CCI de Bayonne: un match Garreta-Neys sur fond d’EPCI


F.D.

CCI de Bayonne: un match Garreta-Neys sur fond d'EPCI

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 04/10/2016 PAR Felix Dufour

 « Aujourd’hui les gens ne savent pas qui peut voter et à quoi cela sert. J’aurais un tel résultat, je ne serais pas fier », attaque Philippe Neys, le chef de file de la liste « En avant l’entreprise Pays basque. Président du Medef et élu à la Ville de Bayonne il a en effet choisi de monter sa liste contre le président candidat sortant André Garreta. Le visage taillé dans la pierre de la Rhûne le nouveau patron du Medef et chef d’une entreprise de travaux publiques (ETPM) dénonce sans ambages le fonctionnement opaque de l’actuelle instance, » refermée sur elle-même, à l’accès compliqué, réservée à un cercle d’initiés ». « Peut-être que des choses se font mais elles sont secrètes, inexploitées », enchaîne-t-il. Comme s’il avait oublié qu’il figurait sur la liste du sortant André Garreta aux dernières élections consulaires.

Contre le mélange des genres « entreprise et politique »

Pourtant avant l’été une liste commune semblait poindre. Seulement André Garreta, qui n’affectionne pas le mélange des genres, ne veut pas de politiques sur sa liste et l’a fait savoir à l’adjoint au maire de Bayonne Phiippe Neys. L’agent immobilier en fait un principe irrévocable. Philippe Neys, comme Sylvie Meyzenc à Bayonne et Xavier de Paredes à Anglet avaient d’ailleurs accepté de se retirer une fois élus aux municipales 2014. Apparemment ce qui valait hier ne l’est plus aujourd’hui.  « La CCI actuelle fait des élus locaux ses ennemis. Alors que tous se réclament de la même idée : l’attractivité économique. Nous ferons des collectivités locales nos partenaires », rétorquait lors de sa première conférence de presse  ce patron de l’entreprise de travaux publique ETPM  qui a creusé son sillon au Pays basque en devenant le mécène de nombreux clubs du Pays basque. De la pelote basque, le sport national au rugby. Se fourvoyant même quelque temps dans les affaires de l’Aviron bayonnais.

André Garreta, qui mène donc la liste « Agir pour l’entreprise » en laissant son adversaire tirer le premier avait ensuite toute lattitude pour rétorquer et présenter simplement un bilan en maniant les chiffres comme autant de munitions: 17175 entreprises sont inscrites à la CCI; 1737 créations entreprises CCI ont été enregistrées en 2015, soit une augmentation de 5,6% par rapport à 2014; la CCI a effectué 19323 interventions auprès des entreprises et 11 511 ont sollicité ses services. « À part cela, la CCI est opaque selon Philippe Neys ! »


Liste NEYS

EPCI Pays Basque compris ? L’homme, (notre photo, accompagné d’une partie de son équipe) farouche opposant du projet -c’est d’ailleurs la principale ligne de fracture avec André Garreta- est en effet le trésorier de l’association porteuse du recours contre la future instance. « L’EPCI n’est pas encore là, déclare-t-il. Et si cela venait à être le cas, nous travaillerons ensemble bien sûr ».

André Garreta, lui, est considéré comme avocat de l’EPCI; il tient à préçiser: « Le préfet Durand -NDLR parti sous d’autre cieux depuis- m’a fait savoir que l’Etat voulait que les Chambre consulaire se prononce sur les projets des nouvelles intercommunalités. Comme président de la CCi de Bayonne, j’ai donc appliqué les ordres et ai consulté nos partenaires chefs d’enterprises. A deux occasions en matière consultative, puis en séance plénière. Celles-ci se sont prononcées par vote pour cet EPCI unique (NDLR: comme les Chambres de métiers et d’agriculture) et en tant que président, je ne me suis fait que leur porte-parole. Même si, à terme, à titre personnel je pense que le Pays basque peut y trouver son compte. »

Le spectre de l’Intercommunalité Pays basque dans la bataille

 

 Hormis cette opposition centrale avec le président sortant, Philippe Neys s’est entouré de deux porte-parole. Marie Pierre Breyne (directrice d’Intermarché Bidart) qui défend l’idée d’un cluster commerce pour le Pays Basque, un centre de ressources pour les indépendants comme pour les associations de commerçants. Et Iban Garigo, 30 ans, le benjamin de la liste. « Aujourd’hui, 70% des créations d’entreprise se font sur le territoire de l’Acba, nous devons améliorer l’attractivité de l’intérieur du Pays Basque », a avancé ce dernier. Pour Philippe Neys, cinq thèmes majeurs guident donc sa campagne: une équipe d’ouverture et de jeunesse pour un changement, une Maison de l’Entreprise ouverte et disponible, accueillante à notre service et sachant se déplacer, sous forme de permanences, sur tout le territoire; un observatoire de la fiscalité des entreprises afin de ne pas laisser les décideurs ne payant pas agir contre les intérêts des entreprises; un partenariat permanent avec la Chambre de métiers, la Chambre d’agriculture et les services économiques des collectivités locales.

Enfin figure le soutien de la formation des Jeunes pour le territoire avec Kedge Bachelor et l’Ecole des managers. Et pour la petite histoire, Philippe Neys souhaite rendre le siège de la CCI des Allées Marine plus accueillant comme il souhaiterait réhabiliter la Foire-exposition de Bayonne dans un lieu tout indiqué: la halle Iraty de Biarritz. Assurément au cœur du fameux BAB (Biarritz-Anglet-Bayonne) qui demeurera immortel quoiqu’il arrive. Comme il souhaite que l’ESTIA, trouve de nouveaux partenaires pour son fonctionnement. Estia qui, cette année, a remporté 500 000 euros à la CCI…

Et pendant ce temps la drague réengraisse le littoral d’Anglet

Dans son bilan, le président Garreta n’aura pu relever le gant d’un rétablissement des chiffres de trafic du port de Bayonne – propriété de la Région et géré par la CCI-. Ce ne sera pas faute d’être allé à la recherche d’armateurs de porte-conteneurs pour les faire transiter par le port de l’Adour. Mais conjoncture aidant, si l’on peut dire, le bois de tempête étant quasiment évacué, le trafic a du mal à redresser la gîte.

Or l’équipe actuelle aux commandes de la CCI, a trouvé une parade en jouant le long terme de l’embouchure de Bayonne: l’acquisition d’une drague afin de désengorger l’estuaire du fleuve, jouer à terme sur son élargissement afin de rendre le port plus accessible à des bateaux de fort tonnage, voire plus tard à des bateaux de croisière. Une opération « tout bénéf » pour le littoral d’Anglet qui récupère ainsi le sable stocké pour maintenir son trait de côte. En effet, jusqu’à présent, la CCI avait recours à une entreprise qui facturait quelque 3,2 millions d’euros deux services de dragage dans l’année. Désormais, cette acquisition d’Hondarroa – dont la marraine est la Luzienne Anne-Sophie Lapix-  pour 13 960 euros avec 2;5 millions du Feder. Outre qu’il constitue un investissement à moyen terme, apporte une nouvelle autonomie au Port de Bayonne.

Sur ce sujet précis, Philippe Neys milite pour un plan de relance impératif pour le port. En fédérant des industriels du bassin économique et proposer des offres de service à façon. Mais également une prospection dédiée permettant d’accueillir de nouvelles activités industrielles et organiser des partenariats avec les ports industriels et de commerce voisins.

Voilà les dés sont jetés. Les élections sur internet qui laissent penser que la participation au Pays basque sera supérieure à bien d’autres dans la Nouvelle Aquitaine se terminaient ce 2 novembre. Les votes par courriers seront comptabilisé le 7 novembre en préfecture. Quant aux résultats ils devraient être proclamés d’ici le 10 novembre….

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