Aménagement du territoire : la consultation fait débat sous l’égide de Cap Sciences


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Aménagement du territoire : la consultation fait débat sous l'égide de Cap Sciences

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/12/2008 PAR Joël AUBERT


PLU, AEU, ENR : des sigles dont peu connaissent le secret. Des sigles sur lesquels les citoyens sont pourtant de plus en plus invités à se prononcer au sein de leur commune. Pour les implantations écologiques ou pour tout autre type d’aménagement du territoire. En matière de consultation des administrés sur les bouleversements touchant à leur cadre de vie, il y a deux écoles. L’une pense que l’aménagement paysager ne peut se faire qu’avec une participation démocratique. L’autre veut croire que l’avis du citoyen lambda, parce qu’il est non expert de la question, nuit à la cohésion de l’ensemble. Ces deux avis ont été représentés et défendus à la conférence.

Démarche participative
« Sur la ville d’Artigueloutan, dans la communauté de communes de Pau, où l’on m’a demandé d’intervenir, la consultation publique a été faite dans l’intérêt de la mairesse. Elle estimait important de savoir ce que les habitants pensaient de l’aménagement de leur territoire, pour mieux agir dans leur intérêt ensuite ». Eva Bigando est géographe. Elle a innové dans la démarche de consultation du public. A travers des photos prises dans leur village, les habitants se sont approprié la question de son aménagement. Pas illogique. Bernard Brunet, le paysagiste de la conférence, parle d’une réelle « conscience paysagère » et ajoute : « La question du paysage doit s’aborder en débat publique. C’est inscrit comme d’intérêt général ». Partant du principe qu’un cadre de vie est « une chose sentimentale » pour la personne qui l’emprunte, la perception de l’administré sur le bouleversement que va subir « son » paysage serait primordiale. Sans cela, l’aménagement pourrait être un processus mal vécu. Pas de quoi ravir les élus politiques qui en sont à l’origine.

Vitrification

« Oui, mais ». C’est là qu’intervient Serge Morin, professeur de géographie et maire de Branne en Gironde. Lui est d’avis contraire. Il pense qu’un citoyen n’est pas apte à juger du travail d’un expert. « La société manipule le paysage. Le tout c’est de savoir si cette société sait où elle va. La construction du paysage nécessite des déséquilibres que le citoyen, dans son présent immédiat, n’ait pas capable de saisir. Prenez l’exemple de la Tour Eiffel : personne n’en a voulu, ça a été toute une polémique à sa construction. Et aujourd’hui… ». Selon lui, le grand public a une fâcheuse tendance à « vitrifier » le paysage. « On dirait qu’il n’assume pas son époque. Comme si, d’avis général, tout ce qui se fait aujourd’hui est forcément laid et qu’il faut protéger les belles choses du passé », renchérit le paysagiste Bernard Brunet. En somme, les citoyens et élus « non formés » ne sauraient pas apprécier des bouleversements paysagers présentés comme nécessaires. Au citoyen de choisir s’il préfère ignorer ou participer à la construction de son environnement.

Virginie Wojtkowski

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