Deux journées basco-béarnaises de l’Excellence


F.D.

Deux journées basco-béarnaises de l'Excellence

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/10/2016 PAR Felix Dufour

Car en effet, quel est donc le point commun entre la famille Anciart-Bergara de Larressore qui connut la célébrité grâce à un makila offert au général de Gaulle et d’autres sommités avec la manufacture de tissus des Pyrénées de Christian Aubart créée en 1953 à Pau, fondatrice de la marque Marboré qui s’est exportée dans une vingtaine de pays? Ou bien encore, entre la maison Pariès de Saint-Jean-de-Luz créée en 1895 et ses célèbres « muxus », – baisers en basque — sortis avec bonheur de l’imagination de Robert Paries en 1948 et les espadrilles Don Quichosse – il fallait la trouver — de Thimothée Cangrand à Mauléon? Un seul et précieux point commun, cette excellence qui vous installe dans le temps.

Liza Bergara a eu l’idée et a pris son bâton de pèlerin de Compostelle pour aller prêcher la bonne parole et dessiner un circuit, à l’image du prestigieux Circuit des vins ou des châteaux de la Loire. Celui-ci partira vendredi et samedi de Saint-Jean-de-Luz pour gagner Morlaas dans la banlieue paloise. Cette première édition était l’occasion pour ces chefs d’entreprise, de prendre la parole ensemble et d’inviter sur ses terres. Un produit ne tombe pas du ciel mais correspond au plus profond d’un terroir. Il s’agit d’une dynamique territoriale mais aussi par la qualité de leur savoir-faire d’inspirer, d’attirer les générations plus jeunes vers ces métiers. « Dans ce territoire, il y a une véritable dynamique humaine, il faut s’entraider.

Un savoir-faire perpétué de génération en générationQui sont donc ces huit capés, d’Ouest en Est et que proposeront-ils? En partant de Saint-Jean-de-Luz, la maison Pariès fondée par Jacques Damestoy, ses muxus, ses kanougas et évidemment ses gâteaux basques. À une bonne centaine de mètres,  dans cette typique rue Gambetta très appréciée des Espagnols, la Maison Laffargue  créée en 1890 par Joseph-Daniel Laffargue qui eut l’idée d’adapter ses sacs et ses ceintures de motifs cloutés qui ornaient les colliers de boeufs au Pays basque. Le savoir-faire s’est perpétué de génération en génération et  ce sont aujourd’hui les deux arrière-petites-filles du fondateur qui tiennent les rênes de l’entreprise.

À trente kilomètres de là, se trouve le petit village de Larresorre dans la province du Labourd, sur la route de Bayonne à Saint-Jean-Pied de-Port et c’est ici que se trouve  la famille Ainciart-Bergara qui, depuis sept générations perpétue la fabrication du fameux makhila, ou bâton de berger en bois de frêne, que l’on peut apercevoir en train de sécher dans l’atelier, à la fois objet d’art et arme redoutable.

Christian Aubart Manufature pyrénéene

Chacun est personnalisé, porte le nom du propriétaire et s’accompagne d’une devise inscrite – en basque —  cette fabrique qui fonctionne avec sept personnes a réalisé en novembre dernier pour le Salon International du Patrimoine Culturel de Paris, une édition limitée en argent 1er titre et aux anneaux d’or s’inspire de la joaillerie. Les contrastes mats et brillants du métal créent de véritables jeux de lumière qui magnifient les parties en plaqué or, lisses et sans gravure. Une création qui a nécessité la réalisation de nouveaux poinçons et des dizaines d’heures de travail. Ce makila est fabriqué  en série limitée.

Sur la route vers Ossès, se trouve la manufacture familiale  et le showroom des poteries Goicoechea. La spécialité maison est la fabrication de poteries horticoles de grande capacité grâce à sa technique du tour à la corde qui permet de réaliser des pièces de grande dimension. Les pièces carrés ou rectangulaires également de grande taille sont façonnées à l’estampage. Le circuit fort bien élaboré permet au visiteur de comprendre la fabrication des pots, de la préparation de la matière première à la coloration et à la finition.

Des poteries de Goicoechea  à la Manufacture pyrénéenne


Journées d'excellence Bergara

Cap sur l’Est, dans le canton de Bidache, à la frontière du Béarn. Le petit village de Came a le privilège d’abriter un des derniers fabricants de chaises en paille. L’ébéniste Jean-Jacques Lataillade a appris avec son père  les techniques intégrales de cet art. Là encore un savoir-faire qui se transmet depuis cinq générations dans le même atelier centenaire. Les Lataillade font jouxter leur atelier d’un véritable musée de la chaise où sont conservés une centaine d’outils qui ont accompagné les ébénistes.

Toujours à l’Est,  la Soule et sa capitale Mauléon-Licharre, une région qui est carrément le pléonasme du mot espadrille. On pourrait dire ressuscitée après le péril chinois. L’atelier Don Quichosse – les jeunes se permettent toutes les audaces — de Thimotée Cangrand où là également on découvrira tout le processus. « D’habitude on ouvre nos portes l’été, cette fois ces journées ne peuvent qu’être positives pour nous. Nous représentons tous des métiers centenaires et avons su nous adapter. » Timothée en profitera pour présenter ses espadrilles à talon en… peau de truite de Banca.

Les tissages Moutet d’Orthez, à Morlaas spécialistes du linge… basque né de la mante à bœufs qui couvrait le dos des boeufs au XXe siècle. Benjamin Moutet cinquième génération, a repris l’entreprise familiale qui aujourd’hui fait aussi dans les produits haut de gamme.

Enfin, pour terminer cette galerie des portraits, Christian Aubart, de la Manufacture des tissus des Pyrénées créée en 1953 à Pau. Fondatrice de la célèbre marque Marboré qui s’est exportée dans vingt pays, elle est devenue Manufacture pyrénéene et a été rachetée en 2000 par Christian Aubart. Elle confectionne à Morlaas une superbe collection de vêtements et est inscrite aujourd’hui au Registre national des Métiers d’Art rares.

Autant de merveilles du 64 à découvrir pendant ces deux jours sur ce Circuit de l’excellence.

Renseignements sur www.bayonne.cci.fr

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