Ford repris par HZ Holding France SAS : un soulagement pour l’Aquitaine


DR

Ford repris par HZ Holding France SAS : un soulagement pour l'Aquitaine

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/02/2009 PAR Nicolas César

« C’est une grande victoire ! » s’enthousiasme Francis Wilsius, le secrétaire du comité d’entreprise de Ford Blanquefort. Le secret longtemps gardé par Ford a été dévoilé ce 2 février à Bordeaux. HZ Holding France et l’un de ses associés, le groupe allemand Johann Hay, spécialisé dans la fabrication de pièces automobiles, vont reprendre l’usine Ford de Blanquefort, dont l’arrêt de la production était prévue en 2011 par la maison mère. « Nous sommes satisfaits d’avoir une entreprise familiale comme repreneur. C’est plus rassurant qu’un fond de pension américain », s’amuse Francis Wilsius, avec un sourire qui en dit long sur son soulagement. Christine Lagarde, la ministre de l’économie a rappelé au passage que la France était « le troisième pays au monde pour l’accueil des investisseurs étrangers ». « Cette conclusion heureuse, après des mois d’angoisse pour les salariés et leurs familles, est une preuve de la compétitivité de l’industrie française et de l’attractivité de l’agglomération bordelaise », a pour sa part déclaré le maire de Bordeaux, Alain Juppé. La qualité de la main d’oeuvre a effectivement été l’élément déterminant si l’on en croit, Birger Hammerstein, PDG de Johann Hay. « Avec Ford Aquitaine, nous avons trouvé un personnel hautement qualifié. Et, en ces périodes d’incertitudes, il vaut mieux s’appuyer sur des équipes existantes », souligne-t-il.

200 millions d’euros investis
Les repreneurs arrivent avec des garanties et promettent des investissements conséquents.  La fabrication de boîtes de vitesse devrait devenir minoritaire dans les années à venir à Blanquefort. HZ Holding France et Johann Hay misent sur une diversification et s’engagent à investir d’ici 2013 200 millions d’euros dans l’usine pour y financer six nouveaux projets industriels. Le coeur du projet sera notamment la fabrication de grandes couronnes d’engrenage pour les éoliennes. Ce projet devrait maintenir au moins 150 emplois. Dès la semaine prochaine, des ingénieurs de Johann Hay seront à pied d’oeuvre pour commencer à mettre en place cette activité dans l’usine. « Nous sommes en train d’acquérir une masse critique dans ce secteur d’activités en Gironde », note Vincent Feltesse, le maire de Blanquefort et président de la communauté urbaine de Bordeaux. Le projet à Blanquefort est en voie de concrétisation. Par ailleurs, à Bègles, un bureau d’études spécialisée dans l’éolien existe. Et ce, alors même qu’il n’y a pas de constructeurs d’éoliennes en France. « C’est un marché à prendre », insiste-t-il. Ceci étant les collectivités locales seront fortement mises à contribution par le repreneur de Ford, notamment la Région Aquitaine, qui devra financer une partie importante de la formation à la construction d’éoliennes. 

Les inquiétudes sur l’emploi persistent
Le secrétaire d’Etat à l’aménagement du territoire Hubert Falco, quant à lui, a annoncé que HZ Holding bénéficiera d’une prime à l’aménagement du territoire de 12 millions d’euros en trois ans, « sous condition expresse de maintenir l’emploi ». Ford s’est par ailleurs engagé à continuer de commander des boîtes de vitesse automatiques à l’usine girondine jusqu’à fin 2011. Un comité de suivi va perdurer pour examiner la mise en oeuvre du processus. Markus Ziegler, PDG de HZ Holding France a assuré que les 1 600 emplois du site seraient conservés. « Mais, pour combien de temps ? », se demande Philippe Poutou, délégué CGT de Ford Blanquefort. Il craint notamment  de « voir Ford faire « sous traiter » la fermeture de l’usine ». Vincent Feltesse se veut lui aussi prudent. « Comment une PMI de 2 000 salariés peut-elle racheter un site qui est aussi important que sa propre structure? », s’interroge-t-il. L’an passé, Johann Hay a réalisé un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros. Birger Hammerstein l’a défini lui-même comme une « entreprise moyenne à capitaux familiaux ». La vente devrait être conclue fin avril. Peu importe pour l’heure. Francis Wilsius se prend lui à rêver. « Nous avons un bel avenir. Nous avons l’espoir d’embaucher à nouveau ».

Nicolas César

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles