Rappel des faits. En novembre 2007, alors que l’église du village était fermée, le conseil municipal de Saint-Laurent-de-Médoc, une petite commune de 3.500 habitants avait décidé d’autoriser que la messe de la Sainte-Barbe, patronne des pompiers, puisse être dite dans la salle du conseil municipal. En effet, l’église, dont la voûte menaçait de s’effondrer, était alors fermée par décision du maire. Ce jour là, le 1er décembre 2007, une centaine de personnes ont donc assisté à l’office dans la mairie. Aujourd’hui, le requérant, Henri Solana, un retraité de la commune, savoure sa victoire. « Ce jugement est important car il rappelle que la laïcité dans les établissements publics est un principe fondamental ».
Le rapporteur public n’a pas été suivi
Lors de l’audience, le 17 novembre, le rapporteur public, chargé de dire le droit, avait préconisé de rejeter la demande indiquant que selon lui « le principe de neutralité cultuelle n’a pas été méconnu ». Il s’était justifié en indiquant que les élus avaient pris leur décision « dans l’urgence », alors que l’église était fermée, pour permettre une « célébration traditionnelle » en accord, selon lui, avec le principe de « la liberté de culte ». Ce à quoi Henri Solona avait répondu : « on ne fait pas au nom de la liberté de culte dans les écoles ou les hôpitaux de messes dans une salle de classe ou dans une salle d’opération ». Des arguments qui ont été entendus par le tribunal administratif de Bordeaux, qui, chose rare, n’a pas suivi l’avis du rapporteur public.
Nicolas César