C’est en quasi-autonomie que Constance Dumont exploite les quatre hectares et demi de vignes de son exploitation qui s’étale sur Montagne et Saint-Emilion, après l’avoir reprise il y a un an et demi. Membre de la cave coopérative de l’Union des Producteurs de Saint-Emilion, elle commercialise son vin sous l’appellation Château Divine Bêtise. Un nom amusant au premier abord mais qui raconte en réalité l’histoire de l’exploitation. “Je suis originaire du nord de la France, de Cambrai, où l’on produit les bonbons “les bêtises de Cambrai”, les bêtises di vine (de vin) et DB pour Dumont Bernard, mon père”, explique Constance.
Un parcours atypique
“Je suis arrivée comme ça, grâce à une folie de mon père, parce qu’à la base je ne me dirigeais pas du tout vers le milieu du vin, j’étais plutôt parti pour faire du droit”, raconte-t-elle. Agriculteur dans le Nord de la France, il rachète l’exploitation viticole il y a une dizaine d’années. « Il a toujours été passionné par le milieu du vin et il a toujours voulu avoir sa parcelle de vigne ici, dans le Sud-Ouest”. Constance s’est finalement rapprochée du monde viticole petit à petit au cours de ses études. “J’ai une licence en commerce international, un master management des vins & spiritueux, et ensuite j’ai fait un BTS Viticulture-Œnologie, pour maîtriser tous les aspects autour du vin”. Un parcours éclectique qui lui permet aujourd’hui de mettre en œuvre son ambition de gérer la parcelle de manière autonome.
Tout de même bien entourée, elle a bénéficié du soutien de la coopérative pour faciliter son installation. “J’ai été fortement accompagné par les autres coopérateurs qui n’hésitaient pas à donner des conseils où à m’aider”, témoigne-t-elle. Elle raconte également la bienveillance des membres à l’égard de nouveaux profils qui viennent s’installer : “ce sont tous des hommes, qui ont un certain âge, mais qui étaient assez content de voir de la jeunesse arriver dans le coin”.
Une biodynamie guidée par “le bon sens paysan”
Dès son arrivée, Constance a fait le choix de convertir l’exploitation vers la biodynamie. “J’ai décidé de me tourner vers ce type d’agriculture par conviction, parce que j’aime le profil de certains vins en biodynamie et que j’aime les réflexions qu’il y a derrière”, explique-t-elle. Avec quelques réserves : “je ne suis pas dans la biodynamie pure et dure, je vais suivre le bon sens paysan, je vais voir ce dont la terre à besoin”. Il ne s’agit pas ici d’appliquer à la lettre les principes de Steiner, mais d’une appréciation de l’approche naturelle, à l’écoute des vignes et de la terre. “C’est une biodynamie ++”, sourit-elle. Un choix qui représente un certain investissement en termes de matériels, mais surtout un investissement en temps. Les méthodes en elles-même demandent beaucoup de travail manuel et un suivi à long terme. “On y va doucement quand même”, nuance-t-elle, “il faut que la vigne comprenne ce qui lui arrive”.
Aujourd’hui, Constance collabore avec la coopérative pour la production et la commercialisation de son vin. Mais l’acquisition d’un chais fait partie de ses projets futurs. “J’aimerais produire quelques bouteilles de mon côté pour m’amuser un petit peu aussi”.
Découvrez le parcours de Constance Dumont en vidéo :
Le rendez-vous de l’installation et de la transmission est organisé au cours du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine de Bordeaux, le 16 mai 2023.
Cette journée est une réalisation partenariale entre Aqui.fr, le Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine, la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, le Crédit Agricole, Jeunes agriculteurs Nouvelle-Aquitaine, La Coopération agricole, les CUMA, la SAFER, la Région Nouvelle-Aquitaine, la DRAAF et le réseau RÉANA.