Focus sur le consulat américain à Bordeaux


Le consulat américain à Bordeaux

Focus sur le consulat américain à Bordeaux

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/06/2017 PAR Max Lieblich

Bordeaux a été toujours une ville importante dans les relations étrangères des Etats-Unis. C’est Daniel Hall, le consul américain en poste à Bordeaux qui le dit. De fait, le consulat des Etats-Unis d’Amérique à Bordeaux est le tout premier poste diplomatique établi par le pays à la bannière étoilée dans le monde. C’était en 1778, seulement 2 ans après la naissance du pays.

Un lien historiquement fort

Selon Daniel Hall, cela indique « l’importance du lien commercial entre l’Amérique et Bordeaux à l’époque ». Bordeaux a en effet été un port important pour les Etats-Unis et ses exportations, et le lien entre la ville et le pays est resté fort sur les siècles suivants. Entre son ouverture et la fin du XXème siècle, le consulat américain à Bordeaux a seulement fermé à deux reprises. La première a été causée par la quasi-guerre en 1798 entre la France et l’Amérique, et la seconde s’est imposée lors de l’occupation allemande en 1940. Mais, globalement, toute cette longue période a été marquée par un rapport commercial et politique fort entre les Etats-Unis et Bordeaux. Le consulat est même devenu un consulat général en 1962. 

La fin du XXème siècle a connu plus d’incertitudes quant à l’avenir du consulat à Bordeaux. Daniel Hall explique les facteurs qui ont mis l’existence du consulat en balance : « Dans les années 90 le monde a changé ; le mur de Berlin a chuté et l’URSS a cessé d’exister. Il y a alors eu un besoin d’établir une présence américaine dans tous les anciens satellites soviétiques. Ces nouveaux postes coûtaient chers et les ressources devaient bien venir de quelque part ». Des ressources qui ont été gagnées en partie par la fermeture des consulats de Bordeaux, Lille, Toulouse, et d’autres villes françaises en 1995. Mais ces fermetures n’ont pas été définitives. « C’est grâce à Felix Rohatyn, l’ambassadeur américain en France à l’époque, qui a fait de grands efforts pour rétablir une présence américaine dans ces villes », explique Daniel Hall. Il a vu l’importance du rapport avec la France dans la politique étrangère de l’Amérique. Washington a été réceptif à ses arguments, et le consulat à Bordeaux a alors retrouvé un rang d’ « American Presence Post ».

Des fonctions publiques et commerciales

Questionné sur la fonction d’un « American Presence Post », le consul américain explique que cette désignation « ne permet pas l’exercice de services consulaires en tant que tels, mais ces « postes de présence » sont tout de même très actifs dans les affaires publiques et commerciales » affirme-t-il. Du point de vue des relations publiques, le rôle de cette institution consiste dans le renforcement du lien entre les Etats-Unis et Bordeaux. Daniel Hall voit Bordeaux comme « une ville spéciale » avec laquelle les USA ont déjà un rapport de proximité. Selon lui, c’est une relation qui est caractérisée par trois aspects : « nos liens historiques et culturels, les contacts de personne à personne, et le commerce ». En effet, il cultive lui-même ce tryptique dans son rôle public, fortifiant des liens historiques et culturels par des interactions de personne à personne. Il visite des universités, des écoles et des associations pour le compte des Etats-Unis, donnant des discours et répondant aux questions des bordelais. Par exemple, le consulat a participé récemment à une réunion dédiée à Charles Norbert Shae, un vétéran de la deuxième guerre mondiale qui a combattu sur les plages de Normandie.

Quant au rôle commercial du consulat, Daniel Hall le décrit comme un « rôle de facilitateur ». Il aide les entreprises bordelaises qui s’intéressent au marché américain, notamment au regard des complexités d’investissements à l’étranger. Par exemple, Daniel Hall les renseigne sur Select USA, un programme qui, selon ses mots, « aide à démystifier le processus d’investissement aux Etats-Unis pour les entreprises internationales ». Le consulat aide également les entreprises américaines qui souhaitent entrer sur le marché français. Là encore, le consulat a un rôle d’accompagnement et d’information important sur les démarches à suivre. Ces entrepreuneurs américains et bordelais partagent les mêmes inquiétudes décrit Daniel Hall:  « ils sont intimidés et ils ont beaucoup de questions. Où va-t-on ? Comment est-ce qu’on trouve des clients? Est-ce qu’il faut avoir des visas spéciaux? … On essaie de répondre à tout ! ».

« Un programme commun basé sur des valeurs partagées »

Daniel Hall le répète: le consulat travaille à rendre la France et les Etats-Unis plus proches. De prime abord, cet objectif pourrait sembler contradictoire au message isolationniste du nouveau président de l’Amérique. Mais le consulat continue avec sa mission et son travail quand même. En effet, Daniel Hall décrit même les mois à venir comme  particulièrement « occupés » pour son poste. Il y aura, par exemple, une série d’évènements pour célébrer le centenaire de l’entrée des Etats-Unis dans la Première guerre mondiale. Daniel Hall ne voit pas le rapport entre nos deux pays comme profondément changé par l’élection présidentielle américaine. Il considère que « l’élection n’a pas changé fondamentalement la base de notre relation » et note que les deux pays travaillent toujours sur beaucoup de projets ensemble, comme « la guerre contre terrorisme ». Selon lui, la France et Les Etats-Unis ont « un programme commun basé sur des valeurs partagées » ; personne ne peut changer ça.

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