« Agroforesterie ensemble », l’agriculture durable


Pascal Rigo, entrepreneur engagé et président de Big Ensemble lors de la soirée de lancement de « l'Agroforesterie ensemble ».

Pascal Rigo, entrepreneur engagé et président de Big Ensemble lors de la soirée de lancement de « l'Agroforesterie ensemble ».Thibault Bacha

Pascal Rigo, entrepreneur engagé et président de Big Ensemble lors de la soirée de lancement de « l'Agroforesterie ensemble ».

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 13/07/2022 PAR Emmanuelle Diaz

L’association BIG Ensemble, l’Association Française d’Agroforesterie (AFAF) et le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) ont lancé, il y a quelques jours, l’opération « l’Agroforesterie, ensemble ». Une initiative construite autour du projet Big Nature et dont l’objectif est de mobiliser tous les acteurs de la société en faveur d’une agriculture plus durable. Rencontre avec un groupe de passionnés décidés à faire bouger les consciences.

L’initiative « l’Agroforesterie, ensemble » est lancée!. L’opération initiée par l’association BIG Ensemblel’AFAF et le CIVB autour du projet Big Nature veut mobiliser tous les acteurs de la société pour une agriculture plus durable.

« Aujourd’hui, on a des ressources qui diminuent et une population qui augmente. La solution c’est de se préparer, au côté du monde agricole, à une grande bascule en créant de la biodiversité chez des agriculteurs et des viticulteurs. Ils sont amoureux de leur terroir et ont une vraie compétence. » explique Pascal Rigo, entrepreneur engagé et président de Big Ensemble, l’association qui porte le projet Big Nature. « L’idée c’est de planter le plus grand nombre d’arbres possible ; des arbres qui vont les aider à diversifier les plantations, à créer de la biodiversité, des sols vivants et de la captation carbone pour favoriser une agriculture biodiverse et durable.  C’est la recette pour une alimentation saine et au juste prix »

Une autre façon de faire de l’agriculture

Déjà, en mars dernier, 2000 arbres ont été plantés dans quatre exploitations viticoles de l’appellation Cadillac-Côtes de Bordeaux, grâce à une centaine de bénévoles. Big Nature envisage de développer l’expérience en réunissant le monde de l’agriculture, des experts de l’agroforesterie et des planteurs venus de tous horizons (scolaires, étudiants, salariés …) pour un projet d’envergure nationale d’agroforesterie participative.

« L’agriculture en France, c’est 53% du territoire. Quand on parle d’environnement, on parle d’agriculture, explique Fabien Balaguer, directeur de l’Association Française d’Agroforesterie. Mais on a de moins en moins d’agriculteurs. Face à une standardisation des plantations et des paysages qui se sont homogénéisés, la transition c’est l’agroforesterie; une agriculture du vert, une intensification du végétal et de la photosynthèse. L’idée c’est de refaire du sol au paysage, quelque chose qui fonctionne mieux et qui devienne assez vite la seule agriculture possible. La France compte plus de 8000 agriculteurs qui inventent déjà la suite sur un million d’hectares, même s’il reste 30 millions d’hectares à conquérir.» 

L’importance du collectif

Pour Big Nature, chacun doit s’engager autour de cette initiative pour que le mouvement passe à l’échelle supérieure. Des exploitants sont déjà en marche vers une transition écologique, notamment au sein des vins de Bordeaux. « L’interprofession des Vins de Bordeaux c’est 6000 entreprises et 600-800 millions de bouteilles », précise François-Thomas Bon, co-président de la commission technique du CIVB et viticulteur à Saint-Emilion. « Ce n’est pas évident de faire bouger une telle masse, mais les consciences évoluent. L’environnement est un de nos principaux engagements. On en est au troisième bilan carbone du système des Vins de Bordeaux. Les postes de la viticulture qui ont un impact négatif sur lesquels on peut agir sont identifiés. 23% du vignoble bordelais est en conversion ou déjà en bio et 75% du vignoble s’est engagé en mentionnant une certification environnementale dans son cahier des charges pour pouvoir porter l’Appellation d’Origine Contrôlée. »

Yann Montmartin, directeur du Pole bio et transition agricole, à la Chambre d’Agriculture de la Gironde, enfonce le clou : « la transition agricole ne peut être pensée qu’à l’échelle d’un territoire et avec l’ensemble des parties prenantes, les professionnels agricoles, les citoyens, les collectivités, les consommateurs, les entreprises privées, l’enseignement agricole et les associations. La réflexion ne peut se mener qu’à l’échelle d’un territoire avec l’ensemble des acteurs.»

L’entreprise comme vecteur du changement

Pascal Rigot fait le lien avec les mouvements de fond qui traversent le monde de l’entreprise: « 62% des gens qui quittent leur entreprise, justifient cette décision par un manque de sens à leur travail. L’entreprise doit donc changer pour garder ses salariés ou attirer de nouveaux collaborateurs. C’est un levier pour accélérer le changement et espérer un impact énorme et rapide. » 

Des entreprises qui, pour certaines innovent déjà, telles Les Nouvelles Fermes, une start up bordelaise qui développe de l’agriculture urbaine et propose des cultures maraîchère en aquaponie« C’est une agriculture qui s’installe à peu près partout y compris sur les sols pollués, les anciens parkings, les toits, explique Thomas Boisserie, co-fondateur de l’entreprise. On recréé un écosystème, en trois parties (poissons, bactéries et plantes) qui consomme dix fois moins d’eau que l’agriculture de pleine terre. Notre ferme économise l’équivalent de quatre piscines olympiques d’eau par an sur 5000 m2. Et pourtant, on va produire en poissons et en salades l’équivalent de 1% des besoins de la métropole bordelaise », témoigne l’entrepreneur.

Et maintenant ?

Pascal Rigo esquisse la feuille de route. « Aujourd’hui, il faut rassembler tous les gens décidés àfaire quelque chose pour l’alimentation donc pour l’agriculture et la viticulture. Des agriculteurs sont prêts. Près de 500 ont levé la main mais ce qui leur manque, ce sont les des moyens de faire. Notre job c’est de leur permettre de se lancer » L’objectif est chiffré pour 2023: 200 000 arbres à planter chez 400 agriculteurs par 10 000 bénévoles. Au final, 60 millions d’arbres. Des arbres d’un coût de 15€ pièce, dont 3€ à la charge de l’exploitant. « Les financements existants ne sont pas suffisants. Il faut mobiliser particuliers, entreprises, associations, afin de trouver les 12€ restant pour permettre aux agriculteurs de passer à l’action », prévoit PAscal Rigo.

« Un outil de l’engagement va être lancé, » annonce-t-il pour partager une initiative sur les réseaux sociaux, la faire connaître, participer à une plantation chez un agriculteur.  « On compte beaucoup sur les entreprises pour faire un don participer avec leurs collaborateurs. Un arbre planté c’est le symbole collectif  d’une meilleure consommation, bien sûr, mais aussi le lien social, tant entre des gens qui vont aller planter qu’entre le monde urbain et le monde agricole. L’arbre c’est le moyen de se retrouver autour d’une action qui compte. »

Big Ensemble est aussi joignable sur InstagramTwitterLinkedin et Facebook

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