Brazza sort de l’ombre


Y.Tohmé Architects & associates

Brazza sort de l'ombre

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 09/01/2017 PAR Romain Béteille

C’est un des prochains grands chantiers de la ville de Bordeaux, juste en face du quartier des Chartrons et des Bassins à Flot rénovés, au débouché du pont Chaban, et il entre enfin en phase active. Ce lundi 9 janvier à midi, le grand barnum de l’immobilier local était réuni pour disserter sur la phase opérationelle de Bordeaux Brazza, tandis que les premiers permis de construire viennent d’être déposés et que les premières grues y sont attendues, au plus tôt, dès la fin de l’année. C’est que le projet est de taille au vu des chiffres largement mis en avant : 53 hectares de friches industrielles, confiés par la ville et la métropole à l’architecte Youssef Tohmé et le paysagiste Michel Desvigne, destinés à accueillir pas moins de 8000 nouveaux habitants via une livraison progressive (cinq à dix ans). « C’est un quartier innovant qui sera situé au coeur de l’arc de développement de Bordeaux. Il est lancé alors que Ginko est déjà achevé aux deux tiers et que les Bassins à Flot progressent à grande vitesse », a déclaré Alain Juppé lors de cette réunion avec la presse et les professionnels de l’immobilier ayant participé au projet.

Un quartier disruptif

« Brazza bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle et d’une histoire riche dont il fallait garder la trace. Il est destiné à devenir un nouvel éco-quartier, dans lequel on puisse à la fois vivre et travailler et dans lequel nous ferons tout, sans supprimer totalement les places de stationnement, pour que les habitants se déplacent autrement qu’avec leurs voitures », a-t-il ajouté en dessinant les grandes orientations d’un projet dont les détails tardaient encore à être dévoilés. Mais alors, quelle forme prendront les premiers projets de ce nouvel éco-quartier ? Au sein des 20 000 mètres carrés du bâtiment industriel, conservés à 70%, le groupe immobilier Cardinal y installera un Mob hôtel (par les promoteurs du Mama Shelter destiné à accueillir start-ups, potagers, barber-shop au milieu de chambres ou de suites plus traditionnelles), une brasserie de 2000 mètres carrés (avec concerts, expos…) nommée La Bellevilloise et un marché chineur permanent, « Culture Puces », en plus d’une centaine de logements, le tout pour 2020.  

A cela il faudra ajouter quelques « world premiere », au premier rang duquel on retrouvera le concept Jo&Joe, emmené par le groupe Accor, qui est donc, avec Paris et Edimbourg, l’un des premiers de ce type au monde. L’idée se veut « disruptive », des mots de la directrice générale du groupe, Sophie Stabile. En fait, c’est un mélange entre hôtel, restaurant et auberge de jeunesse censé attirer davantage une clientèle plus jeune (et concurrencer directement Airbnb) dans ses 686 lits à 30 euros la nuit ou dans ses dortoirs aménagés. Des partenariats, notamment avec des associations ou des artistes, sont entre autres prévus pour tenter de dynamiser l’endroit, situé sur l’ilôt nord-ouest (« Studio Brazza »). 

Des idées innovantes

L’une des grandes nouveautés du parc de logements investis dans Brazza, c’est le concept de volumes « capables », autrement dit des logements vendus neufs et déjà isolés (heureusement) mais sans aucun aménagement intérieur. Le but n’est pas caché pour les promoteurs : afficher, à la vente, un chiffre sensiblement inférieur (entre 2100 et 2400 euros le mètre carré), tout en surfant sur la mode de l’appartement « personnalisé ». Ainsi, sur les 4950 logements inscrits au programme, 499 d’entre eux seront adaptés en « volume capable ». Il faudra rajouter à cela les 2000 logements collectifs sur pilotis hauts (entre cinq et six mètres) et les équipements publics déjà annoncés : groupe scolaire, crèche, gymnase et maison polyvalente, la plupart à proximité des places publiques. La desserte se fera via deux lignes de transport en commun en site propre, l’un reliant la gare de Cenon-Pont Rouge au pont Chaban et la seconde la zone de Bassens aux deux ponts, Saint-Jean et Jean-Jacques Bosc. Les rues, elles, seront nombreuses à être à la fois à sens unique et limitées à 20km/h et à comporter de nombreuses pistes cyclables. La voiture, comme l’a souligné Alain Juppé, ne sera pas interdite mais ne sera pas privilégiée. 

Enfin, notons l’initiative de l’UCPA (Union Nationale des Centres Sportifs de Plein Air) qui a visiblement vu les choses en (très) grand avec l’édification d’une « cathédrale du sport » de 14 000 mètres carrés (!) sur quatre étages transparents et qui proposera de très nombreux sports, dont certains originaux comme le paddle-tennis, mais aussi le squash, fitness, escalade in-door et out-door et même un golf sur le toit, le tout prévu pour sortir de terre en 2020.
Un dernier focus a également été fait sur la place portée à l’artisanat, plusieurs îlots comportant en effet des locaux dédiés. Une dizaine de « logements-ateliers » sera notamment proposé à des professionnels en accession à la propriété par Domofrance (à 1000 euros le mètre carré), sans compter le groupe Saint-Gobain et ses 5000 mètres carrés investis sur un dépôt de matériaux et une nouvelle école de formation continue des artisans (la quatrième de ce genre en France). Au total, ce sont pas moins de 50 000 mètres carrés réservés à l’artisanat qui ont été comptabilisés, dont 10 000 en volume capable. Avec tout ça, on en oublierait presque que le premier coup de truelle, lui, n’est pas prévu avant au moins début 2018. En espérant, bien sûr, que si balcons il devait y avoir, ils soient renforcés. 

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