Dominique Lapierre, son engagement pour sauver le monde de la pauvreté


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Dominique Lapierre, son engagement pour sauver le monde de la pauvreté

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/08/2008 PAR Nicolas César

Pour évoquer cette question de société, de nombreux invités de renom ont été conviés par le Ceca : Stéphane Levin, explorateur et écrivain, le père Guy Gilbert, le « père des loubards »… Parmi eux, on notait la présence de l’écrivain Dominique Lapierre, d’ailleurs bordelais par sa mère. Auteur de nombreux best-sellers traduits dans le monde entier, il consacre depuis plus de 20 ans la moitié de ses droits d’auteur à l’association, « Action pour les enfants lêpreux de Calcutta », qu’il a créé en 1982. Il nous raconte ce qui l’a amené à s’engager pour « rendre le monde moins pauvre ».

Le 5 mai dernier, Dominique Lapierre, recevait, à 77 ans, à New Delhi, des mains de la présidente de l’Inde, le prix Padma Bhushan (le « prix Nobel » indien) pour son engagement humanitaire au Bengale occidental depuis 1981. Pour la première fois, cette récompense était attribuée à un étranger. Elle couronne l’engagement de Dominique Lapierre pendant près de 40 ans auprès des plus déshérités dans « l’Inde des villages », celle qui est laissée sur le bord de la route. Lui, qui a appris à lire aux femmes de plus de 3 000 villages en Inde, qui a permis de guérir un million de tuberculeux, 10 000 enfants lêpreux à Calcutta, construit 40 puits d’eau potable, 4 bateaux hôpitaux…Son engagement est né, comme il le rappelle avec modestie de rencontres, avec des personnes, qui travaillent chaque jour avec ferveur, passion à la construction d’un monde meilleur.

« J’ai compris que la pauvreté n’est pas une fatalité »
« Après avoir écrit la « Cité de la joie », j’ai compris que la pauvreté n’est pas une fatalité, que l’on peut tous faire quelque chose pour l’endiguer. C’est le message que je veux faire passer auprès des chefs d’entreprises », rapporte Dominique Lapierre. Dans ce livre édité en 1992, il raconte l’action entreprise par un prêtre français, un médecin américain, une infirmière et un tireur de pousse-pousse, dans un quartier de Calcutta pour soigner et aider ceux qui en ont besoin. Aujourd’hui, selon lui, un des leviers pour endiguer la pauvreté est de développer des programmes de micro-crédits. « Si l’on pouvait donner un micro-crédit à tous les pauvres, l’humanité ferait un grand pas », clame Dominique Lapierre. « Avec 20 euros, certains vont acheter quelques poulets, créer une basse-cour, puis vendre des oeufs. Et commencer à s’en sortir », explique t-il, avec enthousiasme.

« Je suis convaincu que les gens sont généreux, prêts à partager, mais le problème est de savoir comment partager », souligne Dominique Lapierre. Selon lui, il est indispensable de savoir où va notre argent lorsqu’on le donne à une association humanitaire pour que ‘ »l’engagement soit performant ». « J’ai règlé le problème en allant sur place. On sait où va notre argent, jusqu’à la dernière roupie », explique l’écrivain. Quatre fois par an, il part donc en Inde s’assurer que cet argent est bien distribué à ceux qui en ont le plus besoin. Celui que l’on appelle là-bas, Grand frère Dominique, a ainsi créé des liens quasi familiaux avec les responsables humanitaires sur place.

Le message aux entrepreneurs : « on peut tous s’engager pour combattre les inégalités »
Bon nombre de lecteurs, subjugués par ces livres, lui écrivent et lui demandent : « comment pourrai-je m’engager ? J’ai envie d’aller en Inde vous aider ». A ces courriers, qui arrivent chaque jour par milliers, Dominique Lapierre répond invariablement la même chose, qu’il « faut d’abord regarder autour de soi dans sa commune, sa ville, sa région. Ce n’est pas la peine d’aller au bout du monde pour combattre la pauvreté », rappelle t-il, se désolant, que la France compte aujourd’hui près de trois millions de pauvres. A cet égard, la crise immobilière l’inquiète. « Le logement doit être une grande priorité en France. Tout le monde a le droit d’avoir un toit décent ». Dominique Lapierre, qui vient de publier un nouveau grand récit sur l’Afrique du Sud et l’histoire de l’apartheid, « Un arc-en-ciel dans la nuit » aux éditions Laffont, caresse désormais un autre espoir, celui que son discours auprès des entrepreneurs aquitains ait un écho, qu’à leur tour, ils prennent le relais et s’engagent en faveur d’un monde meilleur. « En occident, vous souffrez d’une lêpre pire que la vraie qui touche nos enfants à Calcutta. Et, cette lêpre, c’est la solitude », déclarait, en son temps, Mère Thérésa. Espérons que ces deux journées sur l’engagement avec le Ceca auront permis de rompre cet isolement. « Le rôle de l’écrivain est d’éveiller ces capacités de générosité », conclut plein d’espoir Dominique Lapierre.

Nicolas César

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