A Biarritz, les surfeurs pleurent leur « Mamie Méduses »


F. D. et Gils Barichnikoff

A Biarritz, les surfeurs pleurent leur "Mamie Méduses"

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/12/2014 PAR Felix Dufour

Elle était arrivée à la fin des années 50 et est tombée folle amoureuse de la Côte des Basques. Habitant dans un premier temps sur les hauteurs de la falaise de la Côte des Basques, elle avait choisie de résider à la résidence Sunset adossée à cette falaise. Liliane Sager, et non Singer, comme le déclaraient hier sous le coup de l’émotion des personnes qui l’avaient fréquentée. Mais c’est sous le sobriquet de « Mamie Méduses » qu’elle est devenue une célébritée de cette Côte des Basques révélée par l’emergence des premieres légendes du surf, dont Joël de Rosnay et Georges Hennebute. Ces fameux tontons surfeurs qui découvrirent la planche miraculeuse grâce au cinéaste Peter Viertel, le mari de la star Deborah Kerr. Elle devait ce sobriquet, comme celui de « Mamie claquettes », à ses éternelles chausures en plastique qu’elle portait en permanence pour arpenter la plage et dont on chausse les enfants afin qu’ils e se blessent pas quand ils vont à la pêche aux crabes dans les rochers de Biarritz à marée basse.

Tous les jours à marée basse, souvent vêtue d’un peignoir, quelle que soit la météo et la colère des vagues, elle effectuait son footing. Parfois, les témoins de ses escapades, inquiets pour sa sécurité l’interpellaient et l’invitaient à regagner l’escalier de pierre. « Laissez-moi, leur répondaient-elles, je connais l’océan mieux que vous, je ne suis pas en danger… »

« Elle était un de nos totems » assure le président de Surf Rider FoundationEn réalité les meilleurs amis de la vieille dame étaient les surfeurs avec lesquelles elle entreprenait des discussions. Notamment Gilles Assenjo, le président de Surf Rider Foundation auprès duquel elle se plaignait de la mauvaise qualité de l’eau. Vendredi encore, elle effectuait sa promenade.

Mamie Meduse2

« Mais ces derniers temps, se rappelle Yon Razin, le président du Côte des Basques Surf Club, on la sentait fatiguée. Ce que confirme Alain, le gardien de la Côte des Basques chargé de surveiller l’établissement des bains rénovés. Et puis samedi ils ne l’ont plus vu. C’est un de ses voisins de la résidence qui a donné l’alerte et l’a découverte inanimée dans son appartement.
La nouvelle de sa disparition s’est répandue comme une déferlante et Yon a décidé d’organiser une cérémonie avec les surfeurs de la Côte pour lui rendre hommage ce mardi après-midi. Comme ils le font pour un des leurs, ou une personnalité du surf. Telle Rell Sun, « la princesse de Makaha » à Hawaï, familière de la station thermale à l’époque du Biarritz Surf Festival et qui avait courageusement lutté contre un cancer avant de disparaître.

Hier donc, avec leur planche de surf une vingtaine d’entre eux se sont rendus au large avec des fleurs, ont dessiné un cercle et selon un rituel ont évoqué la vieille dame en présence, depuis la plage, de l’ajoint au maire de Biarritz, Guy Lafitte, qui fait partie des surfeurs du… Conseil municipal -il y en a cinq- Les nombreux touristes qui étaient témoins de ce cérémonial étaient pour le moins étonnés. Etonnés d’apprendre que ces Biarrôts pour la plupart jeunes rendaient hommage à une vieille dame de 96 ans. La considérant comme leur grand-mère, ils souhaitaient, à leur manière ne pas la laisser partir discrètement comme elle l’avait fait. « Elle  nous manquera bien » commentait très ému le photographe et vidéate Arnaud Texier, des fleurs blanches à la main. « C’était notre totem », conclut le présient de Surf Rider Foundation. Alors que la marée baissait, nombreux étaient ceux qui imaginaient son ombre sur la plage ensoleillée… Outre le fameux Esprit de surf, la Côte des Basques de Biarritz a montré qu’elle avait du coeur.

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