Bayonne – Saint-Jean-Pied-de-Port a retrouvé sa voie


D.R et F. D.

Bayonne - Saint-Jean-Pied-de-Port a retrouvé sa voie

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/11/2015 PAR Felix Dufour

Une délégation qui tenait, par l’intermédiaire d’une banderole, à remercier le Conseil régional pour le rétablissement de cette ligne, et, dans le même temps, faisait reproche au propriétaire du port de Bayonne (la Région) la création d’un opérateur ferroviaire de proximité (OFP), partenaire de la Deutsche Bahn. La mise en service par la Région Aquitaine des installations de deux quais du port de Bayonne avait pour but de confirmer la complémentarité logistique recherchés par le port sur ces quais de la rive gauche de l’Adour afin d’accueillir les trains pour les entreprises des Landes ou du Béarn. Ce afin d’accélérer les expéditions/réceptions dans l’estuaire. Le port de Bayonne a constitué avec les industriels un Opérateur ferroviaire de proximité. (OPF), comme il en existe sept autres dans l’hexagone. Ce qui ne convient pas au syndicat CGT de la SNCF qui indique que cette mesure coûtera une quarantaine d’emplois. « Nous avons proposé à la SNCF d’investir 125 000 euros dans ce projet et elle a refusé… » commentait le conseiller régional de Bayonne chargé du port, Mathieu Bergé. Des calicots qui eurent l’heur de contrarier un peu le président Alain Rousset. Peut-être n’attendait-il pas ce genre de retour sur investissement.

Mas en ce lundi hivernal, là n’était pas l’essentiel. Embarquement à 11 h 12 pour Garazi et 76 minutes de voyage pour (re) découvrir les remparts remaniés par Vauban, l’incontournable bâtisseur-défenseur du Pays basque, la porte classée par l’UNESCO, et étape incontournable des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle qui, au 39 rue de la Citadelle font accréditer leur credential (carnet de route) avant de s’élancer par le « camino » vers les cols de Cize, dont le fameux col de Roncevaux (1057 m). Pour gagner ensuite Pampelune.

Rousset départ de Bayonne

Retour sur ses travaux. Accueillant jusqu’à 2500 voyageurs en été, en 2008, un audit révélait la nécessité pour les 65,2 kms de la ligne de Garazi de travaux importants de sécurisation et d’amélioration sous peine de fermeture dans les deux ans. Le Conseil régional avec l’aide de l’État et de SNCF Reseaux (ex RFF) décidait de se lancer dans cette vaste réhabilitation. Une première tranche était lancée en 2010 entre Bayonne et Cambo-les-Bains (18,5 M d’euros, dont 4,625 de la Région. Pour la deuxième tranche qui a débuté en 2014 et intéressait le tronçon Cambo-Saint-Jean-Pied-de-Port,, l’État s’était engagé dans le cadre des contrats du projet 2007-1013 et du contrat de plan Etat-Region 2015-2020 aux côtés de la Région et de SNCF Région pour financer les travaux de régénération de la ligne sur la base d’une participation de 14,7 pour chacun des partenaires, soit 44 M€ euros, au total.

Les deux vocations du « Bayonne-Garazi » Les Basques sont viscéralement attachés à « la ligne de Garazi [Saint-Jean-Pied-de-Port] », comme ils l’appellent. Qui permet à la population de venir travailler sur la Côte sans aller s’enfermer dans les embouteillages des villes de la grande agglo bayonnaise. Le transfert par autobus a été plus une contrainte qu’un plaisir pour eux, même si on peut penser que la performance du train n’était pas exceptionnelle. Aujourd’hui, à 76 km/h il devrait permettre de relier Bayonne et Garazi en moins d’une heure. « Toutefois, regrette un syndicaliste de la SNCF, “si la Région nous avait écoutés, il y a des tronçons qui, aménagés différemment auraient permis de gagner un peu plus de temps, rendre le train plus performant pour les gens du Pays basque, par exemple, doublement du cadencement en permettant des croisements, passage de la ligne de 70 à 100 kms/h.” Ainsi sur cette mono voie, il est impossible aux trains de se croiser, limitant donc, particulièrement l’été le cadencement.

Qui dit plus de voyageurs, dit des horaires adaptés aux besoins des usagers. Mais la tâche ne sera facile comme le constatait Sylvie Durruty, adjointe au maire de Bayonne : “En effet, les élèves et les enseignants du Lycée de Navarre à Saint-Jean-Pied-de-Port ne peuvent utiliser le train puisque le premier TER arrive à 8 h 25 alors que les cours commencent à 8 h 20 et le soir dernier train à Garazi à 16 h 38.” Et d’ajouter : “Pour voyager en train, une seule solution donc, sécher certains cours ! Quant aux salariés qui voudraient venir travailler à Bayonne en train, ils devront se lever à la fraîche pour un départ à 6 h 10”. Mais rajoutons aussi que Sylvie Durruty se représente aux Régionales sur la liste de… Virginie Calmels.

Un lancement à 5 euros la place ! Il sera toutefois de difficile de résoudre la situation des meilleurs horaires, car ce train doit aussi être en phase horaire avec le TER de Bordeaux qui dessert le Seignanx, comme être le relais avec la ligne Hendaye-Bayonne. Comme il doit être fonctionnel et séduisant pour des touristes — qui apprécieront la possibilité d’amener des vélos — souhaitant aller passer la journée à Garazi.

Voulant montrer la voie, SNCF et Conseil régional ont consenti pour cette réouverture un tarif défiant toute concurrence jusqu’au 20 décembre : 5 euros. Il passera à 10 ensuite. Une aubaine et une belle sortie pour les habitants de la Côte qui seront comme les offices de tourisme, les meilleurs “porte-voix” de cette réhabilitation. Car outre assurer une mobilité sans souci, ce trajet qui remonte la Nive est d’une beauté sublime.

Tourisme à Saint Jean-Pied-de-Port

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