FDSEA Gironde: les ambiguités de la politique agricole en question


L'assemblée générale de la FDSEA de la Gironde qui se déroulait à Portets a confirmé que le monde agricole et viticole déplore le manque de visibilité, ou de lisibilité de la politique gouvernementale et européenne. La stratégie des responsables poli

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FDSEA Gironde: les ambiguités de la politique agricole en question

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Publication PUBLIÉ LE 13/03/2009 PAR Gilbert Garrouty

Il est un vieil adage qui affirme que l’on ne peut tout vouloir et son contraire. C’est au fond ce que l’on se dit au coin des champs et des vignes. Pour ce qui est des aides PAC, quelques céréaliers sont montés au créneau à Portets, ce qui a conduit, d’entrée, le secrétaire général adjoint de la FNSEA, Jean-Bernard Bayard, à occuper le terrain des débats.

Attente d’une « expression politique forte »
Ce dernier qui a confié ne pas viser une carrière syndicale, n’est pas apparu si loin des critiques formulées en direction de « la grande maison » en déplorant le manque de concertation préalable de la profession sur le sujet. A ses yeux cela s’est même passé « d’une façon inadmissible ». De plus, dans les décisions on a retenu des éléments de marché qui, ces derniers temps, ne sont plus une réalité. Résultat: « pour nombre de céréaliers il est désormais impossible de passer sans cet accompagnement et sans réaction des marchés ». Cette réorganisation des aides réussit donc à mécontenter les céréaliers sans satisfaire véritablement d’autres producteurs bénéficaires de la redistributiion, tels les producteurs de légumes. C’est ce qu’estimait un producteur de la ceinture maraîchère en remarquant qu’une aide d’une centaine d’euros ne représente rien par rapport aux lourds investissements en matière de serres. En revanche, un autre se disait satisfait de ce changement de philosophie. Le secrétaire général-adjoint de la FNSEA demandait toutefois que le débat se dépassionne « car on ne sait pas quel sera le retour » dans le cadre du nouveau système. Il fait plutôt porter la responsabilité au gouvernement. A ses yeux l’on se trouve dans une situation « ambigue ». Si Jean-Bernard Bayard se dit satisfait du passage de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UE, il l’est beaucoup moins de ce qui a suivi. Il manque, selon lui ,une « expression politique forte à l’égard de l’agriculture et de l’alimentaire ». Ceci d’autant plus que toutes les prospectives confirment la croissance future de la demande pour répondre à l’augmentation des besoins et à la croissance de la consommation.

Pierre Delfaud: »jamais aussi nécessaire »
Une analyse confirmée également par un autre invité de la FDSEA, l’économiste Pierre Delfaud (Bordeaux IV) pour qui « le côté nécessaire de l’agriculture n’a jamais été aussi fort ». Le spectre de pénurie n’est pas à écarter, et les pays du tiers monde ne sont pas en mesure de relever le défi. En ce qui concerne la PAC, il ne croit pas à un retour en arrière. Les agriculteurs doivent se préparer à vivre l’instablité chronique du marché mondial, et il suggère que les aides visent la réduction des charges et des coûts. Il considère toutefois qu’il ne faut pas tout détruire du système de régulation, même si, à terme, les perspectives de marché sont bonnes pour l’alimentaire. Et de citer l’économiste qui lui est cher -Keynes-  » à long terme nous serons tous morts ». Sur la question des vins de Bordeaux, Pierre Delfaud a dit ne pas détenir de solution miracle, d’autant que la correction des prix n’a pas relancé le marché. Il eut été peut-être préférable de réduire les volumes de production et de maintenir les prix. Le dossier du vin entraînait au terme de l’assemblée une intervention à coeur ouvert du président de la FDSEA, Denis Lurton, qui à travers l’histoire de sa famille et de son parcours personnel, évoquait le drame moral que vivent actuellement les viticulteurs de la région de Bordeaux en face des problèmes de marché, mais aussi des diverses attaques dont est victime le vin.

G.G.

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