Biarritz-Roissy, cette accessibilité qu’attendait tant le Pays basque


F. D.

Biarritz-Roissy, cette accessibilité qu'attendait tant le Pays basque

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Temps de lecture 8 min

Publication PUBLIÉ LE 17/10/2015 PAR Felix Dufour

@qui! – Une liaison avec Roissy qui était tant attendue et dans la foulée British Airways qui lance une ligne Heathrow-Biarritz-Heathrow, que peut demander de plus le directeur de l’aéroport Didier Riché?
Didier Riché – Roissy-Biarritz, on peut dire le retour, puisque la liaison avait été interrompue en 2008 quand Air France avait appris qu’Easyjet inscrivait Biarritz dans ses destinations. Cet abandon était un vrai, vrai problème. Alors on a tous bataillé , le président du Syndicat mixte Michel Veunac, la CCI qui a fait des études de marché, les offices de tourisme, tous les acteurs se sont investis.

Daniel Riché  directeur de l'aéroport et Michel Veunac

Il y a eu un vrai soutien et particulièrement de la part de la directrice régionale d’Air France, Bénédicte Pellerin qui a plaidé notre dossier auprès de la compagnie. Il y  quelque temps, nous pensions avoir presque abouti, que nous étions dans la dernière ligne droite, les problèmes sont survenus à Air France, et nous avons commencé à perdre confiance avant que la direction n’entérine cette nouvelle ligne. Au-delà de la liaison, les horaires de ces deux rotations quotidiennes sont vraiment excellents, car ils permettent de capter la clientèle internationale. Ainsi un passager qui arrive tôt le matin à Roissy sera à Biarritz milieu de matinée. Et c’est valable dans l’autre sens, car Air France aura un atout supplémentaire pour remplir ses avions vers l’étranger….Il y a 231 destinations au départ du hub de Roissy.

@! – Cela ne va-t-il pas refroidir les ardeurs d’Easyjet?
D. R – Il se peut qu’Easyjet revoie sa stratégie, son programme, mais il m’étonnerait qu’il abandonne la destination Biarritz qui, cet été, a montré son attractivité. Ainsi Swiss qui venait pour la première fois ici a été très satisfait de cette première saison et envisage de venir plus tôt l’année prochaine. Leurs rotations nous ont apporté une clientèle sans pour autant cannibaliser le marché existant. Tout cela va créer du trafic. On est aussi en contact avec la compagnie Lufthansa et nous espérons créer d’autres lignes encore.

@! – L’arrivée de British Airways dans la foulée, c’est l’effet Biarritz-Roissy ou est-ce le fait du hasard?
D. R – A priori, je ne peux dire qu’il y ait un lien, mais en tout cas c’est aussi une bonne nouvelle. D’abord parce que cela va raccourcir les délais pour gagner Londres, car Heathrow est évidemment l’aéroport  le plus proche de la capitale londonienne et que cela va favoriser des voyages d’affaires. Il se peut que ce soit un concours de circonstances, car nous entrons dans la période de décision des compagnies étrangères pour leurs destinations à l’étranger pour l’été prochain. Mais attention, il s’agit d’un galop d’essai que va effectuer British Airways. Je pense que prochainement nous pourrons faire d’autres annonces. En outre, nous avons la satisfaction de savoir, suite à une étude de satisfaction que notre aéroport est plutôt bien côté par les passagers. Il faut dire qu’en matière d’accès, il est rare d’en trouver un qui est ainsi situé au coeur d’une agglomération, mais également si proche du Pays basque espagnol voisin qui contribue à alimenter le nombre de passagers de Biarritz. Maintenant si nous savons répondre en matière d’organisation à l’arrivée de ces nouvelles rotations, il faudra que nous adaptions l’aéroport à ces nouvelles arrivées. Aménager aussi un intérieur avec un accueil plus performant pour les passagers dans le même espace. Mais sur ce sujet, nous avons un peu de retard. Mais enfin, l’essentiel est là, enfin une liaison Biarritz-Roissy-Charles-de-Gaulle.

Une satisfaction unanime chez les hôteliers et les chefs d’entreprise…

André Garreta, président de la Chambre de commerce Bayonne-Pays basque.
« Cela a été un grand plaisir pour moi d’annoncer avec la Direction générale d’Air France et Michel Veunac, président du Syndicat mixte de l’aéroport Biarritz-Pays basque, (et maire de Biarritz) que cette ligne allait reprendre le 27 mars 2016. C’est le fruit d’une collaboration exemplaire entre la Direction régionale d’Air France et sa directrice générale Bénedicte Pellerin et la Chambre de commerce et d’Industrie Bayonne-Pays Basque avec l’appui de l’aéroport. L’accessibilité est d’une importance majeure pour le développement économique du Pays Basque. Dans une économie ouverte et mondialisée où les marchés n’ont pas de frontière, le transport aérien devient un enjeu déterminant. Ses insuffisances sont autant de freins à la croissance. Des pans entiers de l’économie du Pays Basque dépendent du marché mondial et donc de liaisons aériennes performantes.
C’est vrai du secteur industriel, comme la filière aéronautique ou les industries de la glisse, dont les exportations dans la valeur ajoutée sont dominantes. C’est vrai aussi de la filière touristique et en particulier du tourisme d’affaires et des congrès. Ce retour de la liaison, Biarritz / Roissy-Charles-de-Gaulle, va enfin permettre d’assurer une parfaite continuité de service pour les vols longs courriers et les liaisons internationales, simplifier et diminuer les coûts des déplacements, dans le cadre de la prospection et des affaires des entreprises exportatrices ou non, et cela va faciliter l’ouverture de nouveaux marchés, l’accès à de nouveaux clients. »

Jean-Luc Cousty, directeur de l’Hôtel du Palais.
La clientèle étrangère constitue 50% de la fréquentation de notre hôtel, en gros, d’avril à octobre. Voilà qui va conforter nos axes de communication. Ainsi, les Américains constituent le quatrième marché de l’hôtel, en baisse depuisJen-Luc Cousty Hôtel du Palais quelques années dans le secteur que nous appelons « incentive américaine », ces voyages de remerciements qu’offrent les grandes sociétés à leurs meilleurs clients.
Mais ce genre de voyage de groupes nécessite une organisation simplifiée avec une accessibilité facilitée. Vous ne verrez d’ailleurs jamais d’Américains utiliser les vols low-coast pour cette raison aussi. Quant aux Russes qui se classent à la deuxième place de notre clientèle étrangère, ils ne se seront pas évidemment indifférents à cette liaison aérienne. Qui va aussi nous ouvrir aussi des perspectives vers des pays émergents comme l’Amérique du sud et bien sûr la Chine. Ces populations sont très friandes des régions françaises qu’ils connaissent désormais parmi lesquelles Bordeaux évidemment en raison de la réputation de ses  vignobles, mais ils souhaitent avant tout gagner directement le lieu de leur visite. Nous savions qu’il s’agissait d’un challenge et il entre dans la réalité. Cela va nous permettre d’intensifier des relations fructueuses de communication avec la compagnie Air France ». Et Jean-Luc Cousty d’ajouter malicieusement: « Comme vous le savez plusieurs grands groupes s’intéressent à l’Hôtel du Palais qui, à terme, devrait passer sous la gestion de l’un d’eux. Dois-je ajouter que cette ligne Roissy-Paris-Biarritz, sera un argument de poids dans cette opération. Vraiment, je suis vraiment reconnaissant à tous les acteurs de cette négociation.

Olivier Lépine, ancien directeur de Biarritz Tourisme et chargé de mission auprès du maire de Biarritz.
« Depuis que la ligne Charles-de-Gaulle est suspendue, Biarritz Tourisme n’a cessé de faire du lobbying pour obtenir sa réouverture en mettant en place et finançant une navette reliant notre aéroport à celui de Pau, puis en faisant remonter à la direction d’Air France tous les dossiers perdus faute de correspondance avec Roissy-Charles-de-Gaulle, en demandant des vols supplémentaires pour de gros congrès, en aidant des clients à mettre en place des charters au départ de CDG, en restant en dialogue permanent avec les interlocuteurs au sein de la compagnie susceptibles d’intervenir au plus haut niveau, puis dans les derniers mois, en associant Air France par le biais Flyingblue golf au contrat de destination.
Dans ce cadre, la réouverture est pour nous une très bonne nouvelle puisqu’elle permet de relancer tous les tour-opérateurs mondiaux ayant suspendu la programmation de la destination. Un première action a déjà été menée en ce sens lors du salon International Golf Travel Market ou six partenaires étaient présents.
Biarritz Tourisme a, il y a quelques mois, fait une estimation de la clientèle touristique et congrès envisageable pour cette ligne, à la demande d’Air France il s’agit donc maintenant de ne pas les décevoir et donc d’assurer une très forte promotion pour dynamiser encore plus la clientèle internationale et générer des réservations sur ces vols. »

Bruno Sagné, directeur du Sofitel Miramar Thalassa.
« Cela fait maintenant un an que je suis arrivé. Je regrettais un certain manque de visibilité en matière d’accessibilité alors que Biarritz est connue dans le monde entier. Je dirai que cette ligne est véritablement stratégique pour le développement économique de la Côte et du Pays basque. Pour des raisons politiques et la dévaluation du rouble, notre clientèle russe nous a fait terriblement défaut. Je connais bien le Sofitel de Strasbourg ou Lyon qui avaient ce genre d’accès avec Roissy et ils ont très bien travaillé, notamment avec une clientèle du Moyen-Orient. J’espère que cette nouvelle liaison va nous permettre d’acquérir cette clientèle, car Biarritz et cette région sont exceptionnelles. Je n’hésiterai pas à dire que cette réussite conjointe des pouvoirs publics, est due à des personnes comme Didier Riché, le directeur de l’aéroport, Michel Veunac, président du syndicat mixte ou encore Olivier Lepine qui était le directeur de Biarritz Tourisme pour décrocher ces deux nouvelles lignes. Elles vont véritablement contribuer au rayonnement de l’ensemble du Pays basque. D’autant plus que Biarritz a un aéroport en plein coeur d’agglomération et de cela tous les clients me parlent. Alors, si en outre ils peuvent arriver de 231 destinations desservies par Roissy, je vous le répète, c’est une véritable stratégie de développement du tourisme qui vient de voir le jour. »

Marie-Eugénie Hernandez, directrice de la Réserve (Saint-Jean-de-Luz).
C’est une très bonne chose, car tout ce qui touche l’amélioration des lignes aéroportuaires est bon pour les étrangers.  Depuis l’an dernier, nous assistons à un grand retour des Espagnols, comme nous avons des groupes de golfeurs qui viennent par groupe, six à 8 et font les golfs de la région à commencer par celui de Chantaco. Or la diversité et la spécificité du nombre de golfs que nous avons dans un faible rayon peut constituer un apport d’étrangers qui viendront d’autant plus facilement que l’accès en sera facilité. C’est vraiment une très bonne chose pour le tourisme de la Côte basque appelé ainsi à se restructurer. Espérons-le pour Saint-Jen-de-Luz, de la meilleure des manières.

Yon Durruty, de l’agence de voyages Yon Evasion à Anglet et Ustaritz.
Les clients commencent à me parler de cette nouvelle liaison. Ma clientèle hésitait à effectuer de longs voyages, car cette traversée de Paris de 1h30 et ces bagages à récupérer en permanence les excédaient. Ou alors il leur fallait aller jusqu’à Pau, laisser leur voiture pour gagner Roissy.. En outre, l’ouverture de la ligne Biarritz-Londres Heathrow qui va également être mise en place me ravit aussi. Avant les voyageurs par RyanAir atterissaient ou décollaient de Stansted à près de deux heures de la première station de métro que l’on gagnait par une navette ferroviaire d’un coût de près de 25 euros l’aller simple. Là à Heathrow, ils vont gagner bien du temps. Pour moi en outre cette ligne me permettra de pouvoir organiser des voyages en groupe. Avec Ryanair, cela m’était impossible, car le tarif des vols varie tous les jours. En revanche, je note que British Airways propose un aller-retour à 105 euros. Il me semble quand même qu’il s’agit d’un prix d’appel pour lancer la ligne. »

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