Collecte des déchets 100 % décarbonée : une 1ère en France


Fini les camions qui carburaient au diesel pour assurer la collecte des déchets. Depuis un an, suite au nouveau contrat signé entre Limoges Métropole et Suez Recyclage et Valorisation, les véhicules roulent au biocarburant XTL ou à l’électricité.

Dans le cadre du contrat de performance conclu, voilà un an avec Limoges Métropole, Suez Recyclage et Valorisation a inauguré son éco base qui accueileira 16 camions électriques d'ici fin juillet.Limoges Métropole
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 27/06/2024 PAR Corinne Merigaud

Réduire les émissions de gaz à effet de serre et le tonnage de déchets collectés, ce sont les objectifs vertueux du contrat de performance signé, le 1er juin 2023, pour sept ans entre Limoges Métropole et Suez. La flotte de véhicules de collecte roule désormais au biocarburant au lieu du diesel, comme avant, ce qui a réduit considérablement les émissions de GES.

« On est à moins 93 % annonce Guillaume Guérin, président de Limoges Métropole, l’objectif est d’aller vers du zéro GES sur la collecte des ordures ménagères. Seize camions électriques seront mis en service d’ici fin juillet et d’autres véhicules sont au bio GNV. La collecte 100 % décarbonée va dans le sens de notre projet de territoire axé sur deux briques la durabilité et le développement économique. » Cela permettra d’éviter le rejet de 1 300 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère.

Le premier camion électrique circule depuis janvier pour collecter les déchets.

Le premier camion électrique de collecte est en service depuis janvier. Son autonomie est suffisante pour sa tournée. Son rechargement ne dure que 45 minutes pour un coût d’environ 50 € contre le triple avec du diesel. Une éco-base a été aménagée sur le site de Suez, en zone nord de Limoges, en vue d’accueillir de nouveaux véhicules.

De plus, ce contrat de performance est « moins cher de l’ordre de 150 000 euros annuels par rapport au marché précédent qui était 100 % au diesel remarque-t-il, c’est une bonne nouvelle pour le contribuable et le territoire. Ce ne sont pas des opérations ponctuelles pour dire qu’on est écolos ; nous sommes convaincus que ce territoire a une carte à jouer dans un avenir proche.» Une initiative qui positionne la Communauté urbaine comme pionnière dans ce domaine. « Nous sommes le premier territoire en France à être 100 % décarboné atteste Sarah Gentil, vice-présidente en charge de la gestion et de la collecte des déchets. Le centre de Limoges n’est pas accessible aux gros camions car il y a des restrictions de tonnage d’où le choix du biocarburant. »

Une réflexion devrait également être menée, à court terme, pour rétrofiter à l’hydrogène une à trois bennes à ordures. « C’est une technologie d’avenir qui coûte très chère mais je ne veux pas essuyer les plâtres martèle Guillaume Guérin, j’ai demandé à Suez d’étudier la possibilité de rétrofiter des bennes de façon à compléter et amorcer les usages. La force publique ne pourra à elle seule porter la technologie . »

Moins 8 % d’ordures ménagères en un an

La réduction des ordures ménagères est au coeur de cette bataille avec un objectif de moins 20 % d’ici 2030. En un an, la baisse atteint 8 %, l’équivalent de 16,5 kg par habitant et jusqu’à 46 kg de moins dans les 19 communes de la communauté urbaine et 2 quartiers urbains de Limoges où la collecte inversée fonctionne. Ainsi, la collecte des ordures ménagères a lieu tous les quinze jours, celle des déchets recyclables chaque semaine. « On était à 185 kg par habitant en 2022 d’ordures ménagères, la projection nous mènerait à 139 kg en 2024 annonce Sarah Gentil. On était à 62 kg en 2022 pour le tri avec 72 kg prévus cette année. Tout ça ne s’est pas fait tout seul. On a multiplié par trois le nombre de composteurs distribués gratuitement. Des kits biodéchets ont été distribués en porte à porte par l’association Aléas pour lancer cette nouvelle collecte avec 2kg par habitant qui ne vont plus dans les ordures ménagères. »

Le suivi de la collecte est permanent pour les équipes de Suez Recyclage et Valorisation afin d’atteindre l’objectif de moins 20% d’ici 2030.

Les apports volontaires ont également été encouragés en ville sur les bornes installées à cet effet de même que le compostage individuel et collectif. Dans le même temps, le tri des papiers et emballages a progressé de plus de 5 kg par habitant grâce à la mobilisation de partenaires sur le terrain, pour les sensibiliser et les accompagner.
Des gestes et de nouvelles habitudes qui, mis bout à bout, font pencher la balance du bon côté mais doivent perdurer pour atteindre l’objectif fixé. « Limoges Métropole est la 5ème collectivité à avoir mis en place ce marché remarque Sarah Gentil, Suez s’est engagé sur des valeurs à atteindre chaque année et doit trouver aussi des solutions pour améliorer nos performances. »

Cet objectif s’inscrit dans le cadre d’un projet de construction d‘une unité de valorisation énergétique qui doit remplacer, d’ici 5 ans, la centrale énergie déchets de Beaubreuil qui arrive en fin de vie. Le volume d’ordures ménagères ne devra pas dépasser les 100 000 tonnes d’où l’obligation de réduire à la source les déchets. L’enjeu est important sachant, qu’en plus, les déchets de la Creuse seront dirigés vers cette unité au lieu d’être traités en région Auvergne-Rhône-Alpes comme actuellement.

« 4 projets labellisés bas carbone »

Ces premiers résultats confortent Laurent Burtschell, directeur de territoire SUEZ Recyclage et Valorisation. « Nous avons totalement repensé le modèle de la collecte de déchets avec l’inversion des fréquences de collecte, la captation des flux de biodéchets avec près de 200 points d’apport volontaire et le compostage individuel et collectif déployé par Limoges Métropole. Il a fallu moins se déplacer et mieux se déplacer avec la collecte bas carbone.»

Pour compenser les 7 % d’émissions de GES, quatre projets agricoles locaux de transition territoriale ont été financés en partenariat avec la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne et Agoterra. Il s’agit de développer de nouvelles pratiques d’élevage, de nouvelles cultures, d’utiliser des carburants alternatifs ou encore de réduire certains engrais azotés. « La Chambre d’agriculture est pionnière assure Charles Muller, la décarbonation des pratiques c’est vraiment nouveau en agriculture. Les exploitants ont été accompagnés depuis cinq ans avec 75 exploitations traitées ce qui a permis d’éviter 50 000 tonnes de CO2. » Avec ces quatre projets labellisés bas carbone, ce seront 1 529 tonnes de GES qui ne devraient pas être rejetées dans l’atmosphère pendant cinq ans.

Lors de la première journée des Clauses Sociales en Nouvelle-Aquitaine qui a distingué les engagements et les pratiques d’acheteurs et d’entreprises, Limoges Métropole et Suez ont été récompensés, le 14 mars, pour leur approche globale en matière d’insertion et de développement économique du territoire. En un an, plus de 48 000 h ont été consacrées à l’insertion et 78 personnes ont été incluses dans un dispositif mis en place par SUEZ ou ses partenaires Acto insertion, Aléas, Still, Interim Handicap, l’ESAT La Ribière et l’ENSIL ENSCI dans le cadre d’une alternance.

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