Agir pour Anglet ne digère pas la mutation de la salle de spectacle


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Agir pour Anglet ne digère pas la mutation de la salle de spectacle

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Publication PUBLIÉ LE 28/08/2014 PAR Felix Dufour

Le lieu est symbolique, comme la démarche: Quintaou, son marché et sa salle de spectacle inaugurée le 17 janvier 2014. Une table dressée à l’entrée de l’esplanade et des personnes qui distribuent un feuillet recto expliquant la pétition et verso l’invitation à la signature. Certains visages sont connus pour avoir été familiers ou des acteurs de l’ancienne municipalité, défenseurs du projet Quintaou en régie municipale. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, ils campent devant un édifice qu’ils ont appelé de leurs vœux et qui semble s’orienter comme objet d’une annexion par la Scène nationale bayonnaise. Antithèse d’un lieu d’une vie culturelle typiquement angloye au coeur d’un ensemble culturel.

Mais rappelons les faits: lors de sa campagne pour les municipales, Claude Olive annonce que Quintaou sortira d’une gestion municipale onéreuse pour le contribuable angloy et sera integrée à la Scène nationale. Avec à la clé l’attribution d’une subvention de 400 000 euros. Un cadeau aussi pour son futur adjoint à la culture, Jean-Michel Barate, président de l’Académie du célèbre chocolat de Bayonne certes, mais aussi militant orthodoxe et cutivé du gaullisme; historique du poste de ministre de la Culture locale et doté de l’emphase et du verbe d’André Malraux. Un détail quand même: il est depuis quelques lustres le président… de la Scène nationale de Bayonne dirigée par un dinosaure de la culture bayonnaise: Daniel Burucoa. Et voilà donc que Claude Olive offrirait ce nouveau joyau sur un plateau à Jean-Michel Barate. Pour être honnête précisons que le sémillant président, les suffrages conduisant Claude Olive à la mairie d’Anglet, démissionne derechef de ce poste. Mais les événements suivent leurs cours… CQFD…

« C’est ce qui nous a invité à créer Agir pour Anglet », explique le président Philippe de Ezcurra. « Outre cette forme d’annexion par la Scène nationale de Bayonne, deux éléments nous ont invité à réagir. La location des abonnements et des spectacles s’effectue par l’intermédiaire d’un répondeur et les Angloys sont contraints d’aller chercher leurs abonnements ou leurs billets à Bayonne pour un spectacle à Anglet. Normal, le personnel administratif et d’accueil a été redéployé dans d’autres services. Autre exemple: à l’issue du prochain trimestre les spectacles familiaux du dimanche pour les enfants seront supprimés. Entre 2013 et 2014, 10 spectacles « Jeunes publics » familiaux ont été proposés. Les cinq restants sont maintenus pour solder le projet avant Noël puis disparaître. lls passent de 7 euros à 18, soit 157% de plus. Et Philippe de Escurra de poursuivre: « afin de permettre aux nombreux habitués de la bibliothèque de se rendre aux spectacles de Quintaou, dans le cadre d’un esprit pôle culturel, ils avaient droit à une remise symbolique de 2 euros. Le plein tarif passera à 32. »
 « Une proximité qui risque de disparaître »« C’est ce devenir avec la Scène nationale qui est humiliant pour des Angloys qui avaient enfin, comme leurs voisins, leur salle de spectacle. Véritablement en contradiction avec la démarche initiale et nous a conduit à nous mobiliser, » rappelle encore Philippe de Ezcurra.
Beaucoup d’anciens de la liste de Jean Espilondo qui, il faut le préciser pensaient fortifier, pérenniser la salle angloye, ont spontanément rejoint l’association. On retrouve dans le bureau, Marie Hélène Bernard, vice-présidente, Corinne Forterre, ancienne secrétaire du maire, Frédéric Dassier, Jean-Jacques Bouyssie, ou encore Hélène Elhuyar. « La création de cette salle a suscité un engouement qui a conduit 900 personnes à souscrire à des abonnements en quatre mois, poursuit une des membres du bureau. « Outre que le dimanche après-midi, il n’y aura plus de spectacles familiaux, les futurs abonnés vont sentir la différence. Il y a quatre catégories d’abonnements dont les tarifs de gestion municipale à la gestion Scène nationale sont plutôt parlants: de 30 euros à 32 euros pour la catégorie A, (+6,6%), de 18 à 25 pour la catégorie B (+38,9%), de 15 à 18 pour la catégorie C (+20%), pour les familles de 7 euros à 18 euros, (+157%). »
« La ville d’Anglet ne peut-elle pas bénéficier d’un outil propre avec des moyens humains, afin que la culture puisse vivre dans cette ville de plus de 40 000 habitants aujourd’hui? » interroge la pétition. « Il ne s’agit pas de critiquer une programmation qui semble de qualité, ajoute Philippe de Ezcurra. Simplement Anglet prise entre deux villes qui étaient dôtées de salles de théâtre est-elle obligée d’être soumise au diktat de l’une de ses voisines? »

C’est aussi la réflexion que se sont faits les visiteurs du marché en ce jeudi. Un soufflet pour les Angloys. Est-ce la raison qui a conduit un accordéoniste de talent à inviter à la résistance?

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