Antony Colas, le Cousteau des Mascarets


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Antony Colas, le Cousteau des Mascarets

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/09/2014 PAR Felix Dufour

« Le surf à l’océan, c’est mettons dix vagues de 5 secondes alors qu’une vague à Saint-Pardon c’est de 2 minutes à 20 minutes de surf, explique Antony (à droite en compagnie de son frère Fabrice). Or le but ultime du surfeur est de prendre un maximum de vagues les plus longues possibles.J’ai vécu ma première fois, en pleine nuit avec tout ce que cela suppose de mystères de sensations poursuit le surfeur. Surtout la grosse particularité d’un mascaret est qu’on entend la vague avant qu’elle n’arrive; un peu comme un train qui nous fonce dessus. Il y a toute la force de la marée qui est derrière et qui dans la nappe de marée génère un courant important voire flippant, la première fois. Le challenge c’est prendre l’onde de marée et naviguer avec elle.. L’idée est de partir avec le courant descendant et revenir avec le courant. Or le but ultime du surfeur est de prendre un maximum de vagues les plus longues possibles montant debout sur la planche. La première fois en octobre 1998 c’était pour mes 30 ans, une découverte tardive. Le soleil levant, le « glassy » absolu, l’effet miroir de la surface avec les petites brumes du matin, une multitude d’oiseaux qui fuient aux craquements provoqués par les branches échouant sur les berges. On ne peut dire le bruit que fait une vague, ce qui n’est pas le cas du mascaret. Les expériences se sont multipliées jusqu’à l’achat d’un vieux zodiac afin de pouvoir suivre le mascaret de sa naissance vers Ambes sur la rivière Dordogne jusqu’à sa mort à Branne, près de Saint Emilion. »

Après cet investissement début des années 2000, Anthony a voulu aller voir au-delà des frontières. « Internet nous a en fait appris que nous n’étions pas les seuls à surfer les mascarets. Le premier voyage au Brésil organisé sur mon initiative avait pour but de rassembler des communautés britanniques, brésiliennes et girondines sur la fameuse Pororoca brésilienne en 2005, premier Everest du mascaret en forêt. Suivie d’une expédition en Chine en 2007, cette fois en zone urbaine. Pas un arbre, du béton partout mais une expédition qui s’est soldée par un jeu du chat et de la souris avec les autorités locales qui en interdisaient l’accès sur la rivière Quiantang. »

« L’appel de l’onde » pour « Thalassa »« Thalassa » en a tourné un documentaire, « L’appel de l’onde » de Clément Gargoullaud qui a largement permis aux téléspectateurs d’apprendre qu’il y avait aussi un esprit du surf qui avait ses interdits dans une Chine encore complètement vierge de surf et qui associait mascaret et maléfice. »En 2009, je me retrouve en Malaisie à devenir le premier surfeur debout sur le Benak. Et c’est sur la rivière Kampar, non loin du Benak, que je tombe sur des traces du Bono qui sont suivis par des pirogues. On y revient en 2010 avec les locaux de la Dordogne, dont le cameraman Maxence Peyras et on tombe sur un phénomène très marqué, des tFabrice et Antony Colasailles de vagues à plus de deux mètres. En termes de surf on appelle cela un absolu. Et Eduardo Bagé, un Franco Brésilien de Biarritz prend une vague d’une heure. » Suite à cela avec sa « bande à Bono, il a organisé un trip avec Rip Curl et Tom Curren, le Biarrot Michel Larronde un autre surfeur de légende retiré à Hawaï. Le résultat, ce sont des clips qui ont fait des millions de vue sur internet…. »

Depuis, Anthony Colas a monté une réelle structure d’expédition de rivière avec sa « bande à Bono. » En outre, dans la lignée des « StormRiders » qu’il réalisait pour les éditions Low Pressure en Grande Bretagne, il vient d’éditer « Mascaret, l’onde lunaire » (éditions Yep)un ouvrage très documenté sur ce phénomène naturel….
Le Cousteau des mascarets vient de rentrer d’Inde avec la production de Thalassa où il a découvert le Baan, qui se manifeste sur la rivière Hugli au cœur de Calcutta pendant la pleine lune, « Je l’explique dans le livre, c’est un phénomène qui ne se produit que pendant la nouvelle et la pleine lune. Ce phénomène identifié depuis des millénaires reste encore mal connu et le champ d’investigation sur ses aspects géographiques, culturels et même scientifiques reste à creuser. Il est passé au fil des siècles d’un statut de fléau qui provoquait naufrages et noyades à celui d’un terrain de jeu pour les glisseurs de tous poils que sont les surfeurs et les kayaks. Mais aussi un lieu de spectacle pour les gens qui sont sur les berges. Et ce que j’ai vécu a été grandiose. »

 En pièce jointe, l’article qui a accompagné l’expédition en Inde et une petite vidéo

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