Comment Rochefort mise sur le haut de gamme pour attirer un nouveau public


Anne-Lise Durif

Comment Rochefort mise sur le haut de gamme pour attirer un nouveau public

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2019 PAR Anne-Lise Durif

Un couloir d'entrée des logements du Commissariat de la MarineL’architecte rochelais Christian Menu s’est attaché a faire rentrer la lumière par de nombreuses baies vitrées et puits de lumière, dans un décor où se mêle détails patrimoniaux en pierre de taille et architecture sobre contemporaine, à dominante de blanc, de bois et de métal. Ici, dans un couloir d’entrée.


C’est Nicolas Walewski, un entrepreneur à la tête d’une société de gestion de fonds Alken Asset Management (fondée en 2005), qui a racheté cet ancien Commissariat de la Marine en mars 2013. Il a été séduit par cet édifice du XVIIe siècle construit par Le Vau, classé aujourd’hui Monuments Historiques. Cet ancien bâtiment comprenant l’ex Commissariat maritime et ses magasins aux vivres était une pièce maîtresse de l’Arsenal de Louis XIV, qui avitaillait tous les navires de la Marine affrétés à Rochefort. De ce bâtiment chargé d’histoire, Nicolas Walewski a conservé la disposition autour de sa cour intérieure, ses murs bien sûr, des pierres taillées, ainsi que les caves voûtées. Une trentaine de Compagnons de différents corps de métiers (tailleurs de pierre, couvreurs, etc) sont intervenus depuis le début du chantier en 2016.

Le parking de 75 places dans les anciennes caves

En sous-sol, Nicolas Walewski a fait construire un parking de 75 places (photo), sur 1000 m2. Dans les étages 238 appartements doivent accueillir d’ici l’an prochain aussi bien des particuliers dans des logements privatifs, que des touristes dans des appartements meublés, du T1 au T4, de 47 à 120 m2. Cent trente appartements restent encore à être aménagés, dont la moitié devrait être livrée en décembre, l’autre partie à la fin du premier semestre 2020. « Le gros œuvre est fait dans sa totalité, il ne reste plus que le second œuvre », explique Arnaud Delaune, le président de l’Aful (Association foncière urbaine libre) du commissariat de la Marine, « à la fin de l’année, nous aurons réalisé 95% du projet ». Malgré un prix élevé (comptez en moyenne 240 000€ pour un T2), les appartements sont partis comme des petits pains, essentiellement achetés par des investisseurs non occupants. Il en reste quelques-uns à la vente.

 Un chef connu pour devenir une marque

Grégory Coutanceau dans la cour de l'ancien Commissariat de MarineGrégory Coutanceau devant son futur restaurant (bâtiment vitré au fond), où il proposera sur 4 niveaux de 400 m2 chacun, une cuisine au charbon de bois, un bar à vins, des salles de réceptions et un service de traiteur.

Parmi les travaux à achever, il reste le futur restaurant de Grégory Coutanceau.  Situé le long du quai aux Vivres, cet établissement de 1600 m2 va se répartir sur 4 étages, avec des salles de réception, un bar à vins en sous-sol, un service de traiteur, un restaurant de 80 couverts et un toit-terrasse pouvant accueillir une centaine de convives.  Nicolas Walewski est allé chercher le chef rochelais il y a dix-huit mois. Pour lui, il était important « d’associer le savoir-faire patrimonial au savoir-faire gastronomique » et « une marque à une autre marque ». Grégory Coutanceau a lui été conquis aussi bien par le projet que par la démarche de l’entrepreneur. « Ouvrir un autre restaurant pour dire d’en ouvrir un autre ne m’intéresse pas. J’aimais le site, l’idée de ce qu’il voulait en faire, sa vision d’une restauration avec un retour aux fondamentaux. Il a tenu à rencontrer les gens avec lesquels je travaille », explique le chef, qui ne sera que locataire de l’établissement. Baptisé « Vivre » en référence à son site d’implantation, le restaurant proposera une cuisine sur grill au charbon de bois, selon la méthode argentine. « Avec cette cuisine ancestrale, le but était de revenir aux origines, à l’essentiel, avec des produits locaux, de saison et des vins bio », poursuit Grégory Coutanceau, qui promet des plats « innovants et légers ». S’il ne sera pas présent en permanence sur le site, le chef a déjà prévu de mettre à sa tête un de ses anciens cuisiniers. Le recrutement est en cours de négociation.  Pour tourner, le restaurant va également embaucher 20 CDI en salle et en cuisine, et 6 saisonniers en période estivale. L’ouverture est prévue en juin.


Exemple d'un meublé de tourisme de la halle aux vivresLes 119 appartements dédiés au tourisme ont été décorés selon 4 thèmes différents : le style boudoir (photo), industriel, bord de mer ou maison de famille. 

Ce restaurant sera en quelque sorte le point d’orgue de ce complexe haut de gamme, dont le but est d’attirer à la fois de nouveaux habitants, mais surtout de nouveaux touristes. Avec son label « meublé de tourisme trois étoiles » et ses prix à partir de 38 à 60€ la nuité par personne (selon la saison), le site ne prétend pas faire concurrence aux autres meublés de tourisme de Rochefort, estampillés un et deux étoiles, ni aux hôtels, puisque les réservations ne pourront se faire qu’à partir de deux nuits. L’office de tourisme de Rochefort y voit plutôt « une offre complémentaire ». Public ciblé : « la clientèle d’affaire, les étrangers et les curistes qui ne venaient pas jusqu’à présent à Rochefort faute d’une offre de séjour haut de gamme ». Les Girondins et les Poitevins font également partie de la clientèle à séduire. Charentes Tourisme travaille actuellement avec l’agglomération et la société de Nicolas Waleski a une stratégie de communication touristique – le site vise notamment une labellisation Vélodyssée, pour accueillir les cyclotouristes.

 Le futur toit terrasse donne la vue sur la Charente et le port de plaisance de RochefortLe toit terrasse offre la vue sur la Charente et le port de plaisance de Rochefort. Un potager, avec des arômates, et des ruches occuperont une partie de cet espace qui pourra accueillir jusqu’à 100 convives.

Pour parachever cette belle vitrine, la municipalité a prévu de refaire la voirie tout autour, le long du quai aux vivres.  « Nous avons également embauché un scénographe pour mettre en valeur différents objets de patrimoine qui seront répartis autour du site », explique le maire Hervé Blanché, qui espère que cette revalorisation aura un effet boule de neige sur le reste du quartier. Il imagine notamment que le clos Lapérouse, de l’autre côté du bassin, se transforme en un « bistrot culturel et une scène de musiques actuelles ».

Nicolas Walewski a reçu le label Nicolas Walewski (au centre) a reçu le label « Meublés de tourisme 3 étoiles » pour ses 119 logements de vacances, des mains du vice-président de Charentes-Tourisme Jean-Hubert Lelièvre et du maire de Rochefort Hervé Blanché, en octobre dernier 

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