A Limoges on plante des légumes à la place des fleurs


Fini les quatre fleurs qui ornent les panneaux d’entrée de ville. Les Limougeauds pourront récolter des légumes d’hiver cultivés dans des espaces verts publics tandis que les écoliers se régalent déjà à la cantine.

légumes potagerVILLE DE LIMOGES

Depuis deux ans, la Ville de Limoges cultive des légumes pour les restaurants scolaires.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/11/2022 PAR Corinne Merigaud

C’est un virage à 180 degrés que prend la Ville de Limoges en remplaçant les fleurs par des légumes. L’idée initiale de planter des légumes sur les ronds-points avait été lancée par le maire Emile Roger Lombertie, voilà quelques mois. Une annonce qui avait fait grand bruit puisque les habitants se seraient servis à leur guise. Les réactions suscitées quant à la sécurité et la pollution lui ont fait revoir sa copie. D’autant que la gestion des ronds-points incombe à la Communauté urbaine.

Les premiers plants de légumes ont donc été plantés, début octobre, dans les anciens massifs de fleurs devant l’Hôtel de Ville, au Champ de Juillet, au parc Victor Thuillat, au jardin de l’évêché, au parc des sports de Beaublanc et au port du Naveix. Des lieux sécures et quelque peu préservés des gaz d’échappement. « Au lieu de faire du beau pour du beau, nous allons faire de l’utile, assure Laure Marliac, directrice adjointe du service espaces verts. Le fleurissement est une vision des années 80-90. Aujourd’hui, la tendance est à l’écologie et à une meilleure utilisation du bien public. Cette année, il y aura encore un mélange de fleurs et légumes mais en mai prochain, ce sera 100% légumes. La volonté du maire est que Limoges devienne une ville nourricière. »

« L’autonomie sur certaines productions en 2023 »

Ainsi, 4 500 plants sont en place pour l’hiver : poireau, scarole, chicorée, fenouil et persil. Avant la récolte, la terre sera analysée pour vérifier l’absence de substances nocives. « Nous recherchons les métaux lourds comme le cuivre pour être sûrs que les légumes soient consommables. On ne maîtrise pas ce qui se passe dans ces lieux ouverts au public comme les chiens ou les mégots. » La municipalité mise sur le civisme de chacun, espérant qu’il n’y ait pas de dégradations. Les modalités de récolte sont en cours de réflexion que ce soit « en libre service ou accompagnée par des agents du service. »

Quant aux huit personnels du service, ils ont changé de métier passant d’horticulteur à maraîcher pour satisfaire une ambition plus grande. « L’objectif est l’autonomie dès 2023 sur la production de pommes de terre, carottes, courgettes et herbes aromatiques pour approvisionner, au final, 100 % des écoles et crèches et pourquoi pas les Ehpad » annonce-t-elle. En effet, depuis deux ans, la Ville a opté pour du maraîchage en régie directe afin d’alimenter quelques écoles et l’épicerie sociale. « Nous avons démarré avec 800 m² de production de pommes de terre, courgettes et cucurbitacées. La gamme s’est étoffée cette année avec radis, poivrons et salades. Tout ce qu’on peut produire, on le fait. »

Objectif le label bio

Un terrain d’un hectare est cultivé en plus à Landouge. Les serres municipales et tunnels dédiés aux fleurs seront reconvertis pour les légumes pour arriver à environ 2 ha « soit une récolte de 15 tonnes pour 2022-2023 contre six en 2021. » Le premier objectif est d’être autonome sur deux restaurants scolaires (Léon Blum et Bellevue) servant 500 repas par jour, une école accueillant un centre de loisirs mercredis et vacances scolaires.

Les maraîchers pratiquent l’agriculture raisonnée, le label bio étant visé car « tous les intrants actuels sont compatibles, on est entrain de monter un dossier pour y prétendre » glisse la responsable. Une collaboration inédite a été nouée avec une diététicienne et la direction de la jeunesse qui établit les menus sur deux semaines, histoire de jongler en fonction des légumes disponibles et de sécuriser l’approvisionnement. « Nourrir des enfants ça donne du sens au travail des agents » conclut-elle. Et pour aller au bout de la démarche ville nourricière, des arbres fruitiers ont été plantés voilà trois ans.

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