Que ce soit métaphorique, avec un brin d’humour ou bien encore de poésie, la programmation des courts métrages proposée dans le cadre du festival est la démonstration que le Flamenco, de tout temps et en tout lieu, toujours inspire. Car si la plupart des courts métrages proposés durant ces deux jours ont été produits en Espagne, le premier d’entre eux « Flamenco à 5h15 », est canadien, quand un autre au titre anglais « The Red Shoes », est français, et un troisième, certes espagnol a pour réalisateur Charles Olsen, un peintre néo zélandais, installé en Espagne… Trois exemples internationaux de la diversité des sept courts métrages projetés durant le Festival.
Flamenco à 5h15, documentaire réalisé par Cynthia Scott en 1983, place le spectateur 29 minutes durant, dans une leçon de flamenco donnée par Susana et Antonio Robledo aux élèves de l’Ecole nationale du ballet du Canada. Au fil de leurs conseils bienveillants sur l’ouverture de la main, la tenue de la jupe, ou le compas de la siguiriya aux jeunes danseurs du ballet, le couple qui a beaucoup oeuvré pour la diffusion du flamenco dans le monde, revient sur les racines et le sens du flamenco, et livre quelques anecdotes personnelles sur leur vie et leur carrière. Un beau moment récompensé à l’époque par un Oscar hollywoodien.
A voir: www.nfb.ca/film/flamenco_a_5h15
Délir créatif coloré et poétiqueTout autre ambiance pour le court métrage, tragi-comique, The Red shoes, réalisé par Lorenzo Rocio, qui comme son nom l’indique s’inspire du conte d’Andersen « Les souliers rouges »… avec une fin semblable pour la danseuse, ici de flamenco évidemment, qui, séduites par les belles chaussures rouges, perd littéralement le contrôle de ses pieds. Une danse endiablée et sans fin, dont la seule libération possible pour la jeune femme est de couper court… au dessus de la cheville! Extrait : https://vimeo.com/58962653
Quant à Charles Olsen, il réunit dans son film La danza de los pinceles, ses deux passions, la peinture et le flamenco, le second ici inspirant la première, face à la toile désespérément banche d’une jeune peintre en recherche. Ce n’est qu’une fois la musique flamenca sur les oreilles, une buleria au piano de Pablo Ruben Maldonado, que l’artiste et les spectateurs sont transportés sur le rythme et les couleurs et les symboles de l’inspiration et de la création. Un délire créatif (dans le meilleur sens possible) coloré et poétique ou les références, à Picasso notamment, ne manque pas. Une sensibilité visuel et esthétique synchrone au rythme du piano qui aura permis au film d’être récompensé du 2ème prix du Festival Flamenco de courts métrages de Madrid 2010. Extrait : ladanzadelospinceles.blogspot.fr/