Bordeaux Technowest en expansion


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Bordeaux Technowest en expansion

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/12/2017 PAR Romain Béteille

En coeur de ville

Une cinquantaine de start-ups accompagnées en 2017, réparties au sein de ses différents sites, une levée de fonds groupée de plus de dix millions d’euros et 182 emplois effectifs, c’est le bilan plutôt très positif présenté la semaine dernière par François Baffou, le directeur général de Bordeaux Technowest, à l’occasion de la présentation d’une toute nouvelle « fabrique » à jeunes entreprises, située en plein centre-ville de Bordeaux, cours Georges Clémenceau. En plus des partenariats effectifs avec Microsoft, ou l’Agence spatiale européenne et de son fonctionnement reposant sur des financements publics comme privés, c’est en partenariat avec le groupe Suez qu’a été créé ce nouveau pôle d’incubation, essentiellement destiné aux très jeunes pousses. Elle s’appelle « La Source », un nom faisant directement écho au lieu dans lequel elle est situé, la « Maison de l’eau », qui accueille de nombreux groupes scolaires toute l’année depuis 1998 pour les sensibiliser à la préservation des ressources.

Concrètement, on parle de 200 mètres carrés répartis sur deux étages qui seront réservées aux jeunes entreprises, soit 25 postes de travail pour y accueillir entre dix et quinze start-ups au terme de l’année 2018, accueillies par des accompagnants et une conciergerie sur place. Trois ou quatre de ces jeunes pousses sont d’ailleurs toujours en négociation pour être les premières à intégrer les murs, essentiellement dans les secteurs de l’environnement, des drones ou encore de la réalité augmentée. Pour Grégoire Maës, directeur régional de Suez Eau France (et, parallèlement, président du fond d’amorçage de Bordeaux Technowest, baptisé Techno’Start), « les projets accueillis doivent rester dans nos thématiques autour des déchets, de l’eau, ect. mais peuvent aussi s’ouvrir à d’autres domaines, tout en ayant des liens avec l’environnement ». Smart-City, numérique, bâtiment connecté mais aussi aéronautique font parties des « débordements » aux portes restant ouvertes. Les candidatures étant déposables sans limite de durée, inutile de se fermer la porte à de potentielles nouvelles pépites ne correspondant pas à un cahier des charges trop précis, d’autant que la récente concurrence est plutôt rude sur ce secteur géographique baptisé le « triangle d’or » bordelais. Pour le reste, l’investissement du lieu devrait aussi être l’occasion, de l’aveu même de « Mr Technowest », d’organiser « des évènements, toujours dans le sens des jeunes start-ups mais un peu différents ». 

Au coeur de la toile

Ce nouveau projet est surtout très révélateur de la volonté de Bordeaux Technowest de ne pas passer à côté d’entreprises pour qui les communes métropolitaines périphériques imposent trop de contraintes. Un recentrage qui n’étonnera personne quand on sait que Mérignac, Le Haillan, Blanquefort, Bègles et, plus récemment, Saint-Médard-en-Jalles sont les terrains historiques de développement de la technopole. « Il faut aller pêcher là où il y a du poisson », formule succintement François Baffou, qui file décidément facilement la métaphore dès qu’il s’agit de sourcer les nouvelles ambitions de Technowest en coeur de ville. « On constate que depuis deux ans, outre le fait que l’attractivité de Bordeaux rayonne, il y a une évolution sur le profil des créateurs. Alors qu’ils avaient, il y a dix ans, dix, quinze, vingt ans d’expérience, ils sont aujourd’hui de plus en plus jeunes. Dans une économie très numérique, ces nouveaux profils ne souhaitent pas forcément s’éloigner du centre-ville pour pouvoir bénéficier de son réseau ». Derrière cette nouvelle opportunité bordelaise, réellement concrétisée durant l’été, se cache donc aussi une stratégie économique forte : « ça nous est déjà arrivé de louper des projets parce que les créateurs étaient freinés par des problèmes de transports ».

De là se pose un double intéret : pouvoir profiter de cette fourmilière de nouvelles jeunes pousses et leur faire bénéficier du « modèle » de structure de Technowest (réseau et fonds d’amorçage étant deux de ses principaux arguments), déjà largement éprouvé sur ses implantations précédentes. Technowest ne s’interdit pas, en revanche, de rebasculer, au moment de l’atteinte d’une potentielle taille critique, les entreprises accueillies à la Source vers ses autres sites, plus à même par leur taille de les accompagner dans un développement plus avancé. Pour Suez, enfin, c’est surtout une manière de regarder par la lorgnette qu’elle a déjà commencé à investir via son « Collaborative Tour » national en 2016, qui a retenu cinq projets d’entreprises (sur 150 dossiers déposés) actuellement « en cours de renforcement », comme le souffle Grégoire Maës. En termes d’objectif de « rendement », pas question de se presser et de faire dans le volume pour le directeur de Technowest : si 120 projets frappent à la porte de ses différents sites chaque année, entre 20 et 25 sont réellement sélectionnées; et pas question que ce rythme change trop. « Dans l’idéal, on aimerait bien qu’il y ait un turn-over et que cinq entreprises sortent par an pendant que cinq nouvelles rentrent », précise-t-il. Les heureux élus devraient être sélectionnés par le comité habituel et des experts en fonction des domaines plébiscités par les start-ups retenues, une décision attendue pour les alentours de janvier 2018. 

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