Enquête: la seconde vie du bassin de Lacq


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Enquête: la seconde vie du bassin de Lacq

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/05/2013 PAR La rédaction

Après un demi-siècle d’activité, la production de gaz commercial du bassin de Lacq sera définitivement arrêtée le 15 octobre prochain. Rien ne se fera du jour au lendemain. Il faudra attendre le 31 décembre 2013 pour que l’ensemble des installations gérées par le groupe Total cessent de fonctionner. En attendant que sa filiale, la société Retia procède à leur démantèlement.

L’opération sera particulièrement complexe. « Nous devons extraire avec précaution les fluides présentant une dangerosité résiduelle : gaz, hydrocarbures, sulfure d’hydrogène » dit Michel Deixonne, le chef du département Méthodes Exploitation Projet , en charge du chantier. Une trentaine de salariés de Total renforcés par 200 agents d’entreprises extérieures seront mobilisés pour participer aux arrêts.

L’événement est historique. Découvert en 1951, le gaz de Lacq a vu sa production atteindre jusqu’à 33 millions de mètres cubes par jour, en faisant au passage la richesse économique de cette partie du Béarn, et en attirant de nombreuses entreprises chimiques. Là où on ne trouvait auparavant que des champs et des élevages, des milliers d’emplois ont été créés. En 1988, on en dénombrait 8 150 dans le seul secteur privé sur un territoire composé de 16 communes.

Une reconversion peu communeDans les années à venir, seule une faible quantité de ce gaz, riche en soufre, continuera à être extraite du sous-sol pour être utilisée par les industriels locaux. Tandis que l’avenir du bassin sera marqué par d’autres activités touchant, pour la plupart, à une activité de chimie fine.

Cette reconversion (pour éviter toute comparaison avec ce qui s’est passé à Florange, certains préfèrent le terme de ré-industrialisation) n’a pas attendu 2013 pour être amorcée. Le groupement d’intérêt public Chemparc, qui rassemble les décideurs et les acteurs socio-économiques de ce territoire, joue un rôle majeur depuis dix ans. Chacun de ses membres cherchant, au-delà des divergences, à atteindre un objectif commun : préserver et développer l’emploi.

La méthode a fonctionné. A tel point que, même si la prudence reste de mise dans les milieux politiques, syndicaux et industriels qui le composent, on peut parler, sinon de réussite, du moins d’exemple peu commun.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Voici trois ans, après que l’usine Acetex Chimie de Pardies ait été fermée pour des raisons de redéploiement mondial par le groupe américain Celanese, 350 postes ont été supprimés sur le bassin de Lacq, qui avait déjà connu l’hémorragie provoquée par la fermeture des usines Péchiney. Après ces chocs, le territoire comptait alors un peu plus de 7 700 emplois privés et commerciaux.

L’espoir d’un emploi maintenuDepuis cette période, l’arrêt programmé de l’exploitation du gaz commercial a amené Total à réduire ses effectifs de 40% sur le bassin en les faisant passer de 496 à 300 personnes. Fin 2013, il ne devrait rester sur place, que 120 « détachés » de Total, « dont environ les deux tiers poursuivront leur carrière à Pau, à Paris ou dans une filiale » précise le groupe pétrolier.

Passée une période transitoire où, reconnaît-on, le départ de Total se fera sentir, le bassin devrait cependant retrouver un équilibre pour revenir à un effectif d’environ 7 600 emplois, estiment les acteurs économiques.

Cette quasi « remise à niveau » doit beaucoup au travail effectué pour attirer de nouvelles entreprises dans ce cœur laborieux du Béarn où plusieurs grands projets ont émergé. La décision récente du groupe japonais Toray de construire à Lacq une unité de production de la matière première de la fibre de carbone en est un exemple marquant.

(A suivre : Des projets tous azimuts)

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