Des jeux vidéo à moindre impact environnemental, possible ?


Ubisoft, Aboso studio, Shiro Games… la place bordelaise n’a plus rien à prouver en matière de jeux vidéo. A Pessac, plus que sur des jeux video, Umanimation parie sur le transmédia pour se démarquer économiquement et écologiquement de la concurrence.

UMANIMATION

La société d'animation girondine UMANIMATION lance un second jeu vidéo, après le succès de Dordogne

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/06/2024 PAR Artur Bucaille

Créée en 2017 et située à Pessac, Umanimation est une société transmédia, de production d’animation, de jeux vidéo et de contenus immersifs. “Notre objectif, c’est de créer une histoire et de la découper en plein de morceaux, et choisir le média qui correspond le mieux à chacun de ces petits morceaux”, dévoile Cédric Babouche, directeur artistique d’Umanimation.

L’entreprise s’est d’abord fait connaître en 2019, en co-produisant avec Arte la série d’animation Globozone. “Avec Cédric, on vient tous les deux du monde de l’animation, mais on avait comme ambition de créer un jeu vidéo”, explique Aymeric Castaing, fondateur d’Umanimation. En juin 2023, le rêve prend vie, avec la sortie du jeu Dordogne. Le joueur y incarne le personnage de Mimi qui, après avoir perdu une partie de sa mémoire, décide de retourner dans la maison de sa grand-mère pour retrouver ses souvenirs. Le jeu est bien accueilli par la critique, et reçoit même le Pégase 2024 de l’excellence visuelle, qui récompense le jeu vidéo possédant le meilleur rendu visuel d’un point de vue créatif et/ou technique.

UMANIMATION

Dordogne s’est vendu à « un bon paquet » d’exemplaires, selon Aymeric Castaing, qui souhaite garder le chiffre confidentiel.

Pour permettre au studio de continuer sur sa lancée, la Région a décidé de leur accorder une aide financière de 145 000 euros, pour la création de leur prochain jeu, Long Time A Girl.

Un nouveau projet qui va au-delà du jeu vidéo

Dans ce nouvel opus de type aventure, on y suit le périple de Cerise, une grand-mère bloquée dans les rouages du temps, qui va chercher par tous les moyens de rentrer à son époque pour revoir sa petite-fille. Si ce nouveau projet sortira sous forme de jeu vidéo, Umanimation, en tant que société transmédia, ambitionne d’en faire un produit encore plus grand. “Pour Dordogne, on a fait un court-métrage, une bd, un vinyle, un artbook… on ne s’arrête pas à un média. Pour Long Time A Girl, en plus du jeu, on a un long-métrage d’animation en préparation”, explique Cédric Babouche. “On veut mélanger plusieurs médias différents pour arriver à une nouvelle forme de contenu, entre l’animation et le jeu vidéo. C’est notre philosophie”, ajoute Aymeric Castaing.

Pour la société pessacaise, la création d’un jeu vidéo prend entre 3 et 5 ans, et coûte en moyenne 2 millions d’euros. Si l’aide de la Région est bienvenue, et permet d’avoir “un retour sur la viabilité du projet”, elle ne suffit pas à subvenir aux besoins financiers de l’entreprise. “Il y a une volonté d’utiliser un seul moteur de jeu pour créer l’ensemble des contenus qu’on fait. Cela signifie que l’on va utiliser les mêmes éléments produits pour le jeu pour faire le film, et inversement. Le but, c’est d’arriver à une économie de temps, d’argent et d’empreinte carbone”, explique le fondateur d’Umanimation.

La société d’animation, et son PDG, mettent, il faut dire, un point d’honneur à respecter les normes environnementales, pour répondre à un problème qui nous concerne tous. “L’empreinte carbone, c’est un enjeu pour nous. Disons qu’il y a un enchaînement mécanique dans le fait de vouloir un unique moteur de jeu pour faire de l’animation, cela permet de réduire l’empreinte carbone. Utiliser un moteur, ça nous permet de tout calculer en temps réel, comme les variations de lumière par exemple. On évite de faire appel à de la force de calcul extérieure. C’est une volonté d’Umanimation”.

Un futur plein d’ambitions

Si le jeu Long Time A Girl n’en est encore qu’à ses balbutiements, la start up garde dans sa besace d’autres idées de créations. “On se dit toujours qu’on va refaire un jeu bien avant d’en finir un. On a toujours des idées en réserve. Certaines sont sous un format Word, d’autres en productions, d’autres sont sorties. On est toujours en réflexion sur de nouveaux projets. Actuellement, on a 5 projets sous forme de propriété intellectuelle”, assure Aymeric Castaing.

Les deux associés ne se font pas de fausses idées, et savent qu’il leur faudra plus que de beaux discours pour mener à bien l’ensemble de leurs projets. “Beaucoup de paramètres dépendent du marché actuel. Le marché du jeu vidéo est devenu compliqué, car il y a beaucoup de licenciements, et les investisseurs investissent moins”, admet Cédric Babouche. Pour l’instant, aucune date de sortie n’a été annoncée pour Long Time A Girl. Mais si l’on se réfère au temps de développement que demande ce genre de jeu, on peut s’attendre à une sortie comprise entre début 2027 et fin 2028.


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