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PUBLIÉ LE 25/07/2023 PAR Corinne MerigaudOriginaire de Pompadour, ce corrézien installé en Haute-Vienne depuis les années soixante-dix apprécie les rencontres que lui procurent ces visites guidées. C’est en lisant un article dans la revue Air France, de retour d’un voyage, que ce globe trotter a proposé sa candidature. « Il serait de bon ton de dire que je suis passionné par Limoges et que j’ai envie de la faire connaître au monde entier mais ce n’est pas cela remarque-t-il, je suis d’abord passionné par les voyages et les rencontres. C’est pour moi un moyen de faire voyager les gens ici et de les rencontrer. »
Il fait partie de la dizaine de greeters (de l’anglais, to greet : accueillir, ndlr) volontaires pour faire découvrir la ville autrement. Ces bénévoles connaissent sur le bout des doigts leur sujet et adorent partager de petites histoires. Comme celle de cette grosse sphère bleue qui surplombe le clocher de la basilique Saint-Michel-des-Lions. « Comme elle était pleine, elle avait de la prise au vent et au fil des années, elle commençait à endommager la structure de l‘édifice raconte Jean-Paul. Elle a été descendue et un débat a suivi entre ceux qui étaient pour remettre une boule et les contre. La décision a été prise en octobre 1914, les gens avaient d’autres soucis ; il a été décidé de mettre une sphère ajourée pour laisser passer le vent. » C’est avec ce genre d’anecdote méconnue que Jean-Paul agrémente la visite.
« Deux coeurs de ville »
Il a choisi de faire découvrir aux touristes les deux coeurs de ville, la cité et le château. « Il n’y a pas un Limoges historique mais deux, je m’arrange pour faire les deux et je m’adapte en fonction de la motricité des gens. On descend jusqu’à la Vienne, il faut remonter ensuite, les gens sont parfois surpris. » Les Limougeauds savent que la topographie met les articulations à dure épreuve !
La visite commentée peut durer 2h30 pour un groupe de cinq à six personnes. Le départ est fixé devant l’office de tourisme. Direction la cathédrale, dont le clocher est dépourvu de flèche, pour admirer son architecture romane et gothique. A l’arrière, les jardins de l’Evêché ressemblent à une palette multicolore. La rue de la règle, typique, débouche sur le pont Saint-Etienne avec la photo carte postale (ou le selfie) pour immortaliser le pont médiéval et la cathédrale en arrière-plan. « J’évoque ici l’industrie de la porcelaine, mais pas seulement, et le caractère des Ponticauds même si le quartier s’est boboïfié » constate-t-il.
Corinne Merigaud | Aqui Le quartier de la boucherie, qui aurait pu être rasé au début des années 70,fait partie des sites très fréquentés par les touristes.
La remontée vers le centre-ville commence pour rallier la Place des Bancs puis la Place de la Motte où se dressait le château des Vicomtes de Limoges. La frise en porcelaine, en haut des halles centrales, et le trompe l’oeil en face sont appréciés. « La rue de la Boucherie, juste à côté, a toujours du succès auprès des touristes de même que la cathédrale, la Cour du Temple et les jardins de l’Evêché. Quant aux visiteurs, ce sont des gens qui voyagent, des retraités, beaucoup de familles, des gens qui s’intéressent à la ville. » Pour la gare des Bénédictins, élue la plus belle de France cette année, il invite les gens à s’y rendre car elle est éloignée de son circuit. Il mentionne également les deux musées de la ville, celui des Beaux-Arts et Adrien-Dubouché, le four des Casseaux et les incite à se rendre à Oradour-sur-Glane. A la fin de la visite, il leur envoie un focus sur ces sites.
Le retraité assure une dizaine de visites par an, suivant son emploi du temps, et apprécie de les faire en anglais, une fois sur deux, ou en espagnol. « Cela me permet de parler car j’ai eu du mal à acquérir ces langues, cela me sert lorsque que je pars en roadtrip ou croisière.» Il s’est mis à l’italien mais estime qu’il n’est pas encore prêt pour une visite guidée. « Et comme les Italiens parlent anglais, cela ne pose pas de problème. »
