiteurs sont sensibilisés aux différentes techniques de l’émaillage sur différents supports dont la porcelaine et le verre. Une trentaine de créations sont présentées jusqu’au 18 septembre. Ces pièces ont été réalisées entre 1900 et 1920, pour la plupart par les manufactures Pouyat, William Guérin et Raynaud, qui maîtrisaient la technique de l’émaillage sur porcelaine.

Un OVNI, du street art et des trésors cachés

A Solignac s’est posé « OVNI », une exposition consacrée à Henri Chéron (1921-2011), personnalité singulière des années 1950-1980, brillant technicien de l’émail et du métal, confronté aux doutes à propos de son art. L’artiste aimait se qualifier d’ouvrageur véridique non identifié. Elle regroupe plus de 60 œuvres issues de collections privées. Hors des sentiers battus souvent en autodidacte, Henri Chéron a créé des objets oniriques, parfois sarcastiques et a réussi à toucher un large public par son travail humoristique.

Au Musée d’art contemporain de Rochechouart, se dévoile pour la première fois une rare série de photographies de l’écrivain et plasticien Raoul Hausmann, réalisée lors de l’exposition historique consacrée à l’Œuvre de Limoges en 1948 dans la capitale limousine. A l’Hôtel de Ville de Bellac est présentée une sélection d’œuvres de l’émailleuse reconnue Marie-Thérèse Régerat disparue en 2011. Formée à l’École nationale d’arts de Limoges, elle a mené en parallèle une carrière dans le domaine des arts graphiques et de l’illustration. A la médiathèque, une seconde exposition est consacrée à une œuvre de Georges Magadoux.

Les œuvres humoristiques de Henri Chéron sont à voir à Solignac tout l’été Les ardents éditeurs

Les œuvres humoristiques de Henri Chéron sont à voir à Solignac tout l’été

A Saint-Yrieix-la-Perche, « L’armoire et le grimoire » a pris ses quartiers d’été au château de la Brégère jusqu’au 31 août. Le travail de trois artistes, installés en Limousin, est à découvrir à savoir, Christelle Derenne, émailleuse d’art ainsi que Olivier Julia et Jean-Martial Moreau, deux dinandiers d’art qui subliment le cuivre et l’étain.

Pour sa 3éme édition, le festival Street Art d’arts et de feu propose aux artistes de travailler sur l’art de l’émail sur métal. La manifestation a pour ambition de valoriser l’identité de Limoges en invitant des artistes du street art de toute la France à partager leur vision créative. Les vitrines de magasins fermés servent de supports à leurs créations éphémères, offrant un parcours original aux promeneurs.

Enfin, il est possible de sillonner le Limousin en suivant la route des trésors dans des églises comme la fameuse châsse d’Ambazac. Un ensemble d’orfèvrerie médiévale exceptionnel, dont de nombreuses œuvres émaillées, se cache dans une soixantaine d’églises. Des collections sont également visibles dans des musées notamment celui de Guéret.

Plus d’informations sur www.impertinente2022.com

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