Au menu à Dax, ortolans, LPO, slip et pinsons…


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Au menu à Dax, ortolans, LPO, slip et pinsons...

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/02/2017 PAR Julie Ducourau

Cette fois-ci, Allain Bougrain-Dubourg n’a pas fait le déplacement dans les Landes. Pourtant partie civile dans le procès comme président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) face à la famille Dutouya, son absence a été vivement critiquée par Jérôme Carbonnell qui présidait le tribunal correctionnel. Ce jour-là du 9 novembre 2015, l’écologiste vedette avec une demi-douzaine de militants LPO et autant de journalistes, pénètrent dans un champ de tournesols d’Audon pour détruire des matoles. Mais ils sont pris à partie par les propriétaires leur ordonnant de quitter les lieux. Dans l’agitation, beaucoup de bousculades, la chute avec blessure de la mamie Dutouya de 86 ans, un ou deux coups de pelle envers les écologistes, des menaces au hapchot et des pneus crevés… Parlant de « violences graves », le vice-procureur, Laurent Bidault, a requis une peine de trois mois de prison avec sursis et une amende de 400€ envers Jean-Marc Dutouya, assorti du retrait de son permis de chasse de 6 à 12 mois et la « confiscation de la désormais célèbre pelle ». A peu près autant pour son frère. Leur avocat Me Dutin qui a pesté contre le classement sans suite de la plainte pour violation de la propriété privée et atteinte à l’image, a dénoncé « une enquête partiale » et « deux poids deux mesures dans ce dossier » pendant que M. Dutouya (9 kg et du sommeil en moins après l’altercation) confiait avoir vécu « un choc » en voyant les images détournées de lui dans le monde entier.
Tolérance?Auparavant, 13 chasseurs dont une femme, âgés de 50 à 85 ans (ils devaient être 15 mais deux sont morts entre-temps), étaient passés à la barre pour avoir chassé ortolans et pinsons. Parmi eux, le président de la Chambre d’Agriculture des Landes et de Nouvelle Aquitaine, Dominique Graciet.
Pendant plusieurs heures, la notion de tolérance accordée par les autorités à ces chasses traditionnelles interdites a monopolisé les débats. « Tout ça c’est fini partout, sauf dans les Landes », s’est insurgé Me Ruffié, avocat de la LPO. Témoin de la défense, le sénateur socialiste Jean-Louis Carrère, a lui confirmé le « gentleman agreement » sur quelques dizaines de matoles par chasseur, assurant que, jusqu’à l’an passé, « les préfets successifs nous appelaient chaque année pour dire qu’on pouvait continuer à chasser dans le respect de ces clauses ! » Même Alain Juppé quand il était Premier ministre l’avait soutenu, a-t-il assuré. Des amendes avec retraits de permis de chasse ont été requises avant le verdict du 13 avril. Tous les prévenus ont assuré, en tout cas, avoir arrêté de chasser pinsons et ortolans… La LPO qui a admis utiliser des avions pour repérer les matoles, n’a pas manqué de s’en réjouir, anticipant sans doute le début de la fin de cette chasse traditionnelle. Mais du côté des chasseurs, souvent agriculteurs aux petites retraites, dont certains utilisaient le matériel de leurs grands-pères, on en appelait à la volonté politique, seule capable de permettre une dérogation pour maintenir ce patrimoine ancestral, que défendent beaucoup de Landais.

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