Crise économique : l’Aquitaine espère être moins touchée que les autres


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Crise économique : l'Aquitaine espère être moins touchée que les autres

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Publication PUBLIÉ LE 04/11/2008 PAR Nicolas César

« Sur les trois derniers mois, il y a une hausse de 47% des faillites dans le secteur des transports. Les restaurateurs, les professionnels du bâtiment sont eux aussi fortement touchés », s’inquiète Serge Marcillaud, président de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) en Gironde. Mais, attention, « il ne faut pas faire porter à la crise des situations préexistantes. L’usine Ford, par exemple, doit fermer en 2010 », nuance Pierre Delfaud, professeur d’économie à l’Université Bordeaux IV. Selon cet économiste averti, « l’Aquitaine devrait être l’une des régions de France les moins touchées par la crise ». « 39,3% de notre économie est « résidentielle » (commerce de détail, santé, tourisme, construction…). Ces secteurs d’activité seront moins sensibles au ralentissement de l’économie. L’impact sera plus faible que dans certaines régions à dominante productive, comme la Lorraine ou le Nord ».

L’Aquitaine pourrait être relativement « épargnée » par la crise
Ainsi, l’Aquitaine, qui a vu sa population croître de 180 000 habitants en 10 ans, pourrait être, en partie, « épargnée » par la crise immobilière. « A Bordeaux et sur le littoral, le marché de la maison individuelle sera peu touché, car il concerne des ménages aisés », souligne Pierre Delfaud. Par contre, « la crise va se répercuter sur les grands projets immobiliers. Dans le « neuf », certains collègues n’ont pas fait un devis depuis plusieurs mois. Nous vivons sur nos réserves, alors qu’il y a encore peu, nous avions une visibilité sur huit mois », regrette André Bouzet, président de la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) Aquitaine. Une situation, dont pâtit tout particulièrement l’intérim, qui, actuellement, sert de variable d’ajustement aux entreprises du bâtiment.

La crise, l’occasion de conquérir de nouveaux marchés à l’étranger
Dans la région, seuls deux secteurs devraient être particulièrement victimes de la crise économique : la filière bois, qui emploie 18 000 personnes, et la chimie (15 000 emplois). « Ces secteurs, jusque là sur des cycles haussiers, sont fortement sensibles aux baisses d’activité, à l’image du marché du papier », analyse Pierre Delfaud. A noter également, que dans l’agroalimentaire, les fêtes de fin d’année seront un test pour les éleveurs de foie gras et de poulets labellisés, qui redoutent de faire les « frais » de la baisse du pouvoir d’achat du consommateur.

Malgré tout, l’impact de la crise en Aquitaine devrait rester limité, dans la mesure, où le « poumon de l’économie régionale», l’aéronautique et la défense, premier pourvoyeur d’emplois (55 000, dont 20 000 indirects), a de bonnes perspectives. Les carnets de commandes de Dassault, Thalès, Turbomeca sont rassurants. Par ailleurs, des dispositifs ont été mis en place, afin que les PME, qui représentent 8 entreprises sur 10 dans la région, « survivent » à la crise. Ainsi, il y a deux semaines, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux a lancé « SOS entreprises », une cellule de 17 personnes, destinée à aider les PME à bénéficier des dispositifs d’appui du gouvernement. De son côté, Alain Rousset, le président (PS) de la région Aquitaine a créé le 17 octobre un comité de pilotage financier régional, composé d’un représentant de chaque banque du comité régional des banques, du Conseil régional et d’Oséo, pour faciliter, dans l’urgence, l’aboutissement des situations les plus délicates.

En réalité, l’Aquitaine pourrait chercher à tirer profit de la crise. A cet égard, la CCI de Bordeaux entend amener les entreprises de la région à se développer en les aidant à prospecter et conquérir de nouveaux marchés à l’étranger. Dans le bâtiment, André Bouzet suggère aux artisans de profiter de « cette période creuse » pour se former à l’installation de nouveaux isolants, de panneaux photovoltaïques… « Avec le grenelle de l’environnement, de nouveaux marchés porteurs s’ouvrent à nous. Ce peut être un second souffle. Mais, cette porte ne s’ouvre qu’à ceux qui se forment ».

Nicolas César

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