A Arnac-la-Poste, un nouveau musée du vélo


Le musée du Haut-Limousin est ouvert à Arnac-la-Poste depuis le 4 juin

Le musée du Haut Limousin est ouvert à Arnac-la-Poste depuis le 4 juinCorinne Merigaud

Le musée du Haut Limousin est ouvert à Arnac-la-Poste depuis le 4 juin

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 22/07/2022 PAR Corinne Merigaud

En quinze ans, Jacques Beyly a accumulé une quantité phénoménale de pièces rares et authentiques retraçant l’histoire de la bicyclette. On pourrait croire qu’il a toujours passé sa vie sur un vélo. Ce passionné a sillonné les quatre coins du pays pour dénicher les pièces présentées dans le musée du vélo du Haut Limousin à Arnac-la-Poste.

Ouvert depuis le 4 juin, ce musée propose un voyage dans le temps avec des engins rares et authentiques. Une collection hétéroclite de deux roues dénichés dans des brocantes, vide-greniers ou sur le web. A l’approche de la retraite, Jacques Beyly voulait revenir sur ses terres natales et cherchait un écrin pour accueillir son encombrante collection. « J’ai trouvé cet ancien hôtel sur une annonce raconte Jacques Beyly, lorsque l’agent immobilier me faisait visiter, tout ce qui m’intéressait, c’était de voir les salles. » Jacques a déjà en tête l’idée d’ouvrir un musée après cinq ans à faire des kilomètres pour des expositions sur le Tour de France, Paris Nice et le Tour de l’avenir.

Voilà trois ans, il craque pour l’ancien Hôtel Moderne d’Arnac-la-Poste, un lieu qui a vu défiler des générations de gens venant guincher dans la salle de bal. « Elle date de l’après-guerre et le parquet est d’origine, il fait des vagues quand on marche. » Jacques épaulé par son épouse et des artisans locaux ont redonné vie à un lieu emblématique de la commune. Certains anciens sont venus le revoir depuis l’ouverture.

Avant de s’intéresser au vélo et à ses objets dérivés, Jacques collectionnait voitures et caravanes. « C’est en voulant équiper les caravanes avec du matériel d’époque comme des mini-vélos pliants que je me suis aperçu qu’il y avait beaucoup de choses à collectionner en plus des vélos, maillots, bidons, plaques, fanions, journaux… » Il revend tout (presque) pour se recentrer sur le vélo. Et depuis quinze ans, il n’a jamais arrêté mais il est très sélectif dans ses achats. « Je n’ai que des pièces rares et authentiques, ce que j’ai, on le trouve chez des collectionneurs ou dans les musées, pas dans les vide-greniers. »

« Un musée populaire à tarifs bas »

Une partie de sa collection est présentée sur 250 m². La première salle est consacrée aux courses et porte le nom de Bernard Gauthier, l’homme qui a repéré Raymond Poulidor en 1959 sur une course à Peyrat-le-Château. De nombreux vélos sont présentés dont des vélos de piste, de demi-fond, un cyclo-cross, un Derny pour l’entraînement… Autant de machines d’exception alignées à côté de plaques émaillées, affiches, maillots… « J’ai retrouvé le vélo des débuts de Laurent Biondi qui a couru six Tours de France, il l’a authentifié précise Jacques, j’ai aussi celui de Frédéric Brun qui a participé au Tour en 84 dans l’équipe Peugeot. »

L’ancienne salle de bal a retrouvé son lustre d’antan abritant notamment une collection d’ancêtres du cycle. Ironie de l’histoire cette salle avait été inaugurée par l’accordéoniste Jean Ségurel qui créa le Bol d’or des Monédières en 1952. Elle est baptisée du nom d’Henri Deglane, un homme qui l’a inspiré. « Ce fut mon instituteur et mon directeur de colonie se souvient-il ému par son humanisme et sa façon d’enseigner, il a fait de moi ce que je suis devenu. J’aurais pu garder ma collection cachée dans un grenier comme le font beaucoup de gens, au contraire, j’ai voulu la partager, faire plaisir aux visiteurs en ouvrant ce musée populaire avec des prix d’entrée accessibles à tous. »

Cette salle est consacrée à l’histoire du cycle à partir de 1817 et jusqu’aux dernières évolutions techniques. La visite commentée dure une heure et demi. « Mon préféré, c’est le premier vélocipède à pédales de 1868 avec roue en caoutchouc, une technique inventée par l’aviateur Clément Ader pour remplacer le cercles en bois. C’est le plus ancien de ma collection, il est plus rare que mon grand bi de 1885 qui reste le plus spectaculaire. Il décorait un manoir. Sa propriétaire a accepté mon offre de prix sachant qu’il serait exposé. » Sa draisienne en bois est la seule réplique présentée « pour montrer à quoi cela ressemblait » remarque-t-il.

Intarissable, Jacques Beyly assure la visite guidée

« Un vélo qui a servi pour le ravitaillement »

Chacun pourra trouver un intérêt à découvrir ces engins plus surprenants les uns que les autres. Pas besoin d’être un connaisseur pour embarquer dans cette machine à remonter le temps… Des premières transmissions sans chaîne jusqu’à l’apparition du dérailleur, ce passionné a retracé les différentes technologies développées au fil des temps. « Le premier dérailleur de la marque Le Chemineau date des années 1915 et le premier autorisé sur le Tour de France, en 1937, fut le Super Champion » précise-t-il. Il est présenté ici sur un Alcyon. On peut aussi admirer une bicyclette dame Vialle de 1927, très rare du fait de sa petite production, une triplette (vélo à 3 places) de l’entre deux-guerres, l’ancêtre du vélo couché, un vélo à roues en bois Good’s avec siège enfant sur la barre daté d’avant 1915… « Je possède un vélo à chaîne flottante des années 30, le seul présenté en France inventé par Vélocio, un an avant le premier dérailleur. J’ai aussi un vélo acatène (sans chaîne) de la marque allemande Durkopp de 1910 équipé d’engrenages coniques. »

D’autres curiosités sont à découvrir comme le vélo rétro direct où il fallait pédaler à l’envers, le vélo en Duralumin pesant 8,5 kg grâce à un alliage aluminium/acier, un Peugeot de 1951 équipé d’un moteur auxiliaire de 48 cm³, croisement entre la bicyclette et le vélomoteur ou encore le premier vélo Peugeot Confort à suspensions avant et arrière daté de… 1925. Lorsqu’il déniche un exemplaire, Jacques s’enquiert de l’histoire de chacun comme ces deux vélos homme et dame achetés au petit-fils des propriétaires. « Celui de son grand-père avait servi pour le ravitaillement durant la seconde guerre, le petit-fils a voulu en faire un dernier tour avant de me les vendre. J’ai participé ensuite à la traversée de Paris, je lui ai envoyé des photos, il était content qu’il ait retrouvé une seconde vie. »

L’année prochaine, l’ancienne grange sera aménagée pour ouvrir une troisième salle consacrée au Limousin avec notamment des vélos des constructeurs limougeauds Jourde et Picot et on imagine bien un clin d’oeil à Poupou.

Infos pratiques !

Ouvert de 10h à 18h jusqu’à mi-septembre, fermé le mercredi.

Visite guidée : 3€/adulte, 2€/enfant de 12 à 17 ans

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