Alain Rousset : « il faut aller vite sur la réforme territoriale »


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Alain Rousset : "il faut aller vite sur la réforme territoriale"

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/06/2014 PAR Nicolas César

« Cette carte des nouvelles régions de France est surprenante. Mais, en fait, le seul grand regroupement, c’est Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon », estime Pierre Delfaud, professeur émérite en sciences économiques. « Manifestement, cette réforme a un gros impact émotionnel, car derrière la question du territoire, c’est l’identité de la France », enchaîne Pierre Sadran, professeur des Universités et ancien directeur de l’Institut d’études politiques de Bordeaux. D’autant plus, « qu’il y a des incertitudes sur les économies qu’elle permettra de réaliser », ajoute-t-il. Pour ce chercheur en science politique, tout reste à faire. « La taille n’a rien à voir avec la compétitivité des régions », prévient-il. Pour Pierre Sadran, il y a trois bonnes raisons de faire cette réforme. Tout d’abord, en finir avec le mille-feuille territorial français , une exception en Europe. Ensuite, cela redonne de la liberté de manoeuvre à l’Etat Nation et au politique, ce qui est crucial en ces temps où le FN capitalise sur le sentiment d’impuissance du politique ressenti par la population. Enfin, cette réforme peut aussi donner l’occasion de débattre en dépassant les querelles gauche/droite.

L’exemple à suivre : Gaston Defferre a mis six mois pour mettre en oeuvre sa réforme territorialeLa clé de la réussite, à ses yeux, est d’aller vite. « Lorsque Gaston Defferre a mis en place l’acte 1 de la décentralisation en France, il l’a fait en six mois », rappelle Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine. Pour une raison très simple, toutes les études sur le sujet avaient déjà été réalisées. Aujourd’hui, on regorge aussi d’études pour une réforme territoriale en France. « A chaque fois qu’il y a eu un acte de décentralisation, le territoire français a été « égalisé ». Je n’ai pas d’exemples contraires à l’étranger », met en avant Alain Rousset. Pour le président de l’Association des régions de France, il devient urgent de « ramener l’Etat à ce qu’il sait faire, ses compétences régaliennes ».
De son côté, Luc Paboeuf, le président du CESER regrette qu’il n’y ait pas de « dialogue sur le grand enjeu de cette acte 3 de la décentralisation : rapprocher les lieux de décision du citoyen ». Alain Rousset est convaincu que les choses vont dans le « bon sens ». « Même s’il y a des maladresses sur la carte, les Régions vont être renforcées. Elles sont plus efficaces que l’Etat sur le développement économique, la formation, car plus proches du terrain ». Par ailleurs, au sujet de l’appel du pied de trois départements de Poitou-Charentes, les Charentes et la Vienne, le président de la Région Aquitaine reconnaît « qu’il n’y a pas photo, la logique veut que les Charentes viennent en Aquitaine. Mais, ce n’est pas la volonté du président de la République », regrette-t-il. Alain Rousset espère bien faire changer d’avis à François Hollande. Il reconnaît, avec un large sourire, travailler avec les parlementaires concernés. Quelles seront les clés pour réussir cette réforme : « aller vite, une volonté politique forte et l’appui des Régions », répond le président de l’Association des régions de France. 

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