Bicarrosse se dote du premier poste de secours réversible


Aqui.fr

Bicarrosse se dote du premier poste de secours réversible

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/07/2016 PAR Solène MÉRIC

Véritable guide de l’aménagement littoral face aux évolutions et mutations multiples (climatique, démographique, sociétale, dunaires, etc…), le Référentiel d’Innovation pour l’Aménagement Durable de ses stations a été co-construit avec trois collectivités (Bidart, Audenge et la Communauté de Communes de Mimizan), qui dans le même temps ont pu chacune bénéficier de projets d’aménagements opérationnels. Mais parce que les enjeux littoraux, recouvrent une certaine urgence à agir (les tempêtes récentes l’ont démontré), le GIP, au-delà du partage des bonnes idées, nécessaire point de départ à l’action, pousse à l’opérationnel et au concret sur l’ensemble des territoires.

Modularité, adaptabilité, réversibilitéCe jeudi sur la plage Sud de Biscarrosse, à l’heure ou les premiers vacanciers s’appliquaient à profiter du soleil, le poste de secours était au cœur de l’attention des participants à la réunion. Et pour cause, son inauguration en début d’après-midi en a été le point d’orgue. La démonstration que les concepts de modularité, adaptabilité ou encore réversibilité des équipements littoraux, ne sont pas que des mots. Alliant les principes d’un aménagement durable des plages, les exigences de fonctionnalité d’un tel équipement pour les secouristes et l’indispensable soutenabilité économique du projet, le tout nouveau poste de secours de Biscarrosse, en pin des landes, semble démontrer, (mais le vrai bilan aura lieu l’an prochain…) que le pari d’un littoral durable est tenable, ou à tout le moins, en marche. Adieux modules préfabriqués, ni durables, ni fonctionnels, ni même esthétiques, bonjour le poste MNS réversible et mobile en bois, pour une utilisation tant en bord d’océan en été qu’en saison hivernale pour d’autres fonctionnalités.

Mais avant d’être installé sur cette plage, plusieurs étapes auront marqué le déroulé du projet, rappelle Renaud Lagrave, Président du GIP littoral. La création d’un cahier des charges d’abord, réalisé en partenariat avec l’Office National des Forêts, le pôle de compétitivité Xylofutur, et en appui avec les MNS, pour la fonctionnalité de l’ensemble.

Un vrai défi d’innovation et de technicitéUn cahier des charges pour un premier poste pour lequel la ville de Biscarrosse, première volontaire à expérimenter l’équipement, a lancé un appel d’offre, remporté par la Scierie Labadie, près de Roquefort… à deux reprises. « Il s’est avéré que notre premier projet était trop cher, nous avons donc travaillé à optimiser les coûts, et avons ainsi réussi à remporter le second appel d’offre », explique Philippe Labadie, le directeur de la scierie.

Deuxième étape : la construction du bâtiment en atelier. Celui-ci est composé de deux modules équipés combinés (dans lequel se trouve un poste d’observation, une infirmerie et un vestiaire) et d’un troisième non équipé qui sert de lieu de rangement du matériel des secouristes. Du côté de la scierie, « c’est la première fois que nous construisions un bâtiment en 3D en interne, dans nos ateliers », indique le directeur. Et pour cause, le poste de Biscarrosse, est bel et bien un prototype. Un vrai défi d’innovation et de technicité à l’image des parois du poste de secours, réalisé en « CLT », qui, à la différence du lamellé collé consiste en un croisement de plis de bois verticaux et horizontaux. Une technique jusque-là très peu utilisée en pin maritime.

Troisième étape, faire voyager les modules (7 tonnes par demi-module), sur un semi-remorque de Roquefort à Biscarrosse, sans avoir besoin de mettre en place un convoi exceptionnel, preuve du caractère déplaçable de l’équipement. Une avant-dernière étape avant l’installation, à son emplacement en haut de la plage.

Philippe Labadie, le Directeur de la scierie qui a construite le poste de secours en pin maritime de Biscarrosse


Vers une industrialisation du processA 108 000€ HT les trois modules, l’enjeu désormais, est double : convaincre d’autres collectivités à se lancer dans l’équipement de leur plage en poste de secours durables et parvenir à industrialiser le process de fabrication, afin justement d’en réduire les coûts. Dans ce but, « le GIP a lancé l’idée d’un groupement de commandes afin de permettre des achats groupés de modules en bois, et ainsi lancé une véritable industrialisation du produit », explique Renaud Lagrave. Une idée qui a plu puisqu’elles sont quatre collectivités à avoir répondu à l’invitation : les Lacs médocains, Seignosse, Bidart et Hendaye. Elles devraient ainsi pouvoir équiper à moyen terme (étés 2017 et 2018), une trentaine de sites au total. Cette commande représente environ 700 000€, indique Renaud Lagrave qui précise aussi qu’environ 70 à 80% de l’investissement des collectivités pourra être soumis à subvention de la part de la Région, du Département, de l’Etat et de l’Europe.

Et ce n’est qu’un début, veut croire le président du GIP, qui insiste sur son souhait de poursuivre cette démarche non seulement à travers la Nouvelle-Aquitaine mais au-delà. « Des contacts ont d’ores et déjà été pris avec des collectivités d’Occitanie (ex Midi-Pyrénées Languedoc-Rousillon) », assure-t-il.
Code des marchés publics oblige, cette nouvelle commande va de nouveau être soumise à appel d’offre. Persévérante, la scierie Labadie, compte bien de nouveau pouvoir y prétendre, d’autant qu’ayant conçu et réalisé le prototype, elle a sans doute quelques avantages technologiques à faire valoir en la matière.

Au total, une belle réalisation qui démontre également « qu’au delà des innovations en matière de fibre et de chimie verte, le pin maritime a bien aussi des atouts à faire valoir en matière de construction », souligne fièrement François Bonnet, le Directeur de l’ONF Aquitaine.

L'esxtrieur du poste de secours - Biscarrosse plage Sud
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Landes
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles