Où sont passées les hirondelles? Enquêtez pour les préserver


Les hirondelles, ces petits oiseaux migrateurs installés dans nos granges et nos étables sont en train de disparaître. La LPO étend son enquête de veille de l’espèce sur une partie de la Nouvelle-Aquitaine. Chacun peut y participer.

Deux hirondelles de fenêtres perchées sur leur nid.Fabrice CAHEZ

Les hirondelles de fenêtre fabriquent leurs nids à partir de boue.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/06/2023 PAR Clémence Deguy

La LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) en partenariat avec la Région, étend son inventaire des hirondelles en Nouvelle-Aquitaine. « L’objectif de l’enquête est de faire connaître les hirondelles encore mieux de la population pour enrayer un peu ce déclin et de mettre à disposition des habitants et des collectivités des fiches actions qui permettent de déployer des mesures pour ces hirondelles », explique Mathieu Sannier, chargé de mission biodiversité LPO Aquitaine. 

Chacun peut participer à l’enquête en suivant le « tutoriel » mis en place par la LPO. Il suffit de « prendre contact avec le référent du département. » Une carte d’une zone de 500 mètres de côté, appelée maille est donnée à l’enquêteur. « Ce sont les participants qui choisissent où ils veulent faire leur enquête. » Enfin, les observations des nids d’hirondelles sont à renseigner sur l’application Naturalist. « C’est une espèce facile à identifier, les nids sont faciles à trouver. Ça se prête bien à un protocole grand public. »

Beaucoup de gens continuent encore à détruire des nids d’hirondelles sous prétexte que ça fait des fientes. C’est quelque chose contre lequel on peut réellement lutter.

« Les hirondelles sont des espèces qui sont protégées, appréciées de tout le monde et qui pourtant connaissent une régression de leur population un peu partout en France », précise Mathieu Sannier. Selon l’étude du Muséum national d’histoire naturelle et de la LPO, en France, les populations d’hirondelles rustiques (à la campagne) ont chuté de 40% et celle des hirondelles de fenêtre (en ville), de 33%.

Une hirondelle rustique sur un bout de bois en forêt.Fabrice CAHEZ

La population d’hirondelle rustique a diminué de 40%.

Plusieurs causes sont évoquées par Mathieu Sannier et notamment la main de l’homme. Les hirondelles se nourrissent exclusivement d’insectes volants. L’agriculture intensive et « l’urbanisation galopante, à cause de la bétonisation et de l’entretien des parcs urbains et des jardins » réduisent en nombre leur alimentation. L’urbanisation détruit également ses nids. « Les hirondelles fabriquent leurs nids avec de la boue, or la boue disparaît en ville avec le béton. A la campagne elle disparaît aussi sous le béton mais aussi à cause des printemps trop secs », explique Mathieu Sannier. Il poursuit : « Beaucoup de gens continuent encore à détruire des nids d’hirondelles sous prétexte que ça fait des fientes. C’est quelque chose contre lequel on peut réellement lutter. » Enfin, l’hirondelle est un oiseau migrateur. « L’espèce passe son hiver au sud du désert du Sahara, c’est un voyage semé d’embûches, peu reviennent. »

Des fiches actions pour protéger les hirondelles

Cette année ce n’est pas seulement la Gironde, mais 7 départements de la Nouvelle-Aquitaine (Corrèze, Creuse, Dordogne, Gironde, Haute-Vienne, Landes et Pyrénées-Atlantiques) qui mènent l’enquête. « On a besoin de coordinateurs locaux pour faire le lien avec les participants, les accompagner. Si quelqu’un à envie de se lancer dans son département où l’enquête n’existe pas, il peut devenir référent pour l’année 2024 », lance Mathieu Sannier. 

Dès cet automne, les observations récupérées par la LPO permettront de réaliser un bilan détaillé accompagné de fiches actions pour chaque commune. « Ces fiches s’adressent aux collectivités et un peu aux particuliers pour pouvoir tenir compte des hirondelles dans l’urbanisme, dans les choix des matériaux, dans les constructions nouvelles. Elles sont là pour voir comment protéger les populations existantes, les nichoirs, les bacs à boue », termine Mathieu Sannier.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! NATURE > Nos derniers articles