Aérospatial dans le Sud-Ouest: 100 000 recrutements à venir


Dans la décennie à venir, les secteurs de l’aéronautique et du spatial du grand Sud Ouest devront relever le pari d’une croissance au rythme de 5 000 nouveaux emplois créés par an, soit 10 000 recrutements annuels. Une gageure?

airbus A320 en volPedro Aragão

Même dans les scenarii les plus prudents sur le développement de l'aérospatial, les effectifs suivront une courbe ascendante, avec en prime de nouveaux métiers.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/01/2024 PAR Solène MÉRIC

Plus qu’une enquête c’est en réalité deux diagnostics qu’a réalisé le pôle de compétitivité Aerospace Valley au cours de l’année 2023, dans le cadre de France 2030. L’un pour le secteur aéronautique, l’autre pour le domaine du spatial. Il faut dire que dans le grand Sud-Ouest, qui correspond au périmètre d’action du pôle, ce sont plus de 115 000 emplois qui sont dédiés au secteur global de l’aérospatial. Nouvelle-Aquitaine et Occitanie pèsent ensemble 40 % des emplois de la filière aéronautique française et 60 % de la filière spatiale.

L’ étude, menée auprès et en collaboration avec tous les écosystèmes concernés (industriels de toute taille, collectivités, GIFAS, UIMM, laboratoire de recherche, écoles et universités, organismes de formation, collectivités, France Travail ex-pole emploi, Insee…), a eu pour vocation, de « mesurer les besoins en compétences et en ressources humaines du tissu industriel, cartographier les différentes formations disponibles et identifier les besoins des industriels dans ce domaine sur les dix prochaines années ». Tout un programme qui révèle, dans une filière comme dans l’autre, que c’est le rendez-vous de la croissance qui reste à l’oeuvre, même dans les scenarii de choix de société pessimistes pour ces secteurs.

Augmentation massive des effectifs

Pour l’aéronautique, même en choisissant de voler moins ou de voler plus vert avec l’avion bas carbone, la croissance des effectifs est estimée par l’étude entre 24 % et 47% d’ici 2035. Une augmentation des effectifs qui « sera sans doute entre les deux », à anticiper tant dans la production que dans la R&D. Si le basculement de la production vers l’industrialisation de l’avion bas carbone n’est pas vraiment envisagée en masse avant 2035 voire 2040, « l’augmentation des effectifs sur la dimension R&D des aéronefs bas carbone va, elle, rapidement être perceptible », estime-t-on du côté du pôle.

Quant aux nombreuses commandes actuelles d’avions (tant civiles que militaires), c’est elles qui assurent d’ores et déjà, et pour de nombreuses années encore, le volet production de l’aéronautique. Du côté des activités spatiales, le taux de croissance des effectifs serait entre 21 % et 80 % selon un scénario de la prudence ou à l’inverse, celui de l’optimisme, avec notamment le pari du New Space, dont les acteurs sont déjà dans les starting-blocs, mais actuellement freinés en Europe par les retards accumulés sur le programme Ariane 6 .

Les compétences d’aujourd’hui ne sont pas forcément celles de demain

Un constat quantitatif qui s’accompagne d’un enjeu qualitatif fort en termes de recrutement et de formation, car les compétences d’aujourd’hui ne sont pas forcément celles de demain. « La transition vers l’avion vert induira des évolutions des formations existantes mais pas de révolution des métiers et compétences d’ici à 10 ans ». La nouveauté va consister principalement à l’intégration de compétences jusque-là extérieures à l’aéronautique. Aérospoace Valley cite notamment la chimie (des batteries, des carburants, de l’hydrogène), la cryogénie, la climatologie, mais aussi l’électronique de puissance, et globalement des compétences liées aux enjeux environnementaux tels que l’analyse du cycle de vie, ou l’éco-conception, la conduite du changement, etc.

Coté spatial, les fortes évolutions attendues du marché spatial font émerger des nouveaux métiers : intelligence artificielle, fabrication additive, spécialiste des data ou encore de la cybersécurité viendront appuyer des compétences encore nécessaires en masse comme gestionnaires de projet, développeurs logiciel, ou encore de nombreux métiers de la production et de l’usinage.

Face à l’ensemble des ces besoins quantitatifs et qualitatifs l’enjeu, est double : développer l’attractivité pour ces métiers et ces formations, mais aussi « mettre le paquet » sur le développement de formations nouvelles. Si l’offre est actuellement déjà riche  (360 formations spécialisées aéronautique ou spatial, et 830 formations généralistes), elle doit encore augmenter, et pas seulement au niveau ingénieur. Ce sont principalement des techniciens qui seront recherchés.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles