Elle arrivera juste après l’Eté Métropolitain pour clôturer la saison culturelle de la Métropole. La septième édition d’Agora, la Biennale de Bordeaux architecture urbanisme et design se tiendra du 14 au 24 septembre prochains. Alain Juppé, maire de Bordeaux, remarquait devant la salle bondée de l’Hôtel de Ville où avait lieu la présentation de la Biennale : « Agora grandit de jour en jour et rassemble toujours plus de monde ».
« Agora s’internationalise » – Alain Juppé
Pour cette édition, les paysages métropolitains seront à l’honneur. Une bonne partie du paysage de la Métropole bordelaise est naturelle – 20000 hectares pour 55000 au total – et c’est ce que soulignait Bas Mets, l’architecte-paysagiste belge qui est le commissaire d’exposition de la Biennale. A travers l’exposition « Paysages Augmentés » qui se tiendra au Hangar 14 du 20 au 24 septembre, Bas Mets veut transformer le H14 en paysage et faire vivre le rêve que tout Bordeaux soit un paysage. « L’exposition permettra d’avoir une réflexion approfondie sur le concept de Paysage Métropolitain, dans la mesure où 50% de la population mondiale vit en métropole », explique l’architecte-paysagiste. Selon le commissaire de la Biennale, cet immense projet qu’est l’Agora 2017 peut devenir l’occasion de « repenser le territoire à l’image de la planète » grâce notamment aux portraits de cinq grandes villes mondiales, Saint-Pétersbourg, Bogota, Boston, Naples et Rabat, anglés par rapport à l’influence du climat et de la position géographique sur les paysages.
Avec les cinq métropoles citées précédemment, ce sont au total vingt métropoles mondiales qui seront représentées dans le cadre d’Agora : de Hong Kong à Buenos Aires, en passant par Hyderabad (Inde), Munich, Québec, Riga, Douala (Cameroun) ou encore Campo Grande (Brésil) et Ramallah (capitale de l’Autorité Palestinienne)… L’objectif est de rassembler toutes ces métropoles dans le but d’apprendre les unes des autres grâce à leurs actions autour de quatre grandes thématiques : paysages, évolutions urbaines, héritages et grands travaux.
L’écologie, un concept important pour le paysage
Bas Mets s’interroge également quant à l’influence de l’homme sur l’écologie. En effet, du fait de l’urgence climatique, l’architecture est régulièrement interpellée sur l’intégration de végétation, d’espaces naturels ou dédiés à l’agriculture. Face à cela, l’enjeu des paysages est déterminant, il s’agit de décider quels moyens seront mis en œuvre pour préserver un site. L’occasion pour Alain Juppé de préciser que des projets sont à l’étude en termes d’énergies renouvelables et de protection de l’environnement. « Nous essaierons de suivre l’exemple d’Albi, qui est devenue quasiment autonome », ajoute le maire de Bordeaux.
L’enjeu, d’après Alain Juppé, est de faire que Bordeaux Métropole devienne un modèle urbain en termes de paysages et d’écologie. La question principale est selon lui « comment concevoir une ville « zéro carbone » » ? Afin d’avoir une première ébauche de réponse, la Métropole de Bordeaux accueillera, pendant la Biennale, le premier Congrès Mondial des immeubles bois. De plus, pendant et après le Festival, la Maison écocitoyenne de Bordeaux proposera, du 15 septembre au 15 octobre, l’exposition « Jardinier la Ville » où il sera question de l’avenir écologique des grandes villes, et où les visiteurs pourront partager leur conception de la ville idéale telle qu’ils l’imaginent.
Le plus important aujourd’hui selon Bas Mets est de repenser l’organisation du territoire en fonction du paysage. « C’est ce qu’a fait Saint-Pétersbourg, qui est la seule ville au monde à avoir doublé sa surface naturelle ces dernières années », précise le belge. C’est afin de tendre vers cette vision de la métropole que la Biennale a cette année pour thème « Paysages Métropolitains ».