Alors que la facture pour Bordeaux pourrait passer de 8 à 30,9 millions d’euros, la Ville annonce prendre une série de mesures pour faire face à la flambée des prix de l’énergie. Objectif : passer de 7 à 41% d’autonomie énergétique.
“Pour la première fois cet hiver, il risque de ne pas disposer d’énergie suffisante pour répondre à la demande”, a affirmé Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, ce mercredi lors d’une conférence de presse. Face à une “crise énergétique sans précédent”, ce dernier a annoncé que la Ville devrait, d’ici 2026, passer de 7 à 41% de son autonomie énergétique. Et ce, en réduisant ses consommations et en produisant sa propre énergie.
Tout d’abord, en réduisant drastiquement l’éclairage public nocturne, qui représente 40% de la facture d’électricité de Bordeaux. A partir de janvier 2023, la ville éteindra 55% de son éclairage public de 1h à 5h du matin. Quatorze communes de la métropole (sur 28) pratiquent d’ores et déjà l’extinction en milieu de nuit, et cette mesure sera bientôt mise en débat avec le reste de la métropole. Objectif : 20% de réduction d’énergie, et 3 millions d’euros d’économies sur les coûts projetés pour 2023.
La température dans les bâtiments municipaux sera baissée
Si la question de l’insécurité en zones peu éclairées peut en rebuter certains, Pierre Hurmic s’est voulu rassurant à ce sujet : “Il y a des études qui prouvent que l’éclairage public n’est pas responsable de la sécurité”, a-t-il affirmé. “Parfois même, on dit que c’est l’inverse. Ce sont dans les endroits les plus éclairés qu’il y a le plus d’insécurité”.
Une affirmation un peu nuancée par son adjoint à la sécurité et à la prévention, Amine Smihi : « Il est évident que nous ne confondons pas l’urgence avec la précipitation[…] Il y a des secteurs qui ont des spécificités particulières », concède-t-il. Une réunion avec les forces de police et pompiers, notamment, va se tenir « pour regarder ensemble sur une carte, sur quels secteurs il y a un sujet sur le champ de la sécurité ». Les quartiers du centre-ville, particulièrement animés ne seront quant à eux pas concernés par ces extinctions.
Autre mesure : la température sera également baissée de 1 à 2 degrés cet hiver dans les bâtiments municipaux (écoles, crèches, gymnases, piscines…). La durée de chauffage quotidienne sera également réduite d’1h30 à 2h. Selon la Mairie, cet ajustement permettra une économie de 9,4% de la consommation bâtimentaire.
Logements rénovés et panneaux solaires multipliés
Bordeaux souhaite également miser sur la performance énergétique des logements. L’objectif est de rénover chaque année 11 500 logements de la métropole, en fournissant des subventions aux propriétaires ou aux copropriétés. Ces derniers sont donc invités à réaliser un diagnostic énergétique et à le signaler à la mairie. Sous condition de revenus, jusqu’à 13 300 euros d’aides pour la rénovation énergétique de son logement pourront être attribuées par la Métropole.
Enfin, si 19 installations photovoltaïques sont déjà en fonctionnement à Bordeaux, 10 autres seront livrées d’ici 2023. D’autres projets sont également en cours, notamment à la Base Sous-Marine, au Casino et au Palais des congrès. Ce déploiement devrait voir le jour d’ici 2026 et permettra de couvrir 27% de la consommation annuelle d’électricité de la ville.