Il faut dire que Michel Pélissié, lui aussi périgordin, qui préside la Fondation Jean Nouvel, et dont la carrière s’est par ailleurs déroulée avec succès dans le secteur des travaux publics, n’en est pas à ses débuts dans le domaine de la propriété et de la production viticole. Il passe pour un connaisseur et un amateur de bon vin, et ce savoir, il le met déjà en application à Château Maison Noble, à Saint-Martin-du-Puy, dans l’appellation Bordeaux supérieur. Mais l’homme aime aussi les chevaux et pas seulement les lignes futuristes des oeuvres de Jean Nouvel. Les vieilles pierres et la restauration des ouvrages chargés d’histoire figurent au premier rang de ses passions.
Renaissances en vue
C’est sans doute ce qui explique en partie sa décision de faire l’acquisition de Château Landiras, une propriété située dans le secteur de l’AOC graves, mais qui possède aussi les vestiges du vieux château de Landiras, une demeure médiévale, dont il forme le projet de la restaurer. Le château fut construit en 1306 sur l’emplacement d’une acienne forteresse, et il fut la demeure de Sainte-Jeanne de Lestonnac qui fonda en 1607 l’ordre de Notre Dame. Le château de Landiras appartint à la famille de Montferrand du 15e siècle jusqu’à la révolution pendant laquelle il fut vendu au profit de la Nation. La carte de Belleyme montre qu’un vignoble important existait déjà autour de ses murs.Michel Pélissié forme donc à la fois le projet de faire renaître le vieux château -qui pourrait accueillir séminaires et actions de la Fondation Jean Nouvel- et de redorer le blason de ses vins en portant leur qualité « au niveau des Pessac-Léognan ». Château Landiras est aujourd’hui une propriété de 75 ha, dont 26 sont en vigne AOC (sémillon et sauvignon en blancs, cabernet-sauvignon et merlot en rouges). La propriété appartenait précédemment à une société suisse qui était aux prises avec un lourd passif, et avait été placée en redressement judiciaire. La SAFER Aquitaine-Atlantique a représenté Michel Pélissié dans l’acquisition à un prix symbolique des parts de cette société, mais le passif revient à l’acquéreur. Elle se confirme ainsi comme le premier opérateur foncier en Gironde avec plus de 1800 hectares transmis en 2007.
Gilbert Garrouty