Béarn : droite et centre unis face à une gauche dispersée


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Béarn : droite et centre unis face à une gauche dispersée

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/03/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

C’est par exemple le cas du canton d’Artix et Pays de Soubestre .  Philippe Garcia, maire d’Arthez-de-Béarn, et Valérie Augé, voient leur  score dépasser de 700 voix celui enregistré par les candidats que soutenait le Parti socialiste (Jean-Marie Bergeret-Tercq, le maire d’Artix, et Amandine Da Silva)

Gare aux amertumes

Même scénario à Orthez où Claude Serres-Cousiné, le maire de Salies-de-Béarn, et sa colistière Stéphanie Moutet, ont réalisé un meilleur résultat que le binôme formé par Jean Sainte-Croix et Cathy Laut. Ce qui les amènera à affronter les centristes Jacques Pédehontaa et Denise Saint Pé arrivés en tête au premier tour. Comment s’opéreront les reports de voix ? Affaire à suivre.

Une autre dispersion des voix de gauche est également enregistrée sur le canton d’Oloron 2. Jean-Pierre Domecq, qui n’appréciait pas d’avoir été écarté au profit du socialiste ossalois André Berdou, y a  maintenu sa candidature avant d’être éliminé. Une situation qui  permet au binôme d’union de la droite formé par Françis Courrouau et Michèle Cazadoumecq de tirer son épingle du jeu, et de réaliser le meilleur score (29,2%) au premier tour. Là aussi, difficile de savoir comment seront gérées les amertumes.

Le triangle d’Oloron

Soyons juste. Ce jeu de chaises musicales est aussi pratiqué dans l’autre camp. Sur le canton d’Oloron 1, une triangulaire se profile pour opposer un binôme de gauche arrivé en tête (Jean-Claude Coste et Marie-Lyse Gaston) à deux équipes centristes. Celles-ci opposent d’un côté Hervé Lucbéreilh, le maire d’Oloron, et de l’autre Pierre Casabonne, son collègue d’Arette.

Hervé Lucbéreilh, qui a obtenu plus de voix que son concurrent du Barétous, demande aujourd’hui à bénéficier d’un désistement. Pas si simple.  Car, dimanche soir,  le député Modem Jean Lassalle ne cachait pas sa réticence à voir son ami Casabonne être éventuellement écarté de la course. Or, en Béarn, certaines rancœurs sont tenaces.

Pau : une rafale d’adjoints au maire

Dans l’agglomération paloise, où François Bayrou ne manque pas de se réjouir de l’efficacité de l’accord passé entre l’UMP et les centristes, les duels ne manquent pas non plus de piquant. Car les candidats de gauche sentent  le souffle des boulets tirés par des concurrents chez lesquels on retrouve plusieurs adjoints du maire de Pau.

Qu’il s’agisse  de l’UDI Thibault Chenevière (Pau 1), de l’ancien préfet Marc Cabane (Pau 2), du Dr Jean Lacoste (Pau 4) ou encore d’une Josy Poueyto (Pau 3),  à qui le même Bayrou doit une bonne partie de sa victoire aux municipales.  

Alliée à André Arribes, le maire de Bizanos, cette élue connue comme le loup blanc en ville vient de signer une sorte d’exploit : son binôme a obtenu 53% des suffrages. Comme cela ne représente pas 25 % des inscrits, il devra continuer à ferrailler jusqu’au second tour. Mais le signal de l’électorat est clair.

Le rassemblement à négocier, l’abstention à combattre

Face à ce type de menace, la gauche mise sur les reports de voix. A l’instar de Georges Labazée, le président sortant du Conseil général (qui ne se représente pas), elle appelle toutes ses composantes à s’unir pour faire barrage à l’actuelle opposition départementale.

Dans certains secteurs, comme le canton de Billère et coteaux de Jurançon, l’affaire parait jouable. Même si les candidats socialistes Bernard Soudar et Margot Triep-Capdeville,  se gardent bien de crier victoire devant Michel Bernos, le maire UDI de Jurançon, et la billéroise Emmanuelle Schwarzwalder. Prudence est mère de sureté.

Sous d’autres cieux, la manoeuvre pourrait être plus délicate. D’autant plus que les alliés ne sont pas prêts à toutes les concessions. « Le rassemblement ne peut pas se faire hors-sol » a par exemple prévenu le Palois OlivierDartigolles, porte-parole national du PCF. En estimant qu’une union de ce genre « a besoin de se construire sur des réponses de gauche », et que les « vieilles recettes » politiques ne sont plus de mise. A bon entendeur…

Dans un département où la vague FN n’a pas pris les allures de raz de marée qu’on lui prédisait (ce qui n’empêche pas les voix lepénistes de dépasser les 18% par endroits), la chasse est donc grandement ouverte aux abstentionnistes. C’est-à-dire à  près de la moitié de l’électorat. Les candidats le savent. Dans les jours qui viennent, le pain ne va pas leur manquer sur la planche.

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