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PUBLIÉ LE 11/06/2017 PAR Léo FournierAzama Effilochée est une artiste atypique qui, au fil du temps, a réussi à se faire une place dans le monde de l’art contemporain. Originaire de Zaïre, actuel territoire de la République Démocratique du Congo, Azama s’est installée dans la région Bordelaise depuis maintenant 20 ans. C’est à l’âge de cinq ans qu’elle commence à effilocher des bouts de tissus noirs, inlassablement, sans se douter que ces mêmes étoffes lui permettront plus tard d’être une artiste reconnue. Après avoir exposé dans de multiples lieux culturels tels que le Musée du Val de Grâce à Paris, l’Institut Bernard Magrez ou encore la Base Sous-marine de Bordeaux, c’est au sein de la Vieille Église Saint-Vincent à Mérignac qu’elle décide d’exhiber ses œuvres. Et ce choix n’est pas dû au hasard… En effet, l’artiste a habité de longues années à Mérignac, juste en face de cette église. Ce lieu a donc une dimension sentimentale indéniable pour elle et c’est en ce sens qu’elle a accepté d’y exposer.
La déstructuration comme processus de création
La technique artistique d’Azama est unique en son genre. L’artiste utilise des pièces de tissu noir qu’elle déstructure, désorganise et effiloche entre ses doigts. Fil après fil, la matière se met à vivre et forme un personnage, figé ou pris dans un mouvement. Le textile sera ensuite collé de manière précise et délicate sur un fond blanc qui peut se référer à un véritable acte de naissance. La lumière apporte un effet de transparence aux œuvres et donne lieu à un jeu de reflets et d’ombres. Elle est plus ou moins traversante et permet de ressentir différentes émotions. Ainsi, les silhouettes exposées sont immobiles mais semblent incroyablement vivantes. Chaque réalisation est produite « à l’instantané » comme Azama se plaît à dire. Ces dernières se structurent sur le moment, selon les émotions ressenties lors de la la phase de création. Aucune œuvre ne peut être reproduite à l’identique, chaque réalisation est donc unique.
L’art comme vecteur d’émotions
Azama Effilochée utilise l’art pour nous faire vivre les émotions, positives ou négatives, qu’elle a pu ressentir lors de sa propre vie. L’artiste trouve du réconfort grâce aux tissus, effilocher est un « besoin vital » pour Azama. Elle considère la création artistique comme un exutoire lui permettant de s’échapper de la réalité et de laisser s’exprimer toute sa sensibilité. Au travers de ses œuvres, cette artiste nous rappelle que la vie ne tient qu’à un fil. Le public peut laisser libre cours à son imagination face à ses réalisations. Azama souhaite « faire résonner ses émotions dans le cœur des autres » tout en laissant une part d’interprétation aux spectateurs. Cette exposition nous invite à plonger au cœur de son histoire, à partager son intimité et à découvrir le fil conducteur de sa vie d’artiste.
