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PUBLIÉ LE 20/01/2010 PAR Isabelle CamusSi l’idée de mixité sociale a un sens, la rue Lombard, aux Chartrons, l’illustre bien. C’est ainsi qu’on y trouve un théâtre, la Boîte à Jouer, une antenne de l’ Adie (association pour le droit à l’initiative économique), une boulangerie artisanale, et les maisons oules immeubles anciens en pierre côtoient constructions nouvelles et logements sociaux réhabilités.
En font partie les quatre nouveaux T4 de 80 M2 chacun, au loyer de 380€,présentés, hier, par Habitat et Humanisme, en présence de son fondateur Bernard Devert,aux collectivités etorganismes ayant contribué à leur financement. Un projet immobilier social dont le mérite est double,puisque, au-delà d’une réhabilitation réussie de logements destinés à des familles en difficulté particulière d’insertion (PLAI), et là, il faut saluer le travail de l’architecte Jean-Luc Goulesque, il présente aussi la particularité d’avoir été financé en partie par l’épargne solidaire.
L’épargne solidaire ou comment donner du sens à son argent
Investir dans des placements (actions, livrets, FCP, assurance-vie…) permet à l’épargnant, qui accepte de partager tout ou partie des revenus annuels de son épargne avec l’association, de contribuer à agir, dans le cas présent, en faveur des mal-logés. Défiscalisée à hauteur de 25% elle est rentable et éthique. Habitat et Humanisme n’investit que dans la pierre et bénéficie du label Finansol (garantie de transparence et de solidarité). La valeur de sa foncière a augmenté de près de 25% en cinq ans et quelque 10 millions d’euros d’épargne nouvelle sont venus l’enrichir en 2009.
L’association locale et la Foncière œuvrent de concert pour le montage d’opérations d’acquisition, d’amélioration ou de construction de logements sociaux comme ce fut le cas pour la réalisation de la rue Lombardégalement financée par l’État,la Ville de Bordeaux, le Conseil Général,la CUB, le CILG et un prêt de la Caisse des Dépôts et Consignation pour un coût total de l’opération
de 715.520 €.
Une vacance préoccupante
420 000 logements sont vacants en France, et Bordeaux, du propre aveu d’Alain Juppé, » n’est pas très bon ». Le chemin est encore long pour répondre à la demande des 100 000 sans-logis dans notre pays, sans compter les 3 millions de mal-logés. Habitat et Humanisme en a fait son cheval de bataille. Elleincite les bailleurs à faire du PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) et exhorte les particuliers à leur confier leur logement vacant qu’ils s’engagent à valoriser en lui conférant une utilité sociale. En attendant, trois familles sur quatre pourront intégrer leur nouveau cadre de vie, le 1er février, ce qui portera à 81 le nombre de foyers qu’héberge Habitat et Humanisme sur la Gironde.
Photo : Vianney Lhoumeau
Isabelle Camus
