Bordeaux : Le Village s’agrandit


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Bordeaux : Le Village s'agrandit

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 28/06/2017 PAR Romain Béteille

Tandis qu’un nouveau site doit ouvrir en septembre à Aix-En-Provence, le « Village by CA », écosystème formé en 2014 par le Crédit Agricole censé soutenir des start-ups et des projets innovants dans différents domaines (en fonction, évidemment, des points forts des communes dans lesquelles ils sont installés), renforce sa politique bordelaise. En effet, deux comités de sélection viennent de se réunir pour désigner la nouvelle promotion composée de dix jeunes entreprises avec lesquelles le Village va s’associer dès la fin du mois de juin. Elle rejoignent les onze entreprises qui formaient déjà la première promo et dont nous vous avons longuement parlé ces derniers mois, au travers d’articles ou de portraits.  

Agriculture et réalité augmentée

Les nouveaux locataires du cours du 14 juillet sont donc assez variés. On trouve Ubleam, spécialiste de la réalité augmentée sur mobile et créatrice d’un logo « intelligent » pour connecter le consommateur avec les marques (ces derniers sont censés améliorer le marketing ciblé et être la relève du QR Code). L’entreprise, originaire de Toulouse, peut déjà s’ennorgueillir de grands partenaires mondiaux (Total, Air France, Enedis, Michelin, Leclerc) et de quelques créations notables : la carte de viste augmentée, l’usine 4.0 ou le « biscuit connecté ». En mars dernier, elle a effectué une deuxième levée de fonds de 1,5 millions d’euros. En termes d’entreprise connectée, Astéries (qui est aussi le nom savant de l’étoile de mer) est bien plus ciblée encore : elle se définit comme le « coach connecté des exploitants de piscine ». En gros, elle automatise les processus de vérification de l’eau des bassins. Il s’agit en fait d’une transformation, celle de la société d’entretien de piscines de particuliers Nette Piscines, basée à Bruges. Elle s’adresse désormais aussi aux professionnels, gérants d’hôtels, spas, salles de sports, ect. Son PDG, Baptiste Berneron, a précisé un volume d’activité de 150 000 euros sur 2016-2017 et un objectif de 300 000 pour le prochain exercice.

« VotreMachine.com » mèle habilement technologie et terroir, c’est le petit ovni de la promo. Il s’agit en fait de la première plateforme numérique de location de matériel agricole entre professionnels de l’agriculture, créée en 2015 par des gérants eux mêmes agriculteurs. Avec pour but évident de réduire les coups de la mécanisation (« jusqu’à 16 000 euros par an » nous disent les chiffres officiels de l’entreprise), la plateforme propose également la location de matériel à des collectivités ou même des particuliers. En mai dernier, l’entreprise créée par Jean-Michel Lamothe comptait pas moins de 8000 références et 3500 agriculteurs inscrits et compte, après s’être lancé dans le sud-ouest, conquérir d’autres territoires. On trouve aussi, dans cette deuxième promotion, des sociétés censées aider à se comprendre. Ainsi, Linguali est un système permettant « l’interprétariat simultané même quand les équipements de conférence ne sont pas disponibles », déployée sous la forme d’une application (sur systèmes IOS et Android) pour le participant. Elle a été imaginée par James Anderson, interprète depuis plus de vingt ans, confronté à la précarisation de son travail depuis quelques années déjà. Linguali vise actuellement à lever 500 000 euros d’ici la fin de l’été.

Énergie verte et acteur social connecté

Les six dernières ne sont pas moins méritantes que les autres, mais on y reviendra dans les prochaines semaines de toute façon. Il y a newheat, le David de l’énergie renouvelable contre le Goliath du nucléaire, producteur de chaleur solaire auprès des « grands consommateurs d’énergie thermique » via ses propres centrales de production (vecteur eau chaude, vapeur, huile thermique). Cette dernière vient de réaliser une levée de fonds de 1,8 millions d’euros. « Rendement Locatif » (oui oui, c’est le nom d’une société) est un service d’évaluation de rentabilité d’un « investissement locatif immobilier » fournissant également un logiciel de gestion locative et patrimoniale pour ses utilisateurs. BLACKSALES n’est pas le nom d’une série racontant la vie du capitaine Flint mais un « assistant de prospection virtuel pour équipes de ventes BtoB » censé « démarrer des discussions avec de futurs clients » à votre place, vous les commerciaux. Elle était auparavant hébergée à Darwin. « Je Pilote » est une autre solution de gestion commerciale, cette fois de comptabilité et de suivie de trésorerie. Particularité : elle est entièrement gratuite et financée par… les experts comptables à destination des artisans, TPE ou même des autres start-ups. Ce logiciel de gestion en ligne est cofinancé par l’Union Européenne et la Région Aquitaine.

Hopen Project est un peu plus obscur à la première lecture (« utilisation de la technologie pour créer des changements sociaux ») mais en fait pas tant que ça. Avec le « Cordon Numérique », la société a permis aux parents de garder contact avec leur enfant hospitalisé. Avec Hopen Family, elle veut permettre aux personnes âgées de recevoir des contenus de leur famille sur leur télévision (via une clé HDMI d’une valeur de 60 euros et par abonnement mensuel de 9,95 euros, ce qu’Hopen Family vend en somme). Désormais actrice de la silver-économie, la société bordelaise prévoit de lancer officiellement le produit en question en juin 2018. Enfin, DV Santé est une société originaire de Dax et créatrice d’une plateforme, Monali, censée « faciliter la prise en charge des patients à domicile et la communication entre les professionnels de santé entre la ville et l’hôpital ». Ses principaux clients sont professionnels : établissements de santé, pharmaciens ou autres. On a fait le tour ? Visiblement, oui. Rappelons que le système du Village est soutenu par des grosses sociétés, censées en être les « ambassadeurs » (Bouygues bâtiment Sud-Ouest, Fidal, Groupe Pichet, Gt Location, Sanofi, Microsoft, Keolis Bordeaux métropole, Mazars, Philips lighting, EDF, Samsic, Sopra steria, H&A location); et que l’exemple bordelais est loin d’être le seul. Au niveau national, on parle aujourd’hui de plus de 300 start-ups hébergées et 13 nouveaux Villages d’ici la fin de l’année 2017. 

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