A la place de l’Autre


Nés quelque part/AFD/ARS Anima

A la place de l'Autre

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/03/2017 PAR Matthias Hardoy

« Être né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard…», en voyant le titre de cette exposition, ces quelques paroles de la fameuse chanson de Maxime le Forestier nous reviennent en mémoire. Se mettre dans la peau d’un personnage naît à l’autre bout de la planète, c’est justement la drôle d’expérience proposée aux visiteurs. Être Manolo, Mehiata, Nalin; partager leurs quotidiens, leurs questions et leurs solutions pendant 1h30. C’est le défi lancé aux participants.
Au contact de comédiens et dans des décors immersifs (grâce à un système sophistiqué d’écrans high-tech), le spectateur deviendra  »’acteur » d’une expo pas comme les autres qui a pour but de développer son «empathie» pour les autres terriens en le transportant au Niger, au Cameroun, au Maroc, en Colombie, au Nigeria, au Cambodge ou en Polynésie.

Le refus d’une approche misérabiliste et condescendante

Développé par l’Agence Française de Développement (AFD) qui aide les pays en difficultés économiques à trouver des financements et par Ars Anima, association qui développe des projets éducatifs participatifs, Nés quelque part (qui a été présenté auparavant à Paris et à Lyon) rentre parfaitement dans la ligne éditoriale de Cap Sciences pour Raphaël Dupin, directeur du lieu. «C’est une  »exposition à vivre » qui traite de l’accès à l’eau et des migrations, deux sujets qui nous tiennent à cœur. Mais ici pour la première fois, la médiation est faite par des comédiens».
Faire assumer le rôle de médiateur par des acteurs n’allait pas forcément de soi pour tout le monde, Cécile Delalande d’Ars Anima qui a géré l’écriture du projet a dû convaincre certains membres de l’AFD un poil dubitatifs au début de l’aventure «Pour certains, l’idée paraissait étrange, il a fallu leur démontrer que cette forme était la plus à même d’impliquer et de sensibiliser. Les retours très positifs des visiteurs nous donnent raison!» Toutes les parties prenantes du projet ont été toutefois vite d’accord sur le refus d’une approche misérabiliste et condescendante. Selon Cécile Delalande, «On voulait montrer que les gens se battent, qu’ils ne nous attendent pas pour inventer des solutions à leurs problèmes (manque d’eau, précarité énergétique…) En lisant les rapports internationaux sur le développement, on se rend compte que la situation mondiale n’est pas si désespérée. Des gens sortent de la misère, les droits humains progressent. Il fallait rendre compte de cela!» Dans le parcours marocain et colombien, les visiteurs se rendront compte par exemple de la transformation positive de villes comme Medellín ou Casablanca qui étaient jusque alors gangrenées par la misère.

« C’est aux comédiens de s’adapter à la technologie »

Nés quelque part, c’est aussi une performance technique et artistique de haut-vol. Benoît Probst a scénographié l’espace en «sept écosystèmes» représentant chacun un pays. Le montage en cours actuellement est un travail «de grande précision», «une sorte de puzzle» d’après le scénographe. Durant le spectacle, les lumières et divers effets visuels sont automatisés. Impossible en effet pour un technicien de pouvoir agir sur sept histoires simultanées. C’est aux comédiens de s’adapter à la technologie et non l’inverse. « C’est un véritable marathon pour l’acteur qui doit jouer des personnages dans les divers parcours. Ils doivent donner un certain nombre d’infos tout en interagissant avec le public. C’est passionnant mais très dur! » reconnaît la metteur en scène Maria Victoria Monedero Higuero. Pour elle le plus drôle, c’est de voir « un homme blanc costard-cravate ou un petit garçon, jouer le jeu et se mettre dans la peau d’une femme africaine et donc essayer de la comprendre».
Cap Sciences a décidé de prolonger l’expérience en envoyant par mail des nouvelles régulières de son alter-ego au visiteur, histoire qu’il continue de ressentir de l’empathie pour ces autres nés si loin mais pas si différents.

Vous pouvez d’ores et déjà  réserver votre place en ligne!

 

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