Dans les coulisses des Olympiades des Métiers


RB

Dans les coulisses des Olympiades des Métiers

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 07/03/2017 PAR Romain Béteille

À quelques heures du début de la grande compétition, la quarante-quatrième édition des Olympiades des Métiers se préparait encore au sein du Hall 1 du Parc des Expositions de Bordeaux Lac, une effervescence que l’on voit seulement les veilles de grande fête. Chaque expert ou petite main posait, en ce mardi après-midi, les premières machines au sein des stands de chaque pôle qui vont, d’ici jeudi, accueillir quelques 630 champions entre 16 et 23 ans (issus de 15 délégations régionales différentes) en lice pour la grande finale nationale au sein des 51 métiers en compétition. Si les 60 000 visiteurs attendus n’avaient pas encore foulé les 47 000 mètres carrés d’espace de la compétition, les équipes organisatrices, elles, sont déjà au travail depuis de longs mois pour accueillir la crème des sélections régionales. 

L’école des champions

Il faut dire que pendant ces trois jours de compétition, l’ensemble des stands va voir défiler quantité de champions potentiels, autant dans les métiers de l’alimentation (la nouvelle épreuve de boulangerie, cuisine, pâtisserie, sommellerie) que de l’automobile (mécanique industrielle, peinture, technologie automobile, tôlerie et carosserie) ou des travaux publics et du bâtiment (les carreleurs, charpentiers ou constructeurs de routes et de canalisations auront aussi leurs épreuves dédiées). Le tout est coordonné et largement soutenu par la région Aquitaine et un nombre assez impressionnant de partenaires (institutions publiques et entreprises privées confondues, ça tient en deux pages et certains sont écrits en tout petit…) qui mettent chacun la main à la pâte (où au portefeuille) pour que toutes les conditions soient réunies et que les médaillés d’or puissent aller à Abu Dhabi du 14 au 19 octobre prochain pour disputer au milieu de 75 autres nationalités représentées, la compétition internationale. 

Les candidats (parmi lesquels se trouvent 23 compétiteurs des Abilympics qui, eux, iront soit en Chine, soit au Canada en 2020 disputer la prochaine compétition) et leurs formateurs sont loin de prendre ce défi à la légère, tant les conditions de préparation ressemblent à un véritable entraînement sportif. Le nantais Guillaume Suteau, délégué technique adjoint, en sait quelque chose, lui qui a participé à une épreuve en plâtrerie lors d’un précédent passage, et dirige aujourd’hui sa propre entreprise. « Le rôle des délégués techniques, c’est d’assurer la qualité de la compétition » commente-t-il en détaillant chaque pôle en fonction du type d’épreuves.

« Pour ça, on a mis en place tout un processus de diffusion et de collecte de l’information et d’organisation des résultats. C’est un système de transparence pour, aussi, rendre des comptes si besoin en était auprès des régions amenant leurs délégation pour prouver que l’on a tout mis en oeuvre pour que l’ensemble des candidats soient traités de la même façon. On organise par exemple un module, quelques mois avant la finale nationale, où tous les lauréats régionaux sont réunis pour qu’ils aient déjà une pré-information sur ce qui va se passer pendant la finale. Ils ont une information sur les outils qu’ils doivent amener, sur comment ils peuvent se préparer, quelques types d’épreuves ils vont avoir ». Des stages qui donnent une formation à la fois physique et psychologique (réveil musculaire, techniques de relaxation, sport collectif, course d’orientation) permettant de valoriser l’esprit d’équipe. 

Les lutins des Olympiades

Pendant la compétition, 25 postes informatiques permettront de rapporter ainsi l’ensemble des notes et de suivre toute l’avancée en temps réel, afin de restituer à chaque région ses propres résultats, en plus du grand bilan final. Chaque épreuve pourra ainsi durer entre 30 minutes et deux heures, sous formes d’ateliers dans lesquels les candidats se succèderont tout au long de la journée. Si l’atelier coiffure disposera par exemple de « fausses têtes » sous forme de mannequins bustes, les personnes qui seront massées par les candidats en soins esthétiques, elles, seront bien réelles. Le tout varie en fonction de chaque type d’épreuves (certaines en binômes, une dizaine qui resteront uniquement nationales et ne feront pas partie de la finale internationale comme la vigne où l’horticulture) et les jardiniers paysagistes n’auront aucun mal à se retrouver à quelques mètres des candidats en maintenance aéronautique. 15 jeunes étrangers (provenant notamment du Canada, du Japon où de l’Australie) seront également accueillis hors-compétition.

À cela il faudra bien sûr ajouter les quelques 20 à 30 000 scolaires présents sur le site, où les éventuels curieux qui, grâce à un stand dédié dans chaque pôle, pourront s’essayer aux différents métiers pour le prix du ticket d’entrée (autrement dit gratuitement). Vous vous êtes toujours senti l’âme d’un fleuriste et souhaiteriez en apprendre plus sur le métier et ses éventuelles orientations ? Ce sera, entre autres, possible. Évidemment, ça ne l’aurait pas été sans la présence des 400 bénévoles spécifiques à chacun des métiers représentés qui s’activeront en coulisses. « Ils vont animer des ateliers avec les visiteurs pour leur faire tester le métier, accueillir les scolaires. En fait, ces bénévoles sont des gens qui interviennent sur des évènements et que l’on recrute sur les réseaux sociaux, par exemple. C’est du réseautage. Ils sont formés en amont et sont au travail depuis vendredi dernier. On a même des anciens champions des précédentes éditions qui viennent aider », confime Alice Lacombe, coordinatrice de tout ce petit monde. 

Défendre les couleurs

Précisons enfin que la France est plutôt bien placée dans les pays participants. Lors de l’édition 2015 à Sao Paulo, l’Équipe de France des métiers, composée de jeunes de 18 à 22 ans, a ainsi remporté neuf médailles et dix-huit médaillons d’excellence dans des domaines aussi variés que le carrelage et la peinture (médaillés d’or), la menuiserie (médaille d’argent pour Rhône-Alpes) où l’imprimerie (médaille de bronze pour l’Aquitaine). Les 75 candidats régionaux (parmi lesquels une trentaine proviennent du département de la Gironde) auront donc fort à faire jusqu’à l’annonce des résultats, et même au-delà, comme le souligne Flavia Sola, responsable communication au sein de l’agence Oxygen. « Ils auront une préparation physique et mentale de deux semaines entre mai et septembre prochain ».

« 22 heures de travail en quatre jours, ça peut paraître peu mais on se mesure aux meilleurs de chaque région. Il ne faut pas juste être à 100% de ses capacités, il faut faire le mieux possible. D’ailleurs, 5 à 10% des candidats ont des profils plutôt sportifs », confirme à son tour Guillaume Suteau. À moins de 24 heures de l’ouverture de la grand-messe des métiers, tout semble en tout cas fin prêt pour faire de la future Équipe de France un concentré de talents. Alors, les jeunes pâtissiers confirmeront-ils l’excellence qu’ils ont prouvé lors des trois précédentes éditions ? Les couleurs de béton armé, nouveaux dans la liste des métiers proposés, se distingueront-ils où laisseront-ils la place aux tourneurs-fraiseurs ? C’est ce que l’on saura dans quelques jours. Tous les voyants sont au vert ? Prêt, feu, partez ! 

L’info en plus : Pour connaître les horaires d’ouverture au public et toutes les modalités et information pratiques de la 44ème édition des Olympiades des Métiers, rendez-vous sur le site internet www.olympiadesmetiers.fr. Vous pouvez aussi retrouver le témoignage de deux finalistes régionales sur aqui.fr à cette adresse

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle !
À lire ! MÉTROPOLE > Nos derniers articles