Deux quartiers de Limoges reliés par un pont


Réservé aux mobilités douces, le pont de 130 m franchira l’A20 d'ici 2 ans.

Réservé aux mobilité douces, le pont de 130 m franchira l’A20Corinne Merigaud

Réservé aux mobilité douces, le pont de 130 m franchira l’A20

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 16/07/2021 PAR Corinne Merigaud

Les travaux ont débuté en janvier pour relier deux quartiers de Limoges, d’un côté La Bastide au nord de la ville en pleine restructuration et de l’autre, Le Puy-Ponchet, un secteur en développement situé près de la technopole ESTER, de L’Aquapolis et d’une zone commerciale. Un ouvrage d’art de 950 m sera construit pour le franchissement de l’autoroute A20. Il sera réservé à la circulation des bus, vélos et piétons. Cet aménagement nécessitera un investissement de 10 millions d’euros pour une mise en service dans deux ans.

Six mois après le démarrage de ce chantier d’envergure, le calendrier est respecté. Au cours de l’été 2023, les deux quartiers de La Bastide et du Puy-Ponchet seront raccordés grâce à une nouvelle voie de 950 m qui est en cours d’aménagement à deux pas de L’Aquapolis. Un pont de 130 m enjambera l’A20 avec deux voies réservées aux transports en commun, deux aux modes de déplacements doux. Pas de voitures donc sur cet ouvrage d’art dont les travaux débuteront au printemps prochain. Avec ce chantier porté par Limoges Métropole, il s’agit de faciliter l’accès à l’emploi et aux loisirs, de réduire les inégalités sociales en raccordant La Bastide, un quartier prioritaire de la politique de la ville, à un secteur en expansion. Cette nouvelle voie a également été étudiée pour la circulation d’une nouvelle ligne de bus à forte fréquence qui desservira La Bastide, la gare des Bénédictins et le CHRU. En outre, elle permettra de développer une nouvelle offre immobilière au Puy-Ponchet et sur la technopole ESTER.

Désenclaver deux quartiers et préparer l’arrivée du BHNS

Le projet répond à différents enjeux socio-économiques, d’abord en créant une liaison à un bassin d’emplois et à des activités socialement intégrantes par-delà l’autoroute. Ensuite, il répond à des enjeux environnementaux avec un nouveau pont dédié aux transports en commun et modes de déplacements doux, tout en préservant et en mettant en valeur l’environnement et le paysage.

Ce chantier fait partie du programme de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine avec une voie qui offrira aux habitants de La Bastide plus de facilités pour travailler dans le quartier de la technopole, dans les entreprises de la zone nord de Limoges ou sur le secteur du Palais-sur-Vienne. Cette voie complétera la desserte à venir des nouvelles lignes du Bus à Haut Niveau de Service, en cohérence avec la réorganisation du réseau de transports urbains. Des choix que justifie Guillaume Guérin, Président de Limoges Métropole : « Développer les offres de mobilité, connecter les zones périphériques en concertation avec la population, intégrer une nouvelle identité au paysage existant, assurer une économie responsable sont les enjeux majeurs de ce projet permettant à Limoges Métropole d’être un territoire exemplaire en matière de cadre de vie ». Le maire de Limoges y voit aussi un signe fort pour l’économie locale. « Le désenclavement de la zone d’ESTER et de La Bastide, comme l’amélioration des transports de Limoges Métropole, passent par la création d’une voie nouvelle avec un pont sur l’A20, argumente Emile-Roger Lombertie. Limoges Métropole y investit et, comme pour le réseau de chaleur, fait travailler des entreprises de Limoges. Nos investissements maintiennent ou créent les emplois locaux. »

Première visite de chantier pour cette nouvelle voie reliant la Bastide au Puy-Ponchet - crédit S.Massé (Limoges Métropole)Julie ALLEAU | Aqui

Première visite de chantier pour cette nouvelle voie reliant la Bastide au Puy-Ponchet – crédit S.Massé (Limoges Métropole)

Pour Gilles Bégout, vice-président de Limoges Métropole en charge de la voirie, il est important de maintenir la biodiversité et de préserver l’environnement. « Dans ce projet, la notion de technicité est également très importante tout comme la prise en compte de l’environnement. Nous avons protégé les chauve-souris et nous espérons qu’elles reviendront et traverseront l’autoroute par le chemin balisé à cet effet. L’impact du chantier sera compensé par l’achat d’espaces boisés. Enfin, nous avons travaillé le traitement de l’eau par les noues paysagères ». Pour cette réalisation, Limoges Métropole engage 10 millions d’euros et bénéficie d’une subvention d’un million accordée par l’Etat (dotation de soutien à l’investissement local) et d’un million alloué par l’Union Européenne. Pour cette voie, 80% des matériaux utilisés proviennent du réemploi tandis que 70% des déchets produits seront réemployés, recyclés ou transformés.

Les eaux pluviales collectées dans des noues paysagères

Sur ce chantier, Limoges Métropole a opté pour un procédé de gestion des eaux pluviales qu’elle n’a encore jamais utilisé mais qui a fait ses preuves ailleurs à savoir, la noue paysagère. Ce petit fossé peu profond et large, végétalisé, aux rives en pente douce, recueille provisoirement les eaux de ruissellement, soit pour les évacuer grâce à un trop-plein, soit pour qu’elles s’évaporent ou pour qu’elles s’infiltrent. Cette technique s’est imposé naturellement à l’issue d’une réflexion globale guidée par une conception durable de l’espace public. Avec des périodes de sécheresse et des inondations plus fréquentes, les sols s’appauvrissent et les réseaux enterrés sont parfois saturés lors d’épisodes orageux violents. Les eaux de ruissellement se chargent alors en hydrocarbures et polluants divers sur parfois plusieurs dizaines de mètres jusqu’à atteindre un avaloir. Afin de préserver sa ressource en eau, Limoges Métropole a opté pour une gestion intégrée des eaux pluviales qui respecte le cycle naturel de l’eau en conformité avec le schéma directeur de gestion des eaux réglementé par le code de l’environnement.

L’objectif est de maintenir ou de créer des conditions environnementales les plus proches possibles de l’état naturel du sol afin que les eaux de pluie s’infiltrent le plus près possible de leur point de chute. Nul besoin alors de créer un réseau de canalisations ce qui génère une économie d’un million d’euros sur le terrassement, l’assainissement et la maintenance d’un ouvrage. Ainsi, les eaux pluviales vont s’infiltrer grâce à des noues paysagères de stockage et d’infiltration positionnées tout le long de la voie. Dans ces noues, seront plantées des espèces de graminées résistantes à la sécheresse et qui acceptent d’avoir parfois leurs racines dans l’eau. Seulement un à deux fauchages par an seront nécessaires ce qui réduit l’entretien. Quelques 2 785 plans de graminées seront plantées. La perméabilité des sols naturels sera conservée côté Puy Ponchet et les sols seront désimperméabilisés côté La Bastide, ce qui permettra de lutter contre les îlots de chaleur.

Les noues paysagères, au centre de la voie, seront plantées de graminées pour collecter les eaux pluviales

En outre, pour protéger la biodiversité, un passage sera créé sur le pont délimité par des palissades en bois brut et des haies de guidage composées de 417 arbustes pour favoriser la traversée des chauve-souris. Elles pourront ainsi élargir leur zone d’habitat. Des passages sécurisés pour les animaux seront également aménagés sous la nouvelle voie en particulier pour les salamandres. Enfin, bien que la majorité des arbres centenaires de lisière qui abritent les chauve-souris ait été préservée, il est prévu de reboiser la zone de chantier côté La Bastide en plantant 4 600 arbustes.

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