Béarn Numérique: un colloque pour montrer l’exemple


Capture d'écran Béarn numérique

Béarn Numérique: un colloque pour montrer l'exemple

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 31/10/2017 PAR Solène MÉRIC

Près de 300 personnes dans le public et un total approchant les 10 000 connections « live » via les réseaux sociaux ou le site internet de l’évènement, les interventions de ce premier colloque « Béarn Numérique » auront pour le moins rayonné sur le territoire. C’est dire l’intérêt que suscite la thématique de plus en plus pressante du numérique dans l’économie, même si, rappelle Didier Laporte, le Président de la Cci Pau Béarn, « 38% des entreprises béarnaises, ne considèrent pas le numérique comme une priorité de développement pour leur activité ». Dans le même ordre d’idée, c’est avec un brin de regret que Philippe Arraou note qu’au classement européen de la transition numérique, « la France est à la 16èpme place, juste en dessous de la moyenne »… Pour autant l’intérêt des acteurs est là, mais teinté de méfiance ou d’incertitude. Une crainte qu’a tenté de mettre à bas l’évènement de ce lundi. Face aux risques portés par le numérique (protection des données, rançonnage, etc…), les nombreux intervenants ont bien davantage incité les chefs d’entreprises présents à regarder les opportunités, « le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide », selon l’expression de Christophe Victor, cofondateur du salon Vivatech et directeur général délégué du Groupe Les Echos.

Personnaliser, supprimer les intermédiaires, innoverRappelant les grandes tendances portées par la révolution numérique, il a notamment insisté sur le fait qu’au delà de l’aspect technologique, une digitalisation réussie passée aussi par la prise en compte des éléments qui l’accompagnent : révolution des usages, des valeurs, et des méthodes de management, avec désormais toujours la connaissance et la relation aux clients au cœur des problématiques… Mieux le connaître avec les data, simplifier son parcours d’achat, personnaliser son produits, supprimer les intermédiaires, créer des plate-formes et communautés collectives, être en permanence à ses côté via l’internet mobile, et même s’en passer par un téléphone ou un ordinateur via les objets connectés ou encore répondre à toutes ses questions dans tous les domaines, via l’intelligence artificielle… Mais bien sûr également, la marque de fabrique des entreprises les plus digitalisées, c’est leur capacité d’innovation partout tout le temps, via les collaborateurs, les clients (encore), les rapprochements avec des start-ups ou des universités… Plus qu’une révolution technologique, c’est une nouvelle société, dans laquelle les acteurs économiques doivent se fondre s’ils ne veulent pas courir le risque, à terme, de disparaître.
Si les tendances et exemples choisis par Christophe Victor sont issus d’une observation internationale du monde économique et de ses acteurs les plus à la pointe, le colloque, a eu le mérite de démontrer, que sur le territoire béarnais aussi la révolution numérique est en marche en s’appuyant sur 3 grands majors incontournables du paysage local : Total, Euralis et Safran. Trois grands qui plus est, acteurs d’économies ancrées dans le territoire, bien loin d’être virtuelles : l’extraction de gaz et pétrole, l’agriculture et l’industrie aéronautique. Trois grands qui chacun à leur manière intègrent le digital à leur stratégie.

« L’enjeu de l’agilité et la rapidité »Au-delà d’une vocation marketing ou d’une meilleure connaissance de ses clients Total, par exemple ambitionne « de multiplier par 6 la puissance du supercalculateur Pangea, présent sur le site de Pau » et qui permet aux scientifiques de l’entreprise d’analyser les images du sous-sol. « Une innovation condition la pérénnité de notre entreprise », assure le Directeur du site palois.
Du côté d’Euralis et du secteur agricole, « les vieilles institutions que sont les coopératives, sont au cœur de cette révolution numérique », assure aussi volontiers Christian Pees, son président. Que ce soit dans la dématérialisation des process, la transformation du business model de certaines de ses activités en passant par la communication, entre adhérents ou en interne, le numérique et la données sont là… jusque dans les champs avec le développement d’outils d’aide à la décision pour les agriculteurs pour la conduite de l’irrigation à la parcelle ou le calcul de la juste dose d’azote en fonction des besoins de la plante et du sol.
Pour Serge Maillé, Directeur Stratégie et Développement pour Safran Helicopter Engines, « la digitalisation pose globalement l’enjeu de l’agilité et la rapidité, et plus encore demain », et pour l’équipementier aéronautique, la transformation numérique se fait tant en terme de services aux clients que de manufacturing, et de relations en interne, avec une forte propension « à encourager l’innovation venue du terrain ».
En somme chez les uns et les autres, quel que soit leur secteur d’activité, au-delà de la question informatique, c’est bien « des changements de culture et de mentalités vers plus d’ouverture et de faire-savoir » dont il est d’abord question, comme le reconnaît volontiers le représentant de Safran. Un premier pas de l’ordre de la remise en question, loin sans doute d’être le plus simple à faire… Mais Didier Laporte, le rappelle, la CCI Pau Béarn est armée pour d’abord sensibiliser les chefs d’entreprises au numérique puis les accompagner dans leur digitalisation. Et même si les choses se passaient mal, le Président de la chambre consulaire le souligne: « Nous sommes la seule CCi de la région à avoir développé une activité et une expertise sur la cybersécurité ». 

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles