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PUBLIÉ LE 11/08/2023 PAR Corinne MerigaudCette visite de 30 minutes réserve de bonnes surprises, même pour des habitants qui n’ont jamais visité ce lieu chargé d’histoire à l’image de Jean-Paul, Limougeaud depuis un demi-siècle. « C’est vraiment bien » lance-t-il en sortant. Comme quoi on peut jouer les touristes sur ses terres.
L’écomusée de la boucherie reconstitue la maison traditionnelle d’une famille de bouchers au XIXème siècle. Aménagé dans une maison du XIIIème, il est le témoin de cette corporation qui avait alors pignon sur rue… Au point de bâtir sa propre chapelle, Saint-Aurélien, qui a traversé les siècles.
Bleu Villette
« Toutes les maisons étaient des boucheries, il y en avait 52 qui appartenaient à 6 familles vivant en communauté » relate la guide Eva. Sur la devanture, les quartiers de viande étaient accrochés à la vue de tous, l’hygiène n’était pas encore un problème. Les billots sont toujours là, les instruments également comme l’attendrisseur ou les crochets dents de loups. Le réfrigérateur n’existait pas mais la glacière, inventée au XIXème, permettait de stocker la viande au frais. Dans la resserre, la viande était transformée en terrines et saucisses.
Le boucher est prêt à nous servir, dans sa tenue traditionnelle bleu Villette, empruntée aux bouchers parisiens des abattoirs de La Villette. Les animaux furent longtemps abattus au fond de la boutique, les instruments sont encore visibles à coté de l’écurie. « Tout était récupéré, la graisse pour conserver la viande, le sang pour les boudins et les peaux, entreposées dans le séchoir pour être revendues à des gantiers par exemple » précise Eva.
Corinne Merigaud | Aqui Dans la salle à manger des bouchers, la table est joliment dressée avec de la belle porcelaine pour les invités de marque
Au 1er étage, les visiteurs admirent la table dressée pour les invités de marque, avec des assiettes en porcelaine et des couverts en argent. « Les cheminées ornementales n’étaient pas allumées signale Eva, elles montraient la richesse de ces familles. » Au deuxième étage, le petit lit où l’on dormait assis semble attendre le retour du boucher et de son épouse. Le décorum est chargé de portraits des ancêtres et de pléthore d’images pieuses et de croix. Les jolis barbichets, un pour chaque événement de la vie, montrent que la coiffe traditionnelle était raffinée chez les bouchers.
Une pièce regroupe des dizaines d’outils de découpe ainsi que des cartes postales pour mieux s’immerger dans l’histoire de la rue de la boucherie. La tenue des Pénitents des feuilles mortes, effrayante au premier regard, rappelle que les bouchers faisaient œuvre de charité envers les plus pauvres.
« Une visite très instructive »
A la sortie, les visiteurs sont enthousiastes. Originaires d’un village près de Soissons, Maud, Frédéric et Célestin sont en vacances pour une semaine à Cognac-la-Forêt. Chaque été, cette famille part à la découverte d’un coin de France. Après l’Ardèche, la Bourgogne, la Bretagne et la Dordogne, c’est au tour de la Haute-Vienne. « Avant de partir, j’avais repéré ce qu’il y avait à visiter et l’Office de tourisme nous a indiqué le quartier de la boucherie précise Maud. C’est intéressant de garder la mémoire de ces bouchers. »
