Entretien avec Evelyne Revel : « les agriculteurs ont envie d’être dans le changement. »


chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques

Entretien avec Evelyne Revel : « les agriculteurs ont envie d'être dans le changement. »

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/04/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Evelyne Revel a un crédo :  « Des têtes bien faites, plutôt que des têtes bien pleines. » Les jeunes agriculteurs doivent se mettre à l’heure des marchés. La volatilité des prix leur impose une nouvelle manière d’agir. « Il faut savoir calculer rapidement pour prendre des initiatives et des risques à court terme », explique Evelyne Revel. Produire autrement, en fonction des prix du marché, ne signifie pas pour autant faire n’importe quoi. Les agriculteurs en herbe apprennent à produire en fonction de la spécificité de leur terre et de leur climat. Les trois lycées publics du Béarn proposent aux élèves d’exploiter des fermes en lien avec le territoire. Sur la plaine de Montardon, on apprend à faire pousser du maïs et à élever les vaches. À Orthez, les bovins et les canards. Tandis qu’à Oloron, dans le haut-Béarn, les moutons sont à l’honneur. Au programme : fabrication de fromage et cycle de la transhumance. Et contrairement aux idées reçues, même si Montardon au milieu des champs apparaît moins glamour que Louis Barthou au centre-ville de Pau, les éleves des lycées agricoles ne sont pas dépourvus par rapport aux filières classiques. La différence est qu’au lycée agricole, on privilégie la fillière S (scientifique) et on propose des prépas véto et agro plutôt que des prépas HEC ou hypokhâgne.  

Evelyne Revel : « Chercher son intérêt au delà de l’obligation »
À partirde juin les Producteurs seront obligés d’obtenir une certification pour répandre des produits phytosanitaires. Evelyne Revel raconte lorsqu’elle a tenté de motiver les agriculteurs à s’intéresser à cette réflexion avant qu’ils n’y soient obligés. Elle fut agréablement surprise de voir 800 agriculteurs venir d’eux mêmes et initier en suivant une réflexion sur les alternatives. Evelyne Revel n’y est pour rien. « Je n’aurais jamais osé demander à certains de retourner en formation ! ,s’amuse-t-elle. La réflexion les perturbait, mais ils ne trouvaient pas le point d’accroche. » Leur démarche volontaire de suivre des formations prouve qu’ils comprennent les enjeux du futur. Enjeux technologiques et environnementaux, bien sûr, mais la diversité des projets de formation proposés est aussi vaste qu’il existe d’agriculteurs différents. 2200 d’entre eux cotisent au fonds Vivea pour profiter de formations personnalisées. De la transformation fromagère à l’apprentissage de l’anglais en passant par la vente en ligne, chacun y voit son intérêt, personnel ou professionnel, au delà de l’obligation. Du traditionnel au sophistiqué, les formations couvrent tous les possibles. « C’est distrayant, dit-elle, de voir la diversité des projets. On a même accompagné un agriculteur à devenir coiffeur ! » Mais Evelyne Revel insiste sur l’envie de changer : « Il faut être bien dans sa tête. On ne se forme pas par désespoir. »

photo : chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques

Olivier Darrioumerle

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