Elisabeth Picaut, présidente du Comité régional


A l'occasion de la Journée de la femme, Aqui évoque avec la présidente du comité régional de cyclotourisme de Nouvelle-Aquitaine, la place de la femme dans l'engagement associatif sportif.

Elisabeth Picaut, présidente du Comité régional de cyclotourisme de Nouvelle-AquitaineElisabeth Picaut

Elisabeth Picaut, présidente du Comité régional de cyclotourisme de Nouvelle-Aquitaine

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/03/2022 PAR Kilian Lavaud

Cela fait plus de 20 ans qu’Elisabeth Picaut est investie dans le monde du cyclotourisme, activité sportive unissant le tourisme et le cyclisme. Un sport largement masculin, tant dans sa pratique que dans ses structures. Mais d’engagement bénévole en engagement bénévole, elle est aujourd’hui l’enthousiaste présidente du Comité régional de cyclotourisme de Nouvelle-Aquitaine. A l’occasion de la Journée de la Femme et dans le contexte de l’adoption le 24 février dernier de la loi « visant à démocratiser le sport en France », et notamment dans les instances des fédérations sportives, Aqui a choisi de la rencontrer.

« Je fais du vélo depuis 2000 », raconte-t-elle.« J’ai commencé le cyclotourisme parce que j’ai trouvé que c’était très sympathique. Il y avait beaucoup de convivialité, j’ai bien aimé les gens, c’était très joyeux, et c’est aussi ça qui m’a incitée à prendre des responsabilités. » 

« Bénévolat et responsabilités, ça me plaît ! »
Elisabeth Picaut est en effet à la tête du Comité régional de Nouvelle-Aquitaine depuis les dernières élections, en 2021. Un comité qui en alignement avec la fusion des Régions, a été créé en 2016, fruit donc du rassemblement des 3 anciennes ligues Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Il en représente donc les 12 départements. Une sacrée responsabilité prise naturelle ou presque pour la sportive. « Je suis investie en tant que bénévole et dans les structures depuis 2000, dès que j’ai pris ma licence. Pour moi c’est tout simplement du bénévolat, j’assume les responsabilités qui vont avec et ça me plaît. Je travaille avec des gens fort sympathiques dans la majorité des cas » tient-elle à préciser le sourire dans la voix.

Il faut dire aussi que l’esprit du cyclotourisme et de ces pratiquants n’est pas celui de la compétition. Une différence essentielle avec les autres fédérations. « Nous avons des randonnées en montagne, des longues distances, mais notre but à nous est de se faire plaisir, de se faire des challenges personnels, mais pas de compétition. Nous, nous sommes plutôt accés tourisme, mais aussi sport santé, sport loisir, sport découverte, etc. » 

Une équipe

À la présidence de la structure de la fédération, les fonctions sont multiples : « Mon rôle est d’encadrer les représentants de commission pour développer le cyclotourisme en accord avec le projet fédéral. Et ensuite, avoir une relation assez directe avec les présidents des comités départementaux pour qu’eux, qui sont sur le terrain, puissent justement « s’activer » pour mettre en place les projets de la Fédération et développer le cyclotourisme », décrit-elle.

Mais insiste-t-elle, elle n’est pas seule à la manœuvre, c’est en quelque sorte ici un sport d’équipe. « Pour développer ça au sein de la région, je suis entourée d’élus qui travaillent avec moi et tous ont une charge particulière qui correspond au projet fédéral : la sécurité, les jeunes, la formation, les femmes, le handicap, la santé, etc. Il faut bien admettre que c’est pas toujours facile. Mais bon, on y arrive quand même, dans la bonne humeur ».

Une équipe qui parfois manque de bras. Les bénévoles manquent au comité : « J’aurais bien aimé qu’on soit plus nombreux, il nous manque du monde. Normalement, on a prévu quinze personnes mais pour l’instant on n’est que douze donc il nous manque encore des personnes et surtout des femmes. Nous ne sommes que trois et on espère en récupérer encore une l’année prochaine. »


La parité obligatoire dans les instances sportives, une fausse bonne idée ?
Mais pour autant, la parité dans les instances sportives que veut imposer la nouvelle loi ne viendra pas forcément arranger les choses, pour Elisabeth Picaut. Pour rappel, dès 2024, les instances nationales devront être composées de 50 % de femmes, idem pour les instances régionales à compter de 2028.

« Il y a selon moi un souci parce que s’il y a obligation d’avoir 50 % de femmes et 50 % d’hommes, et que nous n’arrivons pas à avoir le quota, il va y avoir des postes vacants, et donc les comités vont travailler avec des personnels réduits. Et même si des messieurs voudront venir, ils ne pourront pas parce que la place sera réservée aux femmes…. Donc, là c’est le gros handicap. On risque d’avoir des soucis. Et pas seulement dans notre fédération… », s’inquiète-t-elle, sans toute fois renier l’importance du sujet.

« D’ici 2028, on va voir… Bien sûr que l’idéal, c’est d’avoir autant de femmes que d’hommes. Mais à titre d’exemple, l’année dernière, sur environ 11.000 licenciés, on avait 1.200 femmes… Dans notre comité, c’est assez masculin, ce n’est pas facile de faire sa place, mais une fois qu’elle est faite, elle est faite ».

« Inviter les femmes à oser »

Afin de réagir face à ce problème de parité, il y a un effort préalable de sensibilisation à faire envers les femmes. Et Elisabeth Picaut s’y atèle. « Par exemple, à Libourne, le 18 septembre, on essaie de réunir toutes les féminines pour une concentration. » Objectif : se retrouver entre femmes pour sensibiliser celles qui ne sont pas encore engagées et « les encourager à prendre des responsabilités dans les structures »« Ce n’est pas toujours facile, mais on y arrive quand même… Une fois qu’elles ont de la volonté, qu’elles s’impliquent, tout le monde est content, bien sûr, mais elles n’osent pas. »

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