Alain Rousset réélu président de la Nouvelle-Aquitaine


Avec 109 voix sur 183, Alain Rousset retrouve son siège de président de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Yoan DENECHAU | Aqui

Alain Rousset, le 20 avril, pour son entrée en campagne pour les régionales de juin 2021.

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 02/07/2021 PAR Solène MÉRIC

Ce 2 juillet, en tant que doyen de l’Assemblée régionale, c’est à Jean-Pierre Raynaud, élu socialiste de Dordogne, qu’est revenu le rôle de présider les premiers moments de la nouvelle assemblée régionale, issue du verdict des urnes des 20 et 27 juin dernier. C’est lui qui a ainsi annoncé le résultat du vote des élus régionaux, quant à la désignation du nouveau président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Sans surprise, Alain Rousset a retrouvé son siège pour un 5ème mandat qui s’étire exceptionnellement sur une durée de 6 ans et 9 mois.

A l’heure d’élire le nouveau président de l’éxecutif régional les élus avaient le choix entre deux candidats. Alain Rousset pour l’Union de gauche d’une part, et Edwige Diaz, représentante du Rassemblement national, de l’autre. Sans grand suspense, c’est le président sortant, Alain Rousset qui a remporté la mise avec 109 voix contre 28 pour son adversaire. Un double score dans lequel chacun a élargi le nombre de ses soutiens mathématiques ; Alain Rousset comptant en effet 101 membres dans sa majorité composée d’élus PS, PC et PRG, et Edwige Diaz, 26 élus dans son groupe RN.
Alain Rousset est donc reconduit pour un cinquième mandat, d’une durée toute particulière puisque, afin de revenir à calendrier classique et éviter une nouvelle fois une trop grande proximité avec les élections présidentielles et législatives d’avril-mai et de juin 2027, il s’étalera sur une durée de 6 ans et 9 mois. Quasiment un an de plus que les 6 années habituelles.

Sous les applaudissements des élus régionaux, le nouveau président, ne cachant pas son « émotion extraordinaire », a donc rejoint une place qu’il connaît déjà bien, face à une assemblée régionale « considérablement renouvelée et rajeunie », a-t-il noté.
Adressant d’abord un « salut républicain et fraternel » aux candidats qui n’ont pas été élus, ainsi qu’aux têtes de listes d’une campagne qui « n’a pas été un long fleuve tranquille, et celle-ci moins que tout autre » au regard des conditions sanitaires, il est revenu sur « l’immense source de fierté » de cette victoire élective.
Fierté mais « humilité » aussi insiste-t-il. « Je n’ignore rien des menaces et dangers qui pèsent sur nos démocraties. L’abstention record en constitue, une vive et inquiétante illustration. » Un des enjeux selon lui : « faire mieux connaître l’action publique et ses contraintes, clarifier le rôle des pouvoirs décentralisés. Le temps n’est plus à la concentration, il est à la décentralisation, il est à la dés-infantilisation de nos territoires ! La France ne risque pas le délitement, y compris avec ses langues régionales…», appuie-t-il, en un clin d’oeil réprobateur au retoquage de la loi Morlac par les juges du Conseil constitutionnel.

Développement économique, santé, transitions
Après avoir assuré aux groupes de l’opposition que sa porte serait « toujours ouverte », dans une logique de « co-construction » des politiques, il a évoqué quelques-unes de ses ambitions pour le mandat qui démarre. « En matière d’emploi, de développement économique, de réindustrialisation de reconquête technologique, notamment par rapport aux médicaments, nous avons mis en œuvre des actions, qu’il faut accélérer, implémenter et conclure », appuie-t-il avant de rappeler, en fait d’arme, que « 36% de l’emploi industriel net national a été créé en Nouvelle-Aquitaine ».
Autre axe mis en avant par le nouveau président: « nous devons insister sur le prendre soin. Ce sera le théâtre d’un renforcement de l’action régionale sur la santé avec pour tête d’affiche One Health qui lie en une seule santé le monde humain, animal et végétal ». En appui de ce propos, une vice-présidence à la Santé est re-créée, après avoir disparue lors de la précédente mandature. Enfin soulignant les actuelles catastrophes climatiques à travers le monde, il n’oublie pas ce sujet attendu autour du dérèglement climatique. « La transition énergétique, agricole, technologique doit être la matrice de nos politiques », indique-t-il promettant d’accélérer NéoTerra. « Notre green new deal a vocation à faire boule de neige. Il faut convaincre par la confiance sur les enjeux partagés mais aussi par l’espoir et l’espérance ».


Un sujet de la transition sur lequel s’est évidemment attaché à rebondir Nicolas Thierry, président du groupe des écologistes dans son intervention rappelant que « c’est dans ce mandat que les choses vont se jouer, pour éviter de passer les seuils de l’irréversibilité », et de souligner « la responsabilité immense, écrasante », du président de région en la matière. « Soyez à la hauteur et nous vous soutiendrons. Si vous êtes dans l’immobilisme ou le recul, nous n’aurons d’autres choix que de nous mettre sur votre route », prévient-il. Si la question du climat et des transitions qu’il impose a particulièrement et gravement été évoqué par l’élu EELV, il a aussi abordé le sujet de l’abstentionnisme lors du dernier scrutin. Un thème aussi fortement relevé par les autres présidents de groupe de l’assemblée, majorité comme opposition, dans leur prise de parole. Des présidents de groupe dont seule manquait à l’appel, Geneviève Darrieussecq, Ministre déléguée aux Anciens combattants, en déplacement auprès du Premier ministre pour la commémoration du 105ème anniversaire de la bataille de Verdun.

 15 Vice-Présidences

Cette plénière d’installation a également été l’occasion d’acter la liste des 15 vice-présidents de l’éxecutif au côté d’Alain Rousset. Parmi eux, 6 nouveaux vice-présidents : Karine Desroses, la présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat de la Vienne, Guillaume Riou, agriculteur bio en Deux-Sèvre, ex président de la fédération nationale de l’agriculture biologique, Françoise Jeanson, médecin (Gironde) qui dans la mandature précédente était déjà conseillère régionale déléguée à la Santé et à la Silver économie, Catherine La Dune élue du PCF (Haute-Vienne), Maud Caruhel, responsable de structure ESS (Lot-et-Garonne) et Philippe Lafrique, salarié de la Fédération française de football (Creuse).

Parmi les « anciens »: Andréa Brouille passe du Budget au Développement économique et Sandrine Derville du Tourisme au Budget. Pour les autres si les dénominations des portes-feuilles peuvent avoir varié, le contenu est peu ou prou similaire aux responsabilités qu’ils exerçaient dans la précédente mandature. A noté le nouveau porte-feuille dédié au handicap, qui n’existait pas auparavent.

La liste complète des Vice-présidentes et vice-présidents, dans l’ordre d’attribution :

Andréa Brouille : Développement économique, innovation et développement RSE des entreprises
Jean-Louis Nembrini : Education, orientation, ascenseur social
Karine Desroses : Formation et apprentissage
Guillaume Riou : Transition écologique, environnementale
Françoise Jeanson  : Santé
Philippe Nauche : Tourisme et économie territoriale
Sandrine Derville : Finances et de l’administration générale
Renaud Lagrave : Mobilités et transports
Laurence Rouède : Aménagement du territoire et des politiques contractuelles
Gérard Blanchard : Enseignement supérieur et recherche
Catherine La Dune : Handicap
Jean-Pierre Raynaud : Agriculture et transition agro-écologique
Maud Caruhel : Economie sociale et solidaire
Philippe Lafrique : Sports et vie associative
Charline Claveau : Culture et langues régionales

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